Brève du GAP : "BURUNDI et droits de l'homme"
Communiqué de presse de l'Union Européenne (UE)
"L'UE se réjouit e l'abolition de la peine de mort au Burundi le 22 avril 2009. Toutefois, l'UE regrette vivement que la législation pénale concernée ait introduit une disposition relative à la criminalisation de l'homosexualité." L'Union rappelle que "la criminalisation des relations sexuelles entre personnes consentantes du même sexe constitue une violation des droits au respect de la vie privée, à l'égalité de traitement et à la non discrimination tels que consacrés par la déclaration universelle des droits de l'homme et que l'adoption d'une telle disposition est contraire aux obligations du Burundi en vertu du pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la charte africaine des droits de l'homme et des peuples.(…) La législation contre l'homosexualité, en forçant les communautés marginales à opter pour la clandestinité, va à l'encontre de la mise en œuvre de programmes d'éducation efficace dans le domaine de la prévention du VIH/SIDA."
JM.L
mercredi 29 juillet 2009
lundi 27 juillet 2009
Brèves du GAP - Sémira ADAMOU assassinée par des gendarmes
Brèves du GAP 27.07.09 :
Les droits de l'homme maltraités en Belgique
Nos systèmes scolaires sont hypocrites et sélectifs (de relégation) faute de moyens financiers. PISA les classe parmi les plus mauvais d'Europe car beaucoup trop d'échecs. Les catholiques y sont subsidiés à 50% et c'est une ministre catholique qui va diriger aussi l'enseignement officiel, pour quoi ne pas faire une seule école pluraliste pour tous et de qualité au lieu de financer à grand frais un réseau privé (catholique) et un réseau officiel. En 1991, notre ministre de l'enseignement de l'époque (PS) a détruit définitivement la qualité de l'enseignement Technique et Professionnel (ETP), des économies (3500 professeurs licenciés et des milliers d'autres en disponibilité partielle) pour entrer dans l'euro ?
Il n'y a pas de traité d'extradition entre la Turquie et la Belgique, pourquoi l'ex ministre de la justice, n'a-t-elle pas été sanctionnée pour son montage anticonstitutionnel d'arrêter un dissident non-violent Kurde en Hollande ?
Belgique surréaliste : le Vote est obligatoire sous peine de sanction et des femmes figurent voilées sur leur carte d'identité; pourquoi pas nous en passe-montagne sur notre carte d'identité ?
Pourquoi faire semblant d'aider les pays du Tiers-monde sans rendre des comptes sur l'argent distribués (en outils, en semences) sur le terrain des ayants-droits ?
La liberté de tuer les journalistes en Russie.
Le 15.07.09 Natalia ESTEMIROVA a été enlevée à son domicile de GROSNY capitale de TCHETCHENIE, elle a été retrouvée morte quelques jours plus tard, une balle dans le cœur, une balle dans la tête comme en 2006 son amie journaliste ANNA POLITKOVSKAÏA. Les commanditaires présumés de ces assassinats tels l'ex-Président POUTINE (toujours leader en fonction) et le Président prorusse KADYROF n'ont pas été interrogés car protégés en haut-lieu (par eux-mêmes). Ce pendant l'homme de paille, le Président MEDVEDEV a promis que des sous-fifres seront punis.
Les droits de l'homme maltraités en Belgique
Nos systèmes scolaires sont hypocrites et sélectifs (de relégation) faute de moyens financiers. PISA les classe parmi les plus mauvais d'Europe car beaucoup trop d'échecs. Les catholiques y sont subsidiés à 50% et c'est une ministre catholique qui va diriger aussi l'enseignement officiel, pour quoi ne pas faire une seule école pluraliste pour tous et de qualité au lieu de financer à grand frais un réseau privé (catholique) et un réseau officiel. En 1991, notre ministre de l'enseignement de l'époque (PS) a détruit définitivement la qualité de l'enseignement Technique et Professionnel (ETP), des économies (3500 professeurs licenciés et des milliers d'autres en disponibilité partielle) pour entrer dans l'euro ?
Il n'y a pas de traité d'extradition entre la Turquie et la Belgique, pourquoi l'ex ministre de la justice, n'a-t-elle pas été sanctionnée pour son montage anticonstitutionnel d'arrêter un dissident non-violent Kurde en Hollande ?
Belgique surréaliste : le Vote est obligatoire sous peine de sanction et des femmes figurent voilées sur leur carte d'identité; pourquoi pas nous en passe-montagne sur notre carte d'identité ?
Pourquoi faire semblant d'aider les pays du Tiers-monde sans rendre des comptes sur l'argent distribués (en outils, en semences) sur le terrain des ayants-droits ?
La liberté de tuer les journalistes en Russie.
Le 15.07.09 Natalia ESTEMIROVA a été enlevée à son domicile de GROSNY capitale de TCHETCHENIE, elle a été retrouvée morte quelques jours plus tard, une balle dans le cœur, une balle dans la tête comme en 2006 son amie journaliste ANNA POLITKOVSKAÏA. Les commanditaires présumés de ces assassinats tels l'ex-Président POUTINE (toujours leader en fonction) et le Président prorusse KADYROF n'ont pas été interrogés car protégés en haut-lieu (par eux-mêmes). Ce pendant l'homme de paille, le Président MEDVEDEV a promis que des sous-fifres seront punis.
dimanche 26 juillet 2009
Le fondement de mes actes
« Le seul vrai problème philosophique est le suicide », disait Marcel Camus en préambule du « Mythe de Sisyphe ». Pas plus que Schopenhauer, autre chantre de l’Absurde, Camus ne s’est suicidé. En effet, pourquoi l’absence apparente –et probablement bien réelle- de sens enlèverait-elle toute raison de vivre ? Et d’ailleurs, pourquoi faudrait-il « une raison » de vivre ? Et si l’on commençait par simplement ressentir la vie en nous, cette pulsion, cette Volonté, dirait Schopenhauer, cette poussée, dirait Bergson ?
Hier encore, lors de l’échange qui a suivi la méditation zen, nous avons abordé le problème de la Vacuité, trop souvent confondue à tort avec le Néant. Au contraire, je pense que s’abandonner au libre jeu des relations avec ce qui nous entoure, de sentir le mouvement incessant qui se produit en nous, procure un sentiment subtil de légèreté, de joie, de relativité générale. Et cela n’a rien à voir avec une contemplation mortifère. Bien plus, la vraie liberté ne réside pas dans le libre-arbitre, comme l’ont très bien montré Spinoza, St Augustin, Nietzsche et beaucoup d’autres. Elle réside dans le libre exercice conscient de notre pente naturelle, éclairé par une connaissance la plus adéquate possible de nos affects. Et cette liberté, qui est passion au sens de pâtir, d’être passif, est en même temps action, aussi paradoxal que cela puisse paraître.
Mais revenons à notre point de départ. Quel est le fondement de mes actes ? Le Désir, le besoin de sécurité, …soit ! Mais y a-t-il un fondement à nos actes altruistes ? Je ne crois pas trop au fondement rationnel de tels actes, ou plus exactement, ce caractère rationnel doit, selon moi, prendre le relais lorsque le ressenti profond, instinctif qui nous mènerait à de tels actes s’affaiblit. Ce ressenti instinctif existe-t-il ? Avec Schopenhauer (dans « Les fondements de la morale »), je suis tenté de dire que oui. Et ce ressenti pourrait bien être, non la « pitié » qui n’est qu’une mauvaise traduction de « Mitleiden », mais une compassion naturelle. Pas une compassion fade, à la guimauve, où l’on aimerait tout le monde. Avec Jean-Marie, je pense que ce n’est pas naturel du tout. Mais cette compassion instinctive, ce pincement que l’on ressent quelquefois (surtout quand nos propres intérêts ne sont pas en jeu) devant un enfant maltraité, affamé par exemple ou lorsqu’un bulldozer dévaste un petit coin de verdure grouillant de vie. Je crois que nous devons entretenir soigneusement cette petite flamme de l’immanence, si tremblotante, si facile à souffler. La méditation sur l’union avec la Nature nous y aide. Et quand la petite flamme s’éteint, la raison peut prendre le relais. Mais une raison qui ne correspondrait pas de temps à autre avec un ressenti profond me paraitrait suspecte. On ne connaît bien qu’avec le cœur, disait le petit Prince.
Mais alors, qu’en est-il de nos autres actes pulsionnels ? Autrement dit, y a-t-il un fondement à la répression volontaire des pulsions qui nous poussent à dominer, à posséder …tout comme il y aurait un fondement –positif celui-là - à nos actes altruistes ? Pourquoi le libre jeu de la Volonté de Schopenhauer, de la volonté de puissance de Nietzsche, de la poussée de Bergson, du conatus-désir de Spinoza ne mériterait-il pas autant d’égards que la compassion instinctive ? Pouvons-nous affirmer que le sentiment de plénitude, de joie qui s’accroît lorsque nous menons une vie simple dans la pleine conscience adéquate des motifs qui nous agitent est d’une qualité supérieure au sentiment de puissance… et d’orgueil qui nous étreint lorsque nous satisfaisons notre désir d’avancer…et de dominer ? Est-ce parce que la volonté de puissance finit toujours par buter sur une limite qui l’arrête et la frustre, augmentant la tristesse ? Qu’est-ce qui pourrait décider le commerçant à la tête d’une entreprise florissante à brider son envie d’expansion pour pouvoir consacrer plus de temps à ses enfants, pour ne pas détruire la vie sociale des entreprises concurrentes etc… ? Peut-être l’intuition, ressentie dans les moments de calme et de solitude, du caractère compulsif, névrotique, narcissique de ce besoin de posséder pour conjurer ses peurs (tout à l’opposé de l’impression de plénitude, de don que l’on éprouve en s’immergeant dans la nature par attention consciente à la vie et à nos semblables)? Et n’est-ce pas aussi, en dernier ressort, le rôle de la Loi (et/ou de la religion « passive » de Bergson, « salut des ignorants » de Spinoza) de veiller à ce que les intérêts particuliers ne puissent mettre en péril l’intérêt général ?
A suivre : Le Langage, la Raison, l’Ethique …
Michel
Hier encore, lors de l’échange qui a suivi la méditation zen, nous avons abordé le problème de la Vacuité, trop souvent confondue à tort avec le Néant. Au contraire, je pense que s’abandonner au libre jeu des relations avec ce qui nous entoure, de sentir le mouvement incessant qui se produit en nous, procure un sentiment subtil de légèreté, de joie, de relativité générale. Et cela n’a rien à voir avec une contemplation mortifère. Bien plus, la vraie liberté ne réside pas dans le libre-arbitre, comme l’ont très bien montré Spinoza, St Augustin, Nietzsche et beaucoup d’autres. Elle réside dans le libre exercice conscient de notre pente naturelle, éclairé par une connaissance la plus adéquate possible de nos affects. Et cette liberté, qui est passion au sens de pâtir, d’être passif, est en même temps action, aussi paradoxal que cela puisse paraître.
Mais revenons à notre point de départ. Quel est le fondement de mes actes ? Le Désir, le besoin de sécurité, …soit ! Mais y a-t-il un fondement à nos actes altruistes ? Je ne crois pas trop au fondement rationnel de tels actes, ou plus exactement, ce caractère rationnel doit, selon moi, prendre le relais lorsque le ressenti profond, instinctif qui nous mènerait à de tels actes s’affaiblit. Ce ressenti instinctif existe-t-il ? Avec Schopenhauer (dans « Les fondements de la morale »), je suis tenté de dire que oui. Et ce ressenti pourrait bien être, non la « pitié » qui n’est qu’une mauvaise traduction de « Mitleiden », mais une compassion naturelle. Pas une compassion fade, à la guimauve, où l’on aimerait tout le monde. Avec Jean-Marie, je pense que ce n’est pas naturel du tout. Mais cette compassion instinctive, ce pincement que l’on ressent quelquefois (surtout quand nos propres intérêts ne sont pas en jeu) devant un enfant maltraité, affamé par exemple ou lorsqu’un bulldozer dévaste un petit coin de verdure grouillant de vie. Je crois que nous devons entretenir soigneusement cette petite flamme de l’immanence, si tremblotante, si facile à souffler. La méditation sur l’union avec la Nature nous y aide. Et quand la petite flamme s’éteint, la raison peut prendre le relais. Mais une raison qui ne correspondrait pas de temps à autre avec un ressenti profond me paraitrait suspecte. On ne connaît bien qu’avec le cœur, disait le petit Prince.
Mais alors, qu’en est-il de nos autres actes pulsionnels ? Autrement dit, y a-t-il un fondement à la répression volontaire des pulsions qui nous poussent à dominer, à posséder …tout comme il y aurait un fondement –positif celui-là - à nos actes altruistes ? Pourquoi le libre jeu de la Volonté de Schopenhauer, de la volonté de puissance de Nietzsche, de la poussée de Bergson, du conatus-désir de Spinoza ne mériterait-il pas autant d’égards que la compassion instinctive ? Pouvons-nous affirmer que le sentiment de plénitude, de joie qui s’accroît lorsque nous menons une vie simple dans la pleine conscience adéquate des motifs qui nous agitent est d’une qualité supérieure au sentiment de puissance… et d’orgueil qui nous étreint lorsque nous satisfaisons notre désir d’avancer…et de dominer ? Est-ce parce que la volonté de puissance finit toujours par buter sur une limite qui l’arrête et la frustre, augmentant la tristesse ? Qu’est-ce qui pourrait décider le commerçant à la tête d’une entreprise florissante à brider son envie d’expansion pour pouvoir consacrer plus de temps à ses enfants, pour ne pas détruire la vie sociale des entreprises concurrentes etc… ? Peut-être l’intuition, ressentie dans les moments de calme et de solitude, du caractère compulsif, névrotique, narcissique de ce besoin de posséder pour conjurer ses peurs (tout à l’opposé de l’impression de plénitude, de don que l’on éprouve en s’immergeant dans la nature par attention consciente à la vie et à nos semblables)? Et n’est-ce pas aussi, en dernier ressort, le rôle de la Loi (et/ou de la religion « passive » de Bergson, « salut des ignorants » de Spinoza) de veiller à ce que les intérêts particuliers ne puissent mettre en péril l’intérêt général ?
A suivre : Le Langage, la Raison, l’Ethique …
Michel
samedi 25 juillet 2009
"Au début était le verbe", disaient-ils
« Au début était le Verbe », disaient-ils…
« Là où résident les insuffisances d’un homme, il y a place pour l’apparition d’idéaux imaginaires » ( Nietzsche, Fragments posthumes, IV, 3)
Je réponds à l’invitation de Jean-Marie et je me lance avec une « brève », c’est plus facile !
Qu’est-ce qui me fait agir ? Et d’abord, pourquoi agir ? Je pense qu’il faut d’abord faire table rase de tous les concepts, du langage, des présupposés… Par ma Raison (et je mets volontairement une majuscule pour mieux la dégrader ensuite), je ne comprends rien à la vie et d’abord à la mienne. Et cette Raison, je veux d’abord l’écrabouiller sous mes pieds. Je veux bien lui donner la parole après, mais pas avant que le constat de l’Absurde (au sens de ce que je ne comprends pas) n’ait été clairement établi. Pas question de donner une préséance quelconque à la Raison ! Au nom de quoi d’ailleurs ?
Devant un monde absurde que je ne comprends pas, j’essaie de faire mes premiers pas. Je me laisse faire…Qu’est-ce qui m’apporte réellement quelque chose ? Deux choses positives surnagent par pure expérience (sans réflexion) : le regard de l’autre (surtout une femme) qui me regarde, me sourit, me donne vie. Je ne suis RIEN sans ce regard. Tout est relation, mais surtout pas n’importe lesquelles ! Ensuite, la joie de lire, d’apprendre, de demander à mon vis-à-vis : « Et toi, sincèrement, que penses-tu ? ». Et puis, il y a la peur… ! Celle qui me conduit à me taire, à me déguiser pour plaire, à accepter un maître (ou une maîtresse) parce qu’il est doux- au début !- de se faire conduire sans s’interroger. Et puis, il y a le plaisir mauvais de dominer, d’écraser…
« La conscience est née sous la pression du besoin de communication ;… la conscience n’est en somme qu’un réseau de communication entre les hommes ;…le développement du langage et le développement de la conscience (non point de la raison) vont la main dans la main » (Nietzsche, le Gai Savoir,§354). Il faut toujours partir de la conscience (qui n’est pas la Raison, dit Nietzsche bien à propos). Mais qu’est-ce que la conscience ? Est-ce la conscience réflexive dont parle Misrahi à propos de Spinoza ? J’en doute. Ou alors, ce n’est pas qu’une conscience rationnelle…Peut-on être conscient sans mots ? Pour moi, OUI ! Inévitablement, les grands philosophes ont tenté de décrire l’Etre, celui qui se cache derrière le miroir, notre « vraie nature »… ! Tâche impossible ! « La chose en soi », disent Kant ou Schopenhauer… ! Avec ça, je suis bien avancé ! Et pourtant, nous savons bien que le « ressenti « n’est pas la description qu’on essaie d’en donner. Car il n’y a pas de mots (cet instrument imparfait de communication pratique) pour le décrire.
« La lâcheté de la contemplation »… ! Pas d’accord, votre Honneur ;) ! Car la contemplation, c’est avant tout « l’attention à la vie », la « pleine conscience », sans mots. Sans elle, pas de Raison qui tienne ! Mais cette contemplation, ce n’est pas l’espoir d’un éveil mythique, encore moins la vaniteuse impression d’avoir découvert « la chose en soi ». Je crois profondément qu’on ne peut rien fonder par la Raison sans avoir pratiqué ce recul. Je n’accepterai d’ « adorer » la Raison que lorsqu’elle aura été préalablement replacée à sa juste place.
Bon, c’est assez pour une « brève » ! Il faut songer aux fondations avant de bâtir !
Michel
« Là où résident les insuffisances d’un homme, il y a place pour l’apparition d’idéaux imaginaires » ( Nietzsche, Fragments posthumes, IV, 3)
Je réponds à l’invitation de Jean-Marie et je me lance avec une « brève », c’est plus facile !
Qu’est-ce qui me fait agir ? Et d’abord, pourquoi agir ? Je pense qu’il faut d’abord faire table rase de tous les concepts, du langage, des présupposés… Par ma Raison (et je mets volontairement une majuscule pour mieux la dégrader ensuite), je ne comprends rien à la vie et d’abord à la mienne. Et cette Raison, je veux d’abord l’écrabouiller sous mes pieds. Je veux bien lui donner la parole après, mais pas avant que le constat de l’Absurde (au sens de ce que je ne comprends pas) n’ait été clairement établi. Pas question de donner une préséance quelconque à la Raison ! Au nom de quoi d’ailleurs ?
Devant un monde absurde que je ne comprends pas, j’essaie de faire mes premiers pas. Je me laisse faire…Qu’est-ce qui m’apporte réellement quelque chose ? Deux choses positives surnagent par pure expérience (sans réflexion) : le regard de l’autre (surtout une femme) qui me regarde, me sourit, me donne vie. Je ne suis RIEN sans ce regard. Tout est relation, mais surtout pas n’importe lesquelles ! Ensuite, la joie de lire, d’apprendre, de demander à mon vis-à-vis : « Et toi, sincèrement, que penses-tu ? ». Et puis, il y a la peur… ! Celle qui me conduit à me taire, à me déguiser pour plaire, à accepter un maître (ou une maîtresse) parce qu’il est doux- au début !- de se faire conduire sans s’interroger. Et puis, il y a le plaisir mauvais de dominer, d’écraser…
« La conscience est née sous la pression du besoin de communication ;… la conscience n’est en somme qu’un réseau de communication entre les hommes ;…le développement du langage et le développement de la conscience (non point de la raison) vont la main dans la main » (Nietzsche, le Gai Savoir,§354). Il faut toujours partir de la conscience (qui n’est pas la Raison, dit Nietzsche bien à propos). Mais qu’est-ce que la conscience ? Est-ce la conscience réflexive dont parle Misrahi à propos de Spinoza ? J’en doute. Ou alors, ce n’est pas qu’une conscience rationnelle…Peut-on être conscient sans mots ? Pour moi, OUI ! Inévitablement, les grands philosophes ont tenté de décrire l’Etre, celui qui se cache derrière le miroir, notre « vraie nature »… ! Tâche impossible ! « La chose en soi », disent Kant ou Schopenhauer… ! Avec ça, je suis bien avancé ! Et pourtant, nous savons bien que le « ressenti « n’est pas la description qu’on essaie d’en donner. Car il n’y a pas de mots (cet instrument imparfait de communication pratique) pour le décrire.
« La lâcheté de la contemplation »… ! Pas d’accord, votre Honneur ;) ! Car la contemplation, c’est avant tout « l’attention à la vie », la « pleine conscience », sans mots. Sans elle, pas de Raison qui tienne ! Mais cette contemplation, ce n’est pas l’espoir d’un éveil mythique, encore moins la vaniteuse impression d’avoir découvert « la chose en soi ». Je crois profondément qu’on ne peut rien fonder par la Raison sans avoir pratiqué ce recul. Je n’accepterai d’ « adorer » la Raison que lorsqu’elle aura été préalablement replacée à sa juste place.
Bon, c’est assez pour une « brève » ! Il faut songer aux fondations avant de bâtir !
Michel
vendredi 24 juillet 2009
Brève du GAP : contre les nazis et l'obscurantisme
Brève du GAP :"Au cœur des ténèbres de notre propre âme collective" (Joseph CONRAD)
l'extrème-droite et l'exploitation du Tiers-monde
Avant-hier, 22 juillet 09 aux JT, on a pu voir des jeunes cons limités intellectuellement faire une propagande raciste anti-noir dans l'Etat du Texas; l'argument des militants du MNS Mouvement Nationaliste Socialiste : "Les noirs rouspètent toujours !". Ces petits cramés du cervelet en singlet arboraient des drapeaux nazis, des photos d'Hitler en criant, le bras droit levé Heil Hitler ! Ce sont peut-être des nostalgiques de la dynastie texane des BUSH, les sots. Barak OBAMA, Président noir des United Stades n'est pas sorti de l'auberge avec cette Amérique profonde là.
L'Afrique profonde
Gérer une plantation de palmiers à huile avec un personnel de 2000 travailleurs nécessite d'être partout sur les lieux pour vérifier si tous les fruits mûrs sont coupés. A l'aube, avant le travail, les coupeurs allument des petits feux pour se réchauffer des 30°C du petit matin en faisant cuire quelques Mpofous (fruits de palme) sous la cendre. Avec ma machette, je passe mes troupes en revue, comme Napoléon, en discutant avec tous et en partageant l'un ou l'autre fruit grillé, accroupi près d'un feu. La machette n'est pas pour partager le travail mais pour me défendre des serpents tels les mambas noir et vert, les vipères cornues ou du Gabon (un mètre de long), les najas, serpents minutes et autres saloperies que je rencontre au moins une fois par jour.
Marcher dans un cours d'eau en forêt au Congo évite de se tailler un chemin à la machette dans les lianes enchevêtrées (et de recevoir un de ces serpents qui se laissent tomber sur les épaules de celui qui trace un layon au pantomètre). Mais cet avantage des petites rivières de brousse avec de l'eau jusqu'aux mollets implique de fumer le cigarillo pour se délivrer des sangsues qui s'accrochent du cou aux chevilles par paquet.
Notons qu'en d'autres endroits, ce n'est guère mieux, par exemple se promener dans une savane herbacée et être attaqué par les tiques qu'il faut arracher précautionneusement avec leur tête (maladie de Lime) ou glisser lors d'un orage sur une échelle humide et glissante ou glisser dans la caillasse des roches du pays DOGON (Mali). Rouler dans le désert du Mali avec des pistes à peine visibles et qui se divisent sans cesse et sans âme qui vive et sans boussole, lorsque la tempête de sable se lève, ce n'est pas la joie. OU encore manger une viande suspendue toute une journée aux nuées des grosses mouches à merde ou manger des œufs mal cuits donneront comme souvenir la fièvre typhoïde ou une amibiase.
Les touristes qui fréquentent des palaces construits pour eux ne rapporteront pas ce genre de trophée, ni non plus les voyageurs humanitaires avertis et bien équipés (sérum antivenimeux, traitements antipaludéens, régulateur de flore intestinale, etc.); par contre, les autochtones y seront sensibles. La malaria tue en Afrique plus que le sida (promotionné par le Pape Ratzinger : "Pour aller au ciel, sans préservatif, vous y seriez déjà !").
L'Afrique de la beauté
Il y a aussi cependant le soleil et le calme, les tuku-tuku (vélomoteurs à huile) et la poussière, la crasse, la pollution des sachets plastiques noirs et la misère constante, des facteurs qui nous obligent à un autre voyage en interne: réfléchir sur la vie indécente de la plus grande partie de l'humanité. Indécente non pas parce que, dans certains lieux où il ne pleut plus, les gens sont nus, mais indécente car leurs corps sont marqués par les stigmates de la faim. Côtes saillantes, cuisses fondues, gros ventre du Kawasinor, traits creusés, orbites enfoncées et mouches collantes partout. A part les mouches, on peut comparer la population de certains villages qui se meurent avec des photos des camps de la mort des nazis.
Est-ce que les pays riches ne pourraient se sentir concernés par ces génocides de la faim ? Est-ce que le PAM (Programme Alimentaire Mondial – ONU) ne pourrait aussi couvrir les régions reculées où les routes n'existent plus ?
Est-ce que notre petite association d'aide humanitaire le GAP ne pourrait être soutenue par quelques subsides de la coopération belge au développement à ajouter aux quelques centaines d'euros qui nous permettent de monter à pied dans les collines du Burundi pour rencontrer des villageois motivés par nos projets d'autonomie alimentaire, par la gestion de l'eau et des bases culturales simples et logiques et sans pesticides ? Des villages DOGON que nous avons visités au Mali il y a 20 ans ont disparu car sans pluie et sans aide pour survivre dans un Sahel de plus en plus sec où les coutumes s'effilochent (comme des vêtements usés qui pourrissent sur le dos des enfants).
J'aime le continent africain car les gens que j'y rencontre m'apprennent à vivre. Il y a une pauvreté telle que la mort n'est jamais loin mais aussi une joie de vivre sans fard alliée à une sincérité étonnante. Avec des amis africains, ne posez pas de question dont vous ne voulez pas entendre la réponse car elle sera très souvent des plus sincères. De même, nos amis africains n'ont que faire de notre pitié et de nos aumônes mais peuvent jouer avec nous pour un projet concret, ludique et fructueux qu'ils abandonneront s'il faut faire des rapports ennuyeux. Voilà ce que les sangsues et ma sueur m'ont appris. Nos projets intégrés GAP sont du même tonneau : simples et discrets sans se prendre au sérieux donc sans devenir des missionnaires sentencieux.
En Europe, lorsque des jeunes désœuvrés taguent le mobilier urbain ou les murs des citoyens, ils sont condamnés à des tâches d'intérêt général; aux Etats-Unis, fumer dans un aéroport ou bien dépasser la ligne jaune est passible d'emprisonnement mais pas d'afficher publiquement une manifestation de haine raciale. Chez nous, avec Les Territoires de la mémoire (le triangle rouge) et par respect envers tous ceux qui sont morts par les mains du fascisme et du nazisme, c'est là que s'arrête notre grande valeur de la liberté d'expression. Gageons qu'un jour l'Amérique deviendra civilisée et qu'elle aura une sécurité sociale pour la dignité de tous et mettra en prison ces excités de la haine et de la méchanceté.
Jean-Marie LANGE
24.07.2009
l'extrème-droite et l'exploitation du Tiers-monde
Avant-hier, 22 juillet 09 aux JT, on a pu voir des jeunes cons limités intellectuellement faire une propagande raciste anti-noir dans l'Etat du Texas; l'argument des militants du MNS Mouvement Nationaliste Socialiste : "Les noirs rouspètent toujours !". Ces petits cramés du cervelet en singlet arboraient des drapeaux nazis, des photos d'Hitler en criant, le bras droit levé Heil Hitler ! Ce sont peut-être des nostalgiques de la dynastie texane des BUSH, les sots. Barak OBAMA, Président noir des United Stades n'est pas sorti de l'auberge avec cette Amérique profonde là.
L'Afrique profonde
Gérer une plantation de palmiers à huile avec un personnel de 2000 travailleurs nécessite d'être partout sur les lieux pour vérifier si tous les fruits mûrs sont coupés. A l'aube, avant le travail, les coupeurs allument des petits feux pour se réchauffer des 30°C du petit matin en faisant cuire quelques Mpofous (fruits de palme) sous la cendre. Avec ma machette, je passe mes troupes en revue, comme Napoléon, en discutant avec tous et en partageant l'un ou l'autre fruit grillé, accroupi près d'un feu. La machette n'est pas pour partager le travail mais pour me défendre des serpents tels les mambas noir et vert, les vipères cornues ou du Gabon (un mètre de long), les najas, serpents minutes et autres saloperies que je rencontre au moins une fois par jour.
Marcher dans un cours d'eau en forêt au Congo évite de se tailler un chemin à la machette dans les lianes enchevêtrées (et de recevoir un de ces serpents qui se laissent tomber sur les épaules de celui qui trace un layon au pantomètre). Mais cet avantage des petites rivières de brousse avec de l'eau jusqu'aux mollets implique de fumer le cigarillo pour se délivrer des sangsues qui s'accrochent du cou aux chevilles par paquet.
Notons qu'en d'autres endroits, ce n'est guère mieux, par exemple se promener dans une savane herbacée et être attaqué par les tiques qu'il faut arracher précautionneusement avec leur tête (maladie de Lime) ou glisser lors d'un orage sur une échelle humide et glissante ou glisser dans la caillasse des roches du pays DOGON (Mali). Rouler dans le désert du Mali avec des pistes à peine visibles et qui se divisent sans cesse et sans âme qui vive et sans boussole, lorsque la tempête de sable se lève, ce n'est pas la joie. OU encore manger une viande suspendue toute une journée aux nuées des grosses mouches à merde ou manger des œufs mal cuits donneront comme souvenir la fièvre typhoïde ou une amibiase.
Les touristes qui fréquentent des palaces construits pour eux ne rapporteront pas ce genre de trophée, ni non plus les voyageurs humanitaires avertis et bien équipés (sérum antivenimeux, traitements antipaludéens, régulateur de flore intestinale, etc.); par contre, les autochtones y seront sensibles. La malaria tue en Afrique plus que le sida (promotionné par le Pape Ratzinger : "Pour aller au ciel, sans préservatif, vous y seriez déjà !").
L'Afrique de la beauté
Il y a aussi cependant le soleil et le calme, les tuku-tuku (vélomoteurs à huile) et la poussière, la crasse, la pollution des sachets plastiques noirs et la misère constante, des facteurs qui nous obligent à un autre voyage en interne: réfléchir sur la vie indécente de la plus grande partie de l'humanité. Indécente non pas parce que, dans certains lieux où il ne pleut plus, les gens sont nus, mais indécente car leurs corps sont marqués par les stigmates de la faim. Côtes saillantes, cuisses fondues, gros ventre du Kawasinor, traits creusés, orbites enfoncées et mouches collantes partout. A part les mouches, on peut comparer la population de certains villages qui se meurent avec des photos des camps de la mort des nazis.
Est-ce que les pays riches ne pourraient se sentir concernés par ces génocides de la faim ? Est-ce que le PAM (Programme Alimentaire Mondial – ONU) ne pourrait aussi couvrir les régions reculées où les routes n'existent plus ?
Est-ce que notre petite association d'aide humanitaire le GAP ne pourrait être soutenue par quelques subsides de la coopération belge au développement à ajouter aux quelques centaines d'euros qui nous permettent de monter à pied dans les collines du Burundi pour rencontrer des villageois motivés par nos projets d'autonomie alimentaire, par la gestion de l'eau et des bases culturales simples et logiques et sans pesticides ? Des villages DOGON que nous avons visités au Mali il y a 20 ans ont disparu car sans pluie et sans aide pour survivre dans un Sahel de plus en plus sec où les coutumes s'effilochent (comme des vêtements usés qui pourrissent sur le dos des enfants).
J'aime le continent africain car les gens que j'y rencontre m'apprennent à vivre. Il y a une pauvreté telle que la mort n'est jamais loin mais aussi une joie de vivre sans fard alliée à une sincérité étonnante. Avec des amis africains, ne posez pas de question dont vous ne voulez pas entendre la réponse car elle sera très souvent des plus sincères. De même, nos amis africains n'ont que faire de notre pitié et de nos aumônes mais peuvent jouer avec nous pour un projet concret, ludique et fructueux qu'ils abandonneront s'il faut faire des rapports ennuyeux. Voilà ce que les sangsues et ma sueur m'ont appris. Nos projets intégrés GAP sont du même tonneau : simples et discrets sans se prendre au sérieux donc sans devenir des missionnaires sentencieux.
En Europe, lorsque des jeunes désœuvrés taguent le mobilier urbain ou les murs des citoyens, ils sont condamnés à des tâches d'intérêt général; aux Etats-Unis, fumer dans un aéroport ou bien dépasser la ligne jaune est passible d'emprisonnement mais pas d'afficher publiquement une manifestation de haine raciale. Chez nous, avec Les Territoires de la mémoire (le triangle rouge) et par respect envers tous ceux qui sont morts par les mains du fascisme et du nazisme, c'est là que s'arrête notre grande valeur de la liberté d'expression. Gageons qu'un jour l'Amérique deviendra civilisée et qu'elle aura une sécurité sociale pour la dignité de tous et mettra en prison ces excités de la haine et de la méchanceté.
Jean-Marie LANGE
24.07.2009
lundi 13 juillet 2009
CAPIn°190109 La lutte contre tous les racismes
GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali et aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr
CAPI – Cahiers d'Autoformation Psychosociale en Pédagogie institutionnelle -
SOMMAIRE des précédents articles de cette revue bimensuelle de réflexions pédagogiques du GAP
N°1 – Janv-Fév. 2006 : Qu'est ce que le GAP ?
N°2 – Mars-Avril 06: Le cahier des offres de formation du GAP.
N°3 - Mai-Juin 06 : La colère des enseignants (gestion des conflits – opus 1)
N°4 – Juill.-août 06 : La pensée rationnelle (gestion des conflits – opus 2)
N°5 – Sept.-Oct.06 : Totem et tabou
N°6 – Nov. Déc. 06 : Jalousie et fonctionnement à la croyance (Médiation couple – opus 1)
N°7 – Janv.Fév. 07 : L'Avant-projet pédagogique BURUNDI
N°8 – Mars-Avril 07 : La Dynamique des Groupes, l'organisation sociale et l'homme de la singularité.
N°9 – Mai-Juin 07 : Histoire de vie en groupe et aide sociale (Proposition au Congrès international des professionnels francophones de l'intervention). Pédagogie du projet.
N°10 – Juillet-Août 07 : Rapport d'activité "Enfants de Kayoba" première phase "Voyage d'études et de faisabilité 2007"
N°11 – Sept.Oct.07 : Le chaman et le formateur
N°12 – Nov.Dec. 07 – L'identité personnelle, une insertion sociale ?
N°13 – Janv.Fév.08 – La genèse des alchimistes pour l'éducation à une spiritualité laïque
N°14 – Mars-avril 08 - Le travail des intervenants sociaux (1) : Pour une insertion sociale et multiculturelle citoyenne.
N°15 – Mai-Juin 08 – Le travail des intervenants sociaux (2) : Emploi, travail et méthodes d'intervention.
N°16 – Juillet-Août 08 – Le travail des intervenants sociaux (3) : Fantasme de toute puissance, démocratie ou génocide.
N°17 – Sept. Oct. 08 : La souffrance du désir et le détachement
N°18 – Nov. Déc.08 : Le stress et les consciences
N°19 – Janv-Fev 09 : Le triangle rouge de la lutte contre tous les racismes
CAPI n°19 – CITOYENNETE RESPONSABLE : Le triangle rouge de la lutte contre tous les racismes.
Du conflit personnel à la violence sociale (1ère partie)
"La crise du sens, c'est l'écroulement de la religion du progrès, de la croyance que nous allons vers un futur toujours meilleur. On a toutes les raisons de se méfier de ceux qui sont mandatés pour donner du sens ou qui s'offrent de nous montrer la voie. On a assisté en direct au cours du siècle écoulé à l'échec de toutes les grandes utopies. La vie politique offre désormais un spectacle dérisoire et l'abstentionnisme ne cesse de croître, sauf précisément quand le spectacle est rendu captivant. Les règnes des oligarchies financières et technocratiques, la confiscation du pouvoir réel des citoyens mettent en danger les piliers de la démocratie." (Charles ROJZMAN)[1]
Schrapnel d'histoire d'enfant tranchée
"Je m'appelle Mariam, j'ai 20 ans, je vis à Droixhe dans la banlieue de Liège et j'ai terminé des études professionnelles de coiffeuse. Je ne travaille pas, je vis chez mes parents dans la Cité et je coiffe à domicile les voisines et la famille. J'aime le rock-blues, les fringues et me maquiller. J'aime aussi sortir dans le carré mais mes parents n'approuvent pas car je pourrais faire de mauvaises rencontres, disent-ils. Alors je sors à Liège avec des copines, on fait les magasins de la place St Lambert à la place Cathédrale et on s'achète de jolis vêtements, surtout aux soldes car je n'ai pas beaucoup d'argent de poche avec mes quelques clientes. Ma meilleure amie, c'est Natacha; on danse parfois dans ma chambre avec la musique à fond puisqu'elle non plus ne peut pas sortir le soir à cause des drogués et des zonards. Elle, elle habite rue Saint Léonard, un quartier également défavorisé mais du bon côté de la Meuse. On se donne rendez-vous à Coromeuse au Hall des foires et on prend un bus TEC n°1 jusqu'au centre, parfois c'est elle qui vient me chercher.
Je suis musulmane, je fais le ramadan et mes cinq prières journalières et quand je peux l'aumône aux pauvres et je ne comprends pas l'hostilité raciste de certains belges. Je suis née ici à Droixhe et j'ai la nationalité belge mais mes parents sont marocains (ceux de Natacha sont de Lettonie). Lorsque nous sommes en vacances au Maroc, les gens sont envieux et les jeunes disent que je ne suis pas du pays; il en va de même lorsque je suis en Belgique, je suis cataloguée alors comme "arabe". Ma maman est originaire de Ouarzazate et mon papa de la ville de Casablanca, maman n'a jamais mis de foulard sur sa tête dans sa jeunesse, elle dit que c'est une invention récente des saoudiens et elle me répète que la religion est d'abord une spiritualité, le contact direct avec Dieu et non des affaires politiques comme les Saoudiens ou les Talibans veulent imposer au monde. Mes parents n'aiment pas Bush, ce qui est normal pour les musulmans mais ils n'aiment pas non plus Ben Laden; ils disent aussi que il y a de braves juifs comme des méchants et qu'il en va de même dans le monde musulman. On peut donc dire que mes parents sont progressistes; par contre, en bas de mon immeuble, il y a toujours une bande de garçons avec des mobylettes qui sont sans travail, ils fument des joints et taguent le hall d'entrée.
Lorsqu'on sort en ville avec Natacha, ils nous font des remarques désagréables avec des insultes genre "les meufs putes !" ou encore "Chiennes, allez vous habiller !". On n'a pas envie de leur parler et on a un peu peur. Moi, j'aime d'être belle, bien coiffée avec des boucles et je ne m'habille pas comme un sac de patates cachées sous un imper. Souvent l'été je me ballade avec un petit top et une jupe et je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas mettre des pantys et des chaussures à talon ? Un jour, nous irons à la piscine mais pas en maillot deux pièces quand même. De toute façon, ces garçons sont des frimeurs et ils s'excitent l'un l'autre à jouer les coqs mais ils ne sont pas méchants, notamment Abdel qui me regarde souvent mais qui est trop timide pour me parler.
L'autre jour, on s'est donné rendez-vous à 17h pour se promener au marché de Noël, place du marché. Natacha m'avait demandé de la rejoindre chez elle, je n'étais pas très rassurée car il faisait déjà noir et il n'y a jamais de patrouille de police dans la cité le soir tombé. Lorsque je suis sortie, les garçons m'ont agressée verbalement comme d'habitude mais ils avaient bu de l'alcool, j'ai fait "semblant de rien", ils m'ont traitée de grandiveuse (prétentieuse). Moktar m'a attrapée par le bras en me serrant fort à faire mal et il ne voulait pas me lâcher. Je lui ai donné un coup avec mon sac à main, il était furieux et il m'a battue très fort à coups de poings et de pieds. J'étais sonnée et je me suis retrouvée dans une des caves non utilisées de la cité (sauf par des squatters) avec les 5 garçons.
Ils m'ont giflée, je criais mais personne n'est venu. Ils m'ont arraché mes vêtements et une fois déshabillée, ils m'ont utilisée sexuellement à tour de rôle. J'ai pleuré tout le temps et quand ce fut le tour d'Abdel, il pleurait aussi.
Hochrob ! Mes Chers Parents, j'ai trop la honte d'avoir été violée dans cette "tournante", je croyais que "faire l'amour" devait être la joie, le plaisir et la complicité; je me sens souillée, salie à jamais. J'ai appelé Natacha sur mon portable et nous avons été voir l'antenne de police, il faut "relativiser" ont-ils dit en ajoutant que je n'aurais pas du sortir habillée comme cela de façon provocante ! Ce n'est pas vrai, j'étais habillée correctement, c'est parce que je suis d'origine marocaine que je n'ai pas les mêmes droits que les autres filles ? J'ai trop mal dans ma chair et dans mon esprit, surtout après les ricanements des policiers. Je ne pourrais plus vivre normalement, je sais que mon suicide va vous peiner beaucoup, pardonnez-moi. Je vous aime, adieu ! Mariam"
Après les accidents de la route pour conduite en état d'ivresse, le suicide est la deuxième cause de mortalité des jeunes en 2008. C'est une illusion de croire que 20 ans, c'est le plus bel âge de la vie.
Histoire de vie et dynamique des groupes
Le témoignage de la lettre de Marian est bouleversant dans le temps et dans l'espace géographique car même si ce récit tranche de vie se situe à Liège, il se reproduit un peu partout en Europe dans les Cités où règnent la ghettoïsation et la frustration (encore plus en banlieue française) et partout dans le Tiers Monde où les droits de l'homme appliqués aux femmes restent des concepts abstraits. Des femmes sont battues, humiliées, cloîtrées, violées ou vendues comme épouse dès les premières règles, elles sont torturées, vitriolées, lapidées, ne peuvent être soignées par des hommes médecins même s'il s'agit de survie; des petites filles sont excisées, infibulées, abusées, exploitées partout dans le Tiers Monde. Il ne s'agit pas ici de faire un amalgame entre la culture musulmane respectable et les fous de la djihad islamique; les soldats rebelles du Kivu se disent chrétiens mais violent et mutilent toutes les jeunes femmes qu'ils trouvent. Il s'agit d'un fait divers trop souvent occulté de la misère, de la pauvreté sous le couvert de l'incurie et de la corruption des Etats.
Pourquoi malgré les grands principes existe-t-il toujours cette ségrégation sexuée et ethnique, notamment le "délit de faciès" pour l'emploi même si c'est illégal ? Pourquoi des populations migrantes pauvres se retrouvent-elles parquées dans les banlieues sous-équipées des villes ? Pourquoi des sans-papiers ne sont-ils toujours pas régularisés après 7 ans d'errance mais enfermés dans des centres spéciaux comme Vottem ou Steenokerzeel, puis rapatriés de force dans leur pays d'origine ? Y a-t-il vraiment plusieurs races humaines ou seulement l'Homo Sapiens Sapiens ? Les concepts de liberté, de fraternité et d'égalité des droits de l'homme ne sont-ils que des mots creux ?
Serge MOSCOVICI, dans son ouvrage "Psychologie sociale"(dir.), nous dit en substance que la psychologie sociale est la science du conflit. Le conflit est inhérent à la vie, nous devons l'exprimer, l'accepter et le gérer pour éviter qu'il ne se transforme en actes de violence sur l'une ou l'autre victime ou sur l'un ou l'autre groupe coupable émissaire (arabes, juifs, étrangers, wallons, sans papiers,…). Qui a tué de façon indirecte Mariam et de façon indirecte il y a quelques années Sémira ADAMU (jeune nigériane de 20 ans étouffée sous un coussin lors de son vol de rapatriement par des policiers belges impunis du meurtre) ? La police unique ? NON ! La police est le bras armé du pouvoir (les responsables de ce corps sont les membres du gouvernement). Si notre Etat de droit était géré démocratiquement et non comme une scène de jeu pour les politiciens flamingants (confondant négociation et rapport de force numérique), on s'occuperait alors plus sérieusement de nos institutions sociales.
Le jeune garçon qui n'a pas de diplôme ou pas de travail et qui s'engage comme guerrier dans l'armée ou pire comme force de répression des civils dans la police n'est pas coupable. Plutôt que des réformes administratives coûteuses (police unique), il faudrait des formations techniques sérieuses et en profondeur pour pallier à l'incompétence des forces de police (sauf pour les procès de roulage où là, ils sont champions)[2]. Faire une police unique sans changer l'essentiel et non restaurer une police de proximité, c'est "faire plus de la même chose", nous dit l'analyse systémique.
On n'a pas besoin de rationaliser les services publics par des économies drastiques poussant à l'incompétence par surcharge de travail (la police mais aussi les hôpitaux, l'enseignement, les juges non informatisés,…) mais il faut les gérer comme ce qu'il devrait être avec l'impôt de tous : des services aux publics. La Suède est un des rares pays a être plus surchargé d'impôts que la Belgique mais cela vaut la peine lorsqu'on voit la politique sociale menée par les gouvernants scandinaves. Pour mémoire, l'impôt est de plus de 30% (précompte plus perception de régularisation) + 21% de TVA sur les achats + les accises sur les carburants (pétrole et cigarettes) + plus les procès pour des délits ridicules de roulage (un pneu sur le trottoir, pas de clignotant dans un rond-point, excès de vitesse sur une voie rapide qui sur cent mètres passe à la limitation 50KM/H avec flash à cet endroit là bien sûr, bornes de stationnement non alimentées à temps, etc.) alors que la protection citoyenne n'est pas assurée par du personnel compétent et courageux: dehors, le soir ! Pour éponger la vague de crise économique venue comme un tsunami d'Amérique en 2008, l'Etat soutient les banques privées et lance des grands travaux sur des routes dégradées depuis plus de vingt ans, bravo mais pourquoi ne pas soutenir les PME (8000 faillites en 2008) et la qualité des services avec des formations adéquates. THE NAVIGATORS est un très beau film social de Ken LOACH qui montre ce qu'il advient des chemins de fer britanniques convertis au secteur privé. Chez nous, après l'absorption des fonds de pension du service public Belgacom pour boucler un budget de l'Etat et sa vente au secteur privé, on va s'attaquer à un de nos derniers services publics : la poste. C'est aberrant de privatiser des services sociaux par le néolibéralisme aveugle nos gouvernants, en particulier ceux qui se prétendent de gauche. En France, les entreprises doivent consacrer 1% de leur recette à la formation continuée, ce qui est énorme par rapport à la Belgique (qui elle a un taux d'imposition de 20% supérieur à celui de la France).
Former les policiers à être polis et au service des citoyens avec des sous-services d'aide aux victimes (ceux-ci émergent enfin) et une réelle intervention face à la délinquance, au banditisme et aux agressions de petits vieux le soir, c'est une évidence. Comment vérifier si un objectif est atteint ? Mais par l'observation directe : y a-t-il des patrouilles de police la nuit place St Lambert ? Que vont faire les responsables, en principe délégués du peuple, pour redresser à 180° ces services ? Scinder BHV ?La bande de jeunes désœuvrés est-elle responsable ? Oui au niveau de l'humanisme et d'un civisme minimal,
NON au niveau des encadrements (écoles de qualité avec lutte contre les échecs et les abandons, maison des jeunes, encadrement sportif ou formatif et non des filières professionnelles de relégation comme l'enseignement professionnel condamné par l'Europe). Des jeunes conscientisent qu'ils n'ont plus d'avenir autre que glander ou dealer car ils n'ont pas été éduqués à suivre des formations égales pour tous jusque 16 ans.
Reprenons l'introduction du récit romancé : "Abdel, pleure aussi !" cela signifie que la pression groupale au conformisme est supérieure à l'esprit critique individuel. Si Mariam trouvait Abdel sympathique, on peut raisonnablement penser que la réciproque pourrait exister et pourtant il participe, par lâcheté, pour faire comme tout le monde, à la tournante. C'est en effet une des lois de la Dynamique des Groupes (DG) (partie de la psychologie sociale appliquée aux groupes et tout particulièrement étudiée par Kurt LEWIN): un jeune même s'il est mal éduqué peut se conduire de façon sociale acceptable si son entourage lui montre l'exemple (le conditionne normativement). Mais le phénomène de "la bande de jeunes" (blousons noirs, punks, loosers, exclus,…) va exacerber les rôles et statuts dans un groupe sauvage de rue où le leader (caïd) décide et où les autres suivent. De la DG à la psychologie des foules, il y a des liens et la dominance anti-démocratique peut être orchestrée par le chef, par exemple un nouvel HITLER d'aujourd'hui: qui s'y opposera ? les casques bleues du Kivu ?[3] Le discours simplet du racisme domine et permet un maintien de l'institué stupide des décennies durant. On va collectivement fustiger chez nous en Belgique le Vlaams Belang (30% des votes d'extrême droite à Anvers) et en France, ce sera l'effet Le Pen alors que ce phénomène de la montée du racisme est alimenté de fait par l'incurie et l'excès de prudence de nos politiciens. Pourquoi les français ont-ils, avant Sarkozy, voté Chirac, Mais simplement parce que Lionel JOSPIN, leader PS et outsider de l'époque avait, quelques jours avant les élections, déclaré qu'il n'était pas plus socialiste que cela de manière ainsi à glaner encore quelques voix centristes….et perdre massivement son électorat de gauche. Nous pensons qu'aujourd'hui la classe politique (française ou belge) n'a toujours pas compris la leçon (soit le vote obligé de Chirac pour ne pas devenir un pays d'extrême droite avec Le Pen).
Rêvons d'une classe politique qui consulte sa base avec une DG possible à un échelon communal au lieu de s'imaginer que les citoyens sont stupides. Les flamingants sont-ils majoritaires au-delà de la classe des hommes politiques belges ? Non ! Les belges sont-ils racistes ? Oui et NON ! En effet, selon l'expérience de CALTOUN avec des rats de laboratoire, un groupe installé peut accueillir les rats d'une autre groupe (avec une autre odeur) à concurrence d'un taux maximum de 30% avant de se sentir assaillis sur son territoire. C'est comme l'agression en général, vous coincez un nombre trop dense de rats dans un ascenseur (sans sortie possible) et ils se battront car leurs surcharges d'odeur les irritent, surtout si les accueillis ne respectent pas les hôtes sur leur territoire de base. Par exemple si les accueillis ne respectent pas la Laïcité de l'Etat de droit, insultent les profs dans l'enseignement officiel gratuit, construisent des mosquées et y associent des institutions anti-femmes (des piscines annexes pour musulmanes par exemple) et que les communautés étrangères (Kurdes, turques ou marocaines) fomentent des émeutes à Bruxelles alors que la liberté d'expression des droits de l'homme n'a pas d'existence concrète dans leurs pays d'origine. Nous soufflons ensemble le chaud et le froid pour enfoncer l'idée qu'un individu isolé n'est ni bon ni mauvais mais s'il est manipulé par une idéologie sectaire ou fanatique, il peut représenter une menace pour les autres. Nous ne prenons pas parti vis-à-vis du terrorisme sanglant du Hamas palestinien mais il faut reconnaître que tous les Etats entourant Israël ont clamé bien haut leur haine paranoïde : il faut détruire cet Etat, disaient-ils tous fort et clair, avant la déculottée de la guerre de KIPPOUR.
J'ai de sincères amis musulmans et flamands mais je combats, sans haine et sans violence, les Etats théocratiques et anti-démocratiques (I homme = 1 voix = le choix du Bourgmestre de son choix en cas de majorité de la base). On ne peut soutenir TSAHAL qui envahit GAZA en tuant des civils mais pas plus le HAMAS qui lance des roquettes sur la population civile juive. Derrière ces horreurs, ce sont deux gouvernements qui sont les responsables de cette nouvelle guerre et non les petites gens manipulés par la télé pour prendre parti et devenir haineux.
De l'autre côté du macro social et de la violence d'Etat instituée existent non pas de petites bandes de loosers mais des bandes idéologiques : depuis les néo-fascistes allemands jusqu'aux islamistes qui se proclament martyrs mais sont des tueurs fous hystériques (fatwa sur moi !). La Djihad islamique (guerre sainte) fonctionne comme une secte avec une DG inversée c'est-à-dire qu'au lieu d'identifier les mécanismes de pouvoir pour mieux les contrôler et mettre en place un système démocratique de prise de décision, les leaders des groupes terroristes vont procéder (comme dans les sectes) en exaltant le groupe d'appartenance (le bon groupe), la belle implication du membre enfin reconnu et en développant parallèlement la haine pour ceux qui ne sont pas du bon groupe c'est-à-dire les étrangers ou les mécréants qu'il faut convertir par la force ou tuer de façon aveugle. Toutes les tyrannies, depuis la nuit des temps, ont toujours suivi ce modèle : "nous sommes les bons et ceux qui ne sont pas de notre groupe sont les cafards tutsi à éradiquer !"
Comment peut-on dire une absurdité telle que "le groupe ethnique machin, ce sont tous des voleurs !", c'est totalement idiot : dans toutes les communautés humaines, il y a des sages, des sots et des frustrés, tout comme dans tous les métiers, il y a des gens compétents et des nuls. Ce discours simpliste et récurent de faire d'un groupe donné le bouc émissaire est dangereux, ce fut la stratégie d'Hitler pour exterminer les juifs, les Tziganes, les communistes, les homosexuels, les handicapés physiques et mentaux et les francs-maçons. Que l'on soit croyant ou athée, le diable est bien là présent dans cette folie meurtrière des hommes simples sous influences. Notons sur la base des travaux de Jacques Sémelin que dans les camps d'extermination nazis, il n'y avait pas plus de 5% de sadiques et pervers, les autres assassins ne faisaient qu'obéir servilement aux ordres (cf. la soumission à l'autorité de Stanley MILGRAM).
La violence est animale, bestiale, réactionnelle ou prédatrice (mais les hommes sont plus cruels que les animaux), c'est lorsque l'on ne trouve pas d'argument dans le logos que l'on va frapper l'autre, celui qui nous irrite. Le passage à l'acte est la signature des sots ou des psychopathes. Pour le salut de notre espèce et par solidarité envers la moitié femelle de l'humanité (de notre seule et unique race), nous devrions et pourrions aussi faire une guerre sainte contre la connerie et avec nos forces de frappe d'une supériorité technique inouïe par rapport aux paroles de haine des barbares, aller frapper là où ils se trouvent, tous les pseudo-virils qui maltraitent d'autres êtres humains dans une indifférence quasi générale où les femmes sont considérées comme viande sexuelle ou esclave domestique. Le paradoxe est que dans ce cas nous serions aussi barbare que les barbares (Tsahal, Guantanamo, Vottem,…). On peut répondre à la violence professée par le mépris envers nos valeurs démocratiques et laïques par des sanctions certes mais pas disproportionnées. L'imbécillité, c'est lorsque qu'un dessinateur d'une région éloignée qui a fait une caricature qui ne plaît pas, on brûle l'ambassade ? Si l'on agit ainsi, ceux qui possèdent la bombe atomique vont alors atomiser l'Afghanistan, l'Irak et dans la foulée, pour faire bonne mensure en cas d'armes de destruction massive cachées dans des godasses, atomiser aussi l'Iran (bébés y compris comme il se doit dans des frappes chirurgicales). Par exemple, rapatrier des mafieux albanais chez eux pour la récidive de trafic de traite des êtres humains femmes est une chose mais affréter des charters comme Sarkozy pour renvoyer tous les africains dans leurs frontières, c'est autre chose : il s'agit d'un protectionnisme économique.
Certes, il y a une proportion excessive de jeunes maghrébins emprisonnés à la prison de Lantin près de Liège, des pauvres des pays pauvres qui maîtrisent à peine – pour une joute conflictuelle non violente – 500 mots (8.000 mots c'est la culture moyenne, 15.000 l'érudition), qui sont réceptifs à certains discours haineux de certains Iman et qui avec une lecture superficielle des Hadits du Coran, pensent que si leurs hôtes les blancs ne se convertissent pas à l'Islam, il faut les y contraindre et donc ne pas les respecter. Notons au passage l'effort social des européens pour fournir des conditions décentes à ces malheureux alors que les saoudiens (comme les américains) n'ont que faire de cette misère qu'ils exploitent, ils préfèrent investir dans des palaces qui eux ne sont jamais plastiqués, encore une fois les violences d'Etat comme des poupées russes.
Notons que chez nous, c'est plus hypocrite avec un enseignement de relégation pour ne pas payer le chômage avant 18 ans pour les jeunes et une non politique d'accueil, d'intégration fraternelle. Des jeunes bien intégrés et scolarisés sont expulsés par notre surréaliste Etat 7 ans après leur intégration sans que l'Etat ne manifeste sa honte. De l'autre côté du cliché, notons également que le jeune bourgeois qui vient de Rabat poursuivre ses études de médecine à l'ULG ne fait jamais parler de lui et il ne fréquente pas non plus Lantin car il possède cette fameuse baguette magique : l'éducation.
En résumé, les 4 cavaliers de l'apocalypse, en 2009, sont quatre crises qui vont se renforcer l'une l'autre.
"Le massacre quotidien de la faim se poursuit dans une normalité glacée. Toutes les 5 secondes, un enfant de moins de dix ans meurt de faim. Toutes les 4 minutes, quelqu'un devient aveugle par manque de vitamine A. En 2006, 854 millions de personnes – un homme sur six sur notre planète – ont été gravement et en permanence sous-alimentées. Elles étaient 842 millions en 2005. Le World Food Report de la FAO qui donne ces chiffres, affirme que l'agriculture mondiale, dans l'état actuel du développement de ses forces de production pourrait nourrir normalement 12 milliards d'êtres humains. Nous sommes aujourd'hui 6,2 milliards sur terre. Conclusion : il n'existe aucune fatalité. Un enfant qui meurt de faim est assassiné. L'ordre du monde économique, social et politique érigé par le capitalisme prédateur n'est pas seulement meurtrier. Il est aussi absurde. Il tue, mais il tue sans nécessité. Il doit être combattu radicalement."[4]
La crise économique qui fait que des jeunes même diplômés ne trouveront pas nécessairement du travail. L'individualisme refleurit ("après moi, les mouches !") et écrase sans conscience la solidarité, c'est l'ère de la débrouille et du piston (encore la responsabilité politique par la banalisation de cette corruption). Certaines cellules syndicales sont vendues au patronat et celui-ci peut se prétendre de gauche dans des services sociaux, ce sera, comme le Monstre du Loch Ness, sans la moindre apparition concrète pour les travailleurs.
Donc les diplômes ne motivent plus et en outre de trop nombreux jeunes revendiquent leurs droits sans assumer leurs devoirs, ce qui va provoquer dans un futur proche une inflation des dits diplômes. Un jeune étudiant maghrébin me reprochait le niveau d'exigence de mes cours (en 3ème année assistants sociaux, avec 100% de réussite) mais bien sûr lui ne paye que 150 euros de minerval puisqu'il réside depuis longtemps en Belgique alors que les enfants de mes amis maliens devraient même s'ils étaient hyper-motivés payer un minerval par tête de 2000 euros, plus le kot, la nourriture, etc. S'agit-il là du protectionnisme européen ou de sa libre concurrence selon la vision néolibérale ? Ce même reproche injuste d'un "client" fait à un de mes jeunes collègue pourrait le déstabiliser et le démotiver à travailler toutes ses vacances pour actualiser ses cours, n'est-il pas ? Attention 95% des étudiants sont très bien mais il suffit de un % de 5 touristes se plaigne à une direction d'école pour que celle-ci réagisse de façon démagogique avec une remarque injuste au prof et ainsi risque de casser à vie ce prof humilié dans l'essentiel de son jugement sur son métier.
L'aspect économique, l'incertitude, la pluralité des valeurs et le renouveau de l'obscurantisme, le chômage et la techno-science robotique se conjuguent comme une nouvelle religion.
La destruction de plus en plus rapide de l'environnement, la montée de l'insécurité et des drogues à cause de petites frappes laissées en marge du système et développant soit des groupes sectaires (le communautarisme) soit des gangs avec de la violence urbaine et de la petite délinquance vis-à-vis de petites vieilles à sacs créent le terreau d'accueil des nouveaux venus, les migrations inéluctables des sans-papier qui fuient la misère.
La crise scolaire qui est plus que jamais une reproduction et une sélection sociale comme BOURDIEU l'expliquait il y a 40 ans. On accepte tout le monde en Haute Ecole ou à l'université (là seulement s'ils ont de l'argent) mais la norme invisible de l'éducation minimale va opérer une sélection implacable n'ayant rien à voir avec l'intelligence potentielle. C'est parce qu'ils sont grossiers mais aussi mal encadrés que des jeunes échouent chaque année au supérieur avec un taux de 50% d'échecs. L'échec scolaire est une sorte de mort sociale où les jeunes rejetés n'ont plus - à 20 ans environ - d'avenir que de "tenir les murs de leur cité". En prime, ils deviendront convaincus que s'ils ont échoué, c'est parce qu'ils étaient trop bêtes et non parce que le système est toujours profondément injuste. Des chercheurs américains ont conduit ce type d'expérience d'adopter une petite indienne d'Amazonie, de l'éduquer puis de lui faire réussir des études universitaires. On pourrait refaire ad nauseum cette expérimentation en élevant deux jumeaux l'un en milieu défavorisé et l'autre dans une famille où il est encadré, soutenu, où les livres sont partout dans son environnement et où on s'intéresse tant à sa bonne éducation qu'à ses travaux scolaires, le quotient intellectuel fluctuera sauf dans le cas d'un handicap mental.
Le crise du lien social où il n'y a plus de repères mais une kyrielle de tentations consommatoires, donc une perte de sens au profit des comportements instillés par les séries et journaux télévisés ainsi que par la violence des jeux vidéo (PlayStation).
Nous avons l'illusion de vivre dans un même monde lissé par la publicité et la propagande mais en fait, nous évoluons dans une société duale où il y a d'une part des exclus (qui finissent par croire que c'est leur faute s'ils sont en marge) et quelques privilégiés qui auront des diplômes significatifs. Pour le reste, les TV-Réalité-shows nous font vivre par procuration la vie des aventuriers de Koh-Lanta par exemple mais dans le concret, nous créons des castes et les diverses communautés ne se parlent plus ou s'insultent; par exemple, les pauvres autochtones reprochent aux étrangers de venir voler leur travail mais ils ne sont pas ni l'un ni l'autre assez formés pour être compétents dans notre modernité. C'est le cas aujourd'hui des travailleurs sud-africains des townships qui cassent la tête des mozambicains migrants et à la recherche de boulot.
Chaque sous-groupe est soumis aux normes et croyances de son monde avec une méfiance croissante pour ceux du 'hors groupe, méfiance basée sur les peurs et les préjugés. Il est pensable d'envisager que dans quelques années, comme dans les clubs méd., les très riches vivront emprisonnés derrière des murs comme l'Etat d'Israël. La peur de l'autre devient ostracisme puis discours de rejet raciste et repli sur soi (il n'y a pas beaucoup d'étrangers en Suisse ou en Bavière). Nous créons des prophéties paranoïdes qui se réaliseront toutes seules par le seul fait d'avoir été pensées. Mais ce ne seront plus les murs de Rome qui s'effriteront mais la majorité de la population pauvre qui s'enfoncera plus encore dans la misère. Notre seconde baguette est elle aussi incontournable : la démocratie participative pour les citoyens, les néo-esclaves sans papier et tant qu'à faire pour les femmes musulmanes, aussi pour que leurs répudiations ne dépendent plus de tribunaux religieux de la charia raciste anti-femme.
La crise de l'autorité et la chute du Phallus du Père (de la bandaison symbolique de Papa). Nous avons déjà traité ce sujet précédemment, donc juste un bref rappel. L'émancipation féminine en Occident fut une bonne chose (parenté responsable grâce à la contraception et au droit à l'avortement, égalité des droits, etc.) mais elle a aussi développé parfois une scorie : la négation de l'autorité des pères par les mères. Ce vacillement s'étend aux enseignants qui ne sont plus respectés et aux institutions qui ne punissent plus. Par contre, s'il n'y a plus d'autorité légitime (du père de famille), il y a la peur de la force et des abus de pouvoir que les enfants tout-puissants développeront à l'âge adulte, en devenant des chefs de guerre par exemple. Le père n'a plus le droit de châtier ses enfants désobéissants et cette déliquescence est renforcée par les magistrats. C'est ce que Jürgen HABERMAS appelle la colonisation de la sphère privée par la sphère publique. Ahmed est un homme droit élevé dans les valeurs traditionnelles marocaines, il a giflé son fils qui parlait publiquement de "niquer sa mère" et le fils giflé a porté plainte auprès de la justice. Le juge, un brave homme, a convoqué Ahmed pour qu'il s'explique et en le convoquant lui a fait perdre son honneur. Ahmed a juré qu'il ne s'occuperait plus de l'éducation de Rachid après cet affront.
En cette soirée du nouvel an 2009, plus d'un millier de voitures ont été brûlées en France (à Strasbourg et à Paris notamment) car il n'y a plus ni pères, ni gendarmes pour les jeunes désœuvrés des cités et eux-mêmes n'ont aucun projet révolutionnaire, sauf casser du flic et les biens de leurs parents.
Une bonne nouvelle quand même, lors d'une formation de développement personnel en histoires de vie, Mariam a lu sa lettre dévoilant ses intentions d'avenir et le groupe mature et adulte de femmes avec qui elle travaillait son désespoir a réussi à la recadrer dans son radicalisme. Mariam vit donc toujours et nous en sommes tous heureux mais elle sort avec un blanc, alors là !
Paix aux hommes de bonne volonté qui restent encore (chrétiens, musulmans ou athées) et appel à leur mobilisation générale contre la connerie, les préjugés et les crimes qui en résultent, pour un avenir meilleur pour nos enfants sans des dominateurs politiques hystériques (Leterme, Bush, Sarko, Mugabe, Castro,…) et la survie de notre équilibre planétaire.
Jean-Marie LANGE,
01.01.2009.
Bibliographie
BAUDELOT C. & ESTABLET R., L'école capitaliste en France, Paris, Maspero, 1976.
BAUDRILLARD J., La société de consommation, Paris, Gallimard, 1979.
BEAUVOIS J.-L., Traité de la servitude libérale, Analyse de la soumission, Paris, Dunod, 1994.
BEAUVOIS J.L. & JOULE R., Soumission et idéologies, Psychosociologie de la rationalisation, Paris, PUF, 1981.
BEAUVOIS J.L. & JOULE R., La soumission librement consentie. Comment amener les gens à faire librement ce qu'ils doivent faire ?, Paris, PUF, 1998.
BELOTTI E.G., Du côté des petites filles, Paris, Ed. des femmes, 1974, 2001.
BERNSTEIN B., Langage et classes sociales, code sociolinguistiques et contrôle social, Paris, De Minuit, 198O.
BOSZORMENYI-NAGY I., Thérapie familiale et générations, Nodules, Paris, 1994.
BOUDON R., La place du désordre; critique des théories du changement social, Paris, PUF, 1984.
BOUMARD P., Les savants de l'intérieur, L'analyse de la société scolaire par ses acteurs, Paris, A. Colin, 1989.
BOURDIEU P., Questions de sociologie, Paris, De Minuit, 1984.
BOURDIEU P., Contre-feux. Propos pour servir à la résistance contre l'invasion néo-libérale, Paris, Raisons d'Agir, 1998.
BOURDIEU P. La domination masculine, Paris, Seuil, 1998.
BOURDIEU P., La misère du monde, Paris, Seuil, 1993, Points, 1998.
BOURDIEU P., & PASSERON J.Cl., La reproduction, Eléments pour une théorie du système
d 'enseignement, Paris, De Minuit, 1970.
CANAULT N. Comment paye-t-on les fautes de ses ancêtres, Paris, Desclée de Brouwer, 1998.
CASTORIADIS C., La Cité et les lois, Paris, Seuil, 2008,
MILGRAM S., Soumission à l'autorité, Paris, Flammarion, 1971.
MORIN E., Les 7 savoirs nécessaires à l'éducation du futur, Paris, Seuil, 2000.
MORIN E., Mes démons, Paris, Stock, 2008.
MOSCOVICI S. et al. (Eds), Psychologie sociale, Paris, PUF Fondamental, 1984.
MOSCOVICI S., La société contre nature, Paris, UGE, 1972.
MOSCOVICI S., L'âge des foules, Paris, Fayard, 1981.
MOSCOVICI S., Psychologie des minorités actives, Paris, PUF, 1979.
ROJZMAN C., Sortir de la violence par le conflit, Paris, La Découverte, 2008, p.27.
SARTORI G., Pluralisme, Multiculturalisme et Etrangers. Essai sur la société multiethnique, Paris, des Syrtes, 2003.
SEMELIN Jacques, Purifier et détruire. Usages politiques des massacres et génocides, Paris, Seuil, 2005.
VAILLANT M., Il n'est jamais trop tard pour pardonner à ses parents, Mesnil-sur-Lestree, Ed de la Martinière (EdLM), 2001.
VARELA F.J., Autonomie et connaissance, Essai sur le vivant, Paris, Seuil, 1989.
VARELA F.J., Invitation aux sciences cognitives, Paris, Points Sciences, 1996.
VARELA F.J. & THOMPSON E. & ROSCH E., L'inscription corporelle de l'esprit, Sciences cognitives et expérience humaine, Paris, Seuil, 1993.
VARELA F.J., Quel savoir pour l'éthique ? Action, sagesse et cognition, Paris, La Découverte, 1996.
WATZLAWICK P. et al., Une logique de la communication, Paris, Points, 1979.
WATZLAWICK P. et al., Changements, Paradoxes et psychothérapie, Paris, Points, 1981.
WATZLAWICK P., Le langage du changement, Paris, Points, 1986.
WATZLAWICK P. et al., L'invention de la réalité, Contributions au constructivisme, Paris, Points, 1996.
WATZLAWICK P. & NARDONE G., Stratégie de la thérapie brève, Paris, Seuil, 2.000.
WEBER M., Le savant et le politique, Paris, Plon, 1959.
WEBER M. L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Paris, Plon, 1967.
ZIEGLER J., L'Empire de la honte, Paris, Livre de Poche, 2008.
Triangle rouge contre les racismes (2ème partie) :
La cruauté de la faim dans le tiers-monde : la violence structurelle
Introduction pour l'enfer [5]
Entre 1972 et 2002, la proportion des africains sous-alimentés a augmenté de 81 à 203 millions, sur une population globale d'un peu moins d'un milliard de personnes (nous sommes 6,2 milliards sur terre). Des 192 états de la planète, 122 se situent dans l'hémisphère sud, leur dette extérieure cumulée dépasse les 2100 milliards de dollars et étrangle tout développement économique.
Depuis l'an 2000, la misère se développe : 10 millions d'enfants de mois de 5 ans meurent chaque année de sous-alimentation ou de manque d'hygiène élémentaire, 50 % de ces décès ont lieu dans les 6 pays les plus pauvres, 42 % des pays du sud totalisent 90% de ces petites victimes, 122 pays du tiers-monde concentrent 85% de la population mondiale mais ne concernent que 25% des échanges commerciaux du monde. 1,8 milliards d'humains survivent avec moins d'un dollar/jour. 1% des riches gagne autant que 57% de la population pauvre du globe. La part dans le commerce mondial des 42 pays les plus pauvres était en 1970 de 1,7%, elle était en 2004 de 0,6%. Il y aurait eu en 1970 400 millions de personnes souffrant de sous-alimentation chronique et aujourd'hui en 2009, le nombre a plus que doublé avec 854 millions. Que peut-on dire ? "Merci Messieurs BUSH et SARKOSY !"
L'actuel ordre cannibale du monde est une croyance qui empêche les actions de solidarité et la poursuite d'un idéal de justice sociale planétaire des "Enragés" de 1793. La pensée unique du marché a brisé le goût de la résistance de la démocratie participative. 850 millions d'adultes sont aujourd'hui analphabètes.
Pourquoi ne pas réduire le prix de vente des produits alimentaires ? Parce que ce qui est rare est cher ?
Pourquoi ne pas réaliser des investissements dans les pays du sud au lieu de seulement les exploiter en pillant leurs ressources en matières premières ? Gandhi, en 1947, invitait l'Inde à ne plus exporter son coton pour se faire manufacturer dans les usines de Manchester et de Glasgow (qui empochaient ainsi la plus-value réalisée sur le produit). Pourquoi cette croissance rapide et prétendument continue basée sur la spéculation sans création d'emploi, sans promotion des travailleurs et avec une baisse mondiale du pouvoir d'achat des gens ? La baudruche de la raison économique a pourtant explosé fin 2008 et on a vu les ministres s'inquiéter pour sauver les banques privées (FORTIS par exemple); s'agissait-il de leurs électeurs ?
En Afrique, grâce à la corruption des états, la fortune des riches maltraite les enfants des pauvres. De 2002 à 2003, le nombre de millionnaires des 52 pays d'Afrique a augmenté de 15% (plus de 100.000 individus) : pourquoi les enfants d'Afrique sont-ils privés d'écoles convenables avec des enseignants aux salaires décents ?
SCHRAPNEL d'histoire d'enfant (ENCADRE)
Salim est le fils aîné d'une famille musulmane de Sévaré au Mali; ses parents sont des croyants tolérants n'ayant rien à voir avec les intégristes islamistes; ils ont le seul défaut du coin, celui d'être pauvres. Salim ne comprenait rien à l'école où dans la classe du matin, l'instituteur montrait les mots au tableau noir et les 80 gosses du matin (80 autres l'après-midi) répétaient les mots à voix haute soi-disant en lisant. Salim ouvrait la bouche et faisait du bruit pour ne pas avoir honte mais il restait dans l'ennui.
Après avoir vu à la télévision de la propagande anti-américaine, contre un certain BUSH, il a quitté l'école pour s'inscrire à l'école coranique. Mais c'est aussi décevant car l'iman fait réciter le Coran qui est écrit en arabe et lorsque l'on ne sait pas lire l'arabe, il reste juste la musique des mots. L'iman est aussi un marabout: il place dans un gri-gri des petits morceaux de papier écrits d'un verset du Coran puis lavés, un guérisseur pour certains, un charlatan pour d'autres. L'après-midi, pour que les enfants apprennent la vertu de l'aumône, il les envoie mendier en ville pour, dit-il, payer son enseignement.
Salim s'est installé sur la route 201 à l'entrée du restaurant Teranga fréquenté par des toubabous (blancs). Devant ce lieu, il y a trois 4x4 rutilantes et du dernier cri avec le tuyau d'échappement à hauteur de la portière du conducteur et la climatisation à l'intérieur; sur les flancs, les sigles : "Lutte contre faim", "Fonds Européen de Développement", et "Médecins sans frontière"(celle-là a aussi un gros autocollant semblable à une interdiction de fumer sur sa vitre arrière mais au lieu d'une cigarette barrée, c'est une kalachnikov).
Salim a bien conscience qui si tous ces blancs n'étaient pas là pour les aider, il serait dans la misère au lieu d'être dans la pauvreté. Son grand-père n'est pas d'accord avec lui; c'est un ancien rouge du temps de Sékou Touré, il parle de l'autosuffisance alimentaire qui serait possible si les blancs ne corrompaient pas les membres du gouvernement. Aujourd'hui, Salim est content car le toubab bedonnant qui sortait du restau lui a donné 100 francs CFA (soit 15 centimes d'euros), une petite fortune qu'il va cacher à l'iman pour économiser pour une "sucrerie", un FANTA orange frais à 300 francs qu'il boira comme les blancs à la bouteille avant de revendre la vidange en verre aux vendeurs d'essence qui le long de la route 201, revendent l'essence trafiquée en bouteilles de diverses contenances.
Salim voudrait devenir médecin mais il n'a que douze ans et sa famille n'a pas la fortune qu'il faut pour payer la somme astronomique réclamée par les passeurs. De plus, la rumeur dit que lorsqu'un bateau de sans papiers est coursé par un bateau de police, les passeurs jettent les passagers par-dessus bord pour qu'il n'y ait pas de témoin. Même en cas de réussite, cela reste précaire car ceux qui sont à Paris sont renvoyés en charter par le Président SARKOSY et celui-ci réclame alors une participation au coût à l'état malien qui ne voit pas d'un bon œil ces migrants économiques. Par contre, lorsque l'on ne se fait pas prendre, c'est l'El Dorado : il y a des machines qui distribuent des billets de banque si on en a besoin, il y a l'éclairage partout, on peut s'acheter des voitures non pourries et envoyer des sous à ses parents par la Western Union, on devient le héros du village.
Salim prendra le risque et à Paris, il demandera aux toubabous pour suivre les cours de l'école primaire pour devenir chirurgien !
Dans le monde de la rareté organisée par la violence structurelle basée sur les états corrompus, la guerre est permanente. Elle n'est plus du seul fait des armes, elle est la résultante de la non répartition des richesses de la planète avec une éthique de l'équité. La violence s'est faite culture pour la masse et dans les bidonvilles africains, asiatiques ou sud-américains, tous les gosses sont scotchés devant la TV et apprennent par les séries américaines, les nouvelles valeurs antihumanistes pour faire de l'argent au mépris des gens, rouler les autres, vulgariser l'adultère et s'enrichir ad nauseam, soit une régression rapide et effrayante des valeurs des Lumières.
La violence structurelle est banalisée et renforcée au besoin par l'usage de la force policière pour normaliser l'égoïsme de l'individu consumériste et éradiquer les gosses des rues qui se shootent à la colle, autrement dit une inhumanité en progrès constant du monde (et avec aujourd'hui les droits de racheter au tiers-monde ses quotas de pollution). Jean-Paul SARTRE nous disait que "la violence n'était pas nécessairement un acte"[6]; par exemple aujourd'hui, après BUSH, la violence structurelle s'appelle "guerre mondiale contre le terrorisme" et ces déclarations de mots ont permis l'invasion "préventive" de l'Irak (une guerre qui coûte aux Etats-Unis en crise 4,8 milliards de dollars par mois (chiffre de 2003 à 2004).
Si nous devions définir un enfer moderne, en se basant sur l'observation du réel, on pourrait dire que le symbole de puissance du nom de code SATAN est bien le système militaro-industriel US et aujourd'hui, le système néolibéral de la spéculation. L'enfer, c'est la vie des 2/3 de l'humanité, le tiers-monde où les famines, les viols, les tortures, les meurtres et les enfants soldats sont monnaies courantes.
SCHRAPNEL d'histoire d'enfant (ENCADRE)
Joseph avait 9 ans lorsqu'il a vu des films de guerre à la télé du chef du village, dans son hameau de N'deké, proche de Basankusu au Congo (un zaïre la séance film). Un jour, des guerriers sans uniforme comme Rambo sont venus au village, ils avaient – comme dans les films – des kalachnikovs hongroises avec crosse en bois. Ils buvaient de l'alcool distillé à partir de la sève de palmier (lotoko) et qui rend aveugle, dit-on; un soldat lui a fait boire un coup et il a avalé plusieurs rasades pour frimer, les soldats riaient. Il a touche avec respect l'arme d'un de ces soldats de la route et celui-ci en riant la lui a mise dans les mains, c'était bien plus lourd qu'un jouet. Le soldat lui a dit qu'il pourrait même tirer avec s'il jouait à colin-maillard, il a expliqué à Joseph que cela voulait dire "les yeux bandés" et Joseph fou de sa joie d'enfant de 9 ans a dit oui.
On lui a redonné du whiskies local et on lui a bandé les yeux puis on l'a fait attendre un peu; ensuite, on l'a orienté dans une direction après l'avoir fait tourner sur lui-même et on lui a mis le fusil dans les mains; le soldat qui le tenait par les épaules lui a dit en lingala qu'il allait enlever le cran de sécurité et qu'il pourrait ainsi tirer toute une rafale en arrosant devant lui. Il l'a fait, plein de balles, et le fusil était chaud. Lorsqu'on lui a débandé les yeux, il a vu à moins de deux mètres ses parents bâillonnés et tués par sa rafale.
Il n'a pas pleuré et on lui a dit qu'il devait venir avec le groupe de soldats, sans quoi après leur départ, s'il restait seul, les villageois le tueraient comme enfant sorcier. Il a remercié les soldats de le protéger et il a fait la guerre avec eux plusieurs années. A force de sniffer de la colle et de boire de ce mauvais alcool il ne savait plus où il était. Un mondelé (blanc) s'appelant "Monsieur le psychologue" lui a demandé de faire le dessin de sa maison et de sa famille et sur la feuille il a tracé des lignes, des traits, des hachures rageuses, rien de figuratif alors qu'il avait à présent 13 ans. Il ne parlait pas beaucoup mais à une question directe de l'interprète, il a répondu qu'il avait violé 18 femmes même hors du Congo en République de Centre Afrique à Bangui mais qu'il y en avait deux qu'il n'avait pas tuées après, il ne savait pas pourquoi. Le grand interprète lui a dit alors qu'il était un "enfant soldat" abandonné par son chef de guerre et qu'il devait se réinsérer. Joseph n'a rien compris et il s'est dit en colère qu' à l'occasion, il tuerait ce type déplaisant.
Il s'est sauvé dans la grande ville de Gemena (toutes les maisons ont des toits de tôles) pour trouver de la colle. Il a entendu des gens qui disaient : "méfiez-vous de l'enfant !" mais il a eu beau regarder, il n'y avait pas d'enfant autour de lui et lui n'en était pas un, il était un guerrier. Un vieux monsieur souriant lui a lu un article du journal de la capitale : "dans les rues de Kinshasa, il y a beaucoup d'enfants errants, abandonnés par les familles car il n'y a rien à manger, les enfants sont devenus des enfants sorciers, ils sont possédés par le mal mais n'en sont pas conscients!". Qu'est-ce que le mal, pense Joseph ?
Mais l'enfer, c'est aussi la solitude des jeunes occidentaux autistes enfermés par des oreillettes sur le MTP3 ou sur le GSM ou fascinés par les jeux de Playstation et internet et qui ne savent plus se parler ou se rencontrer en live et forment par internet des couples éphémères et maladroits.
L'enfer, c'est la pollution due au rendement industriel (toujours cette motivation du PROFIT) qui modifie le climat, épuise les ressources, précarise les travailleurs et diminue à terme le bien-être des gens, raison en principe de toutes les civilisations. Et le peuple de moutons continue frileusement à "se jeter sur le premier Jésus Christ qui passe !" (chante Francis CABREL) à mille lieues de se vouloir autonome, maître de ses désirs et citoyen responsable, maître de sa cité.
Il est peut-être utile de distinguer aujourd'hui l'utopie de l'anarchisme et celle du communisme des soviets du cauchemar du stalinisme où paranoïa et capitalisme d'Etat ont détruit bon nombre d'espérances en des lendemains qui chantent. En 1989, le mur de Berlin est tombé ensevelissant l'horreur de la bureaucratie tueuse stalinienne, celle qui a assassiné tous les résistants qui refusaient l'occultation de la révolution sociale : torturés, fusillés, déportés dans les goulags de Sibérie ou ailleurs. BAKOUNINE, MARX ou MAO se retourneraient dans leur tombe s'ils avaient pu anticiper ces massacres dans l'ici et maintenant au nom du "demain, on rase gratuit". Notons que la dernière révolution de Mao-Tsé-toung dite "révolution culturelle" a échappé à son contrôle et la bande des quatre n'a en fait qu'entériner le virage vers un capitalisme d'Etat à Pékin et qui s'est montré lors de la révolte étudiante matée de la place Tienanmen.
Depuis il n'y a plus de liberté des droits de l'homme, plus de dazibao sur les murs et notre Karel DE GUCHT donne des sous de son ministère des Affaires Etrangères à la Chine parce qu'il déteste le Congo tandis que les jeux Olympiques mondiaux consacrent l'innommable !
Les choses sont-elles blanches ou noires ou un peu des deux ? J'ai eu la chance de lire un opuscule de MAO "De la contradiction" qui m'a fait progresser dans la pratique de la dialectique. Bien sûr, je condamne, comme tous ceux qui ne sont pas politiciens (comme DE GUCHT), le colonialisme du Tibet mais je n'adhère pas non plus à la théocratie du Dalaï-lama en exil (même si je considère que c'est un sage de l'humanité).
Chaque fois que des hommes utopistes ont inventé un système social basé sur l'égalité, la liberté et la fraternité, d'autres opportunistes ont très vite récupéré les institutions pour exploiter leurs semblables. 1789 a été décapité et les lumières se sont éteintes. KANT croyait lui aussi à une révolution de libération des misérables lorsqu'à 70 ans, à Königsberg, il porta un toast à l'Incorruptible et à sa révolution bourgeoise. Pourtant, ROBESPIERRE déclencha la terreur et l'assassinat spectacle avec le jouet de son ami Guillotin. En 1798, KANT actait que cela fut un échec sanglant et que le progrès moral était resté utopique. Après cette tentative instituante ratée, la révolution française accoucha de la révolution industrielle avec l'obsession du profit, celle-ci s'est développée par les guerres de conquête de l'expansion coloniale.
Puis ce fut le siècle cauchemar des guerres mondiales et des génocides (arménien, kurde, cambodgien, vietnamien, croate, kosovar, tutsi, hutu et juif bien entendu (n'en déplaise à Monseigneur Richardson et à son Pape de droite). A l'aube de notre XXI° siècle, des progrès sociaux ont été réalisés après les décolonisations : la discrimination des femmes a reculé et l'égalité de toutes les cultures de la terre proclamée dans les lois. Mais dans le même temps, les Seigneurs du profit et de la nuit économique ont continué à faire des profits scélérats.
Au Kivu (mais partout dans les terres d'Afrique sans gouvernement sain), on viole puis torture les femmes et on abat les gens pour créer la terreur dans les périmètres miniers exploités sans vergogne. Il n'y a pas de COLTAN au RWANDA mais c'est le pays premier exportateur mondial de ce minerai au départ indispensable pour les GSM.
En 1994, au RWANDA (et au BURUNDI) il y eut un génocide mal relayé par nos médias impartiaux : dix casques bleus belges furent assassinés, d'eux on a parlé mais peu du million quatre cents mille humains tués à la machette en cent jours. Des amis m'ont raconté cette résurgence de la bête immonde d'après la SHOAH. Dans les écoles, tout avait brûlé : les corps des enfants, les termites et les livres. Les campagnes "Paix et Réconciliation" ne colmateront jamais cette plaie béante où les frères ont tué les frères, pas comme des prédateurs car ils n'avaient que faire de la viande mais avec méthode et grande cruauté pour fendre à la machette les crânes de la mère et de son bébé.
La radio des mille collines a préparé les bons contre les mauvais, les hutus contre les "cafards" tutsis, comme le disaient un rwandais tueur recruté dans le gouvernement de KABILA 1er ainsi que mon cousin lointain Georges (aujourd'hui musulman converti pas son avocat et en prison à ARUSHA). Il se croyait dans une révolution, sans savoir qu'il orchestrait pour d'autres, le génocide des 100 jours. Les tutsis avaient fui dès 1991 et ceux qui étaient restés se décidaient enfin eux aussi à fuir mais trop tard, en ce mois de mars de cette funeste année 1994.
Malgré les contingents malais, belge, sud-africain et pakistanais des casques bleus de l'ONU, les autorités locales hutu traçaient sur les habitations des lettres capitales pour désigner aux "rebelles" majoritaires ceux de" la "bonne" ethnie et ceux de la mauvaise. Cette distinction était déjà sur les cartes d'identité mais les tueurs n'avaient pas le temps et l'instruction élémentaire pour lire les documents et faire le tri pour "que le nécessaire soit fait". Tous se sont mis au carnage, y compris indirectement certaines religieuses dénonciatrices et donc meurtrières.
Par exemple, un groupe a été cerné dans une forêt et la battue s'est refermée avec des chants d'allégresse rythmé par le son des machettes battues entre elles, le gibier affolé a tourné en rond et tous furent massacrés à commencer par les vieux plus vite fatigués, les femmes enceintes et les enfants. Il n'y a pas besoin d'un charme spécial pour devenir aussi monstrueux que les nazis, plus terribles que les fauves.
En 1945, nous avions dit plus jamais cela, nous sommes responsables par notre non citoyenneté de ces massacres de 1994 ainsi que de ceux qui commencent actuellement au KIVU en cette fin 2008, début 2009 pour le contrôle des richesses minières avec la bénédiction de notre indifférence générale et le coût énorme de 17.000 casques bleus qui font de la figuration pour légitimer ainsi les barbaries par ce que l'on appelle la non assistance à personnes en danger.
Les tueurs sont toujours impunis, ils ont comparu devant des tribunaux populaires "gacacas" en demandant pardon ou en étant disculpés par leurs complices et témoins à décharge.
L'ONU complice par "force d'intervention non intervenante comme toujours"(remember le Congo 1960) a essayé de se dédouaner en faisant construire à grand frais (dans des pays de famine) un tribunal pénal pour crimes de guerre et génocides à Arusha (Tanzanie). Mon cousin Georges s'est donc converti à l'Islam sous la pression de son avocat et vit à présent dans une prison dorée pour non africain en cultivant son petit jardinet. Ce n'est pas un homme qu'il a contribué à tuer mais plus d'un million mais seule sa conscience peut le juger et il n'était qu'un pion qui, comme Eichmann à son procès de Jérusalem, aurait pu dire "je n'ai fait qu'obéir aux ordres", nous-dit Hannah Arendt.
Ce qui serait important et urgent en ce début 2009, soit 15 ans après, c'est que les vrais instigateurs soient jugés à La Haye ainsi que leurs complices onusiens pour non assistance à humanité en danger. Et les vrais instigateurs qui ont manipulé les foules pour exciter leurs barbaries, ce sont les compagnies off shore pour le profit capitaliste de pays riches et sans scrupule (cf. Le Monde diplomatique, déc. 2008).
Nous faisons l'hypothèse que la guerre ethnique déstabilisatrice a permis in fine de conquérir le Congo voisin après un MOBUTU mourant (KABILA 1er et ses hommes ne parlaient qu'anglais et swahili ou le kinyarwanda, là où à KINSHASA, la langue est le français et la langue vernaculaire le lingala) et aujourd'hui la riche région de l'est (le KIVU) [7].
Le Rwanda et le Burundi de l'Afrique de l'Est historiquement francophones sont à présent anglophones (merci la CIA !). C'est le temps de la toute puissance du marché et celle-ci nie les normes civilisatrices nées des lumières au profit de la force qui est elle-même au service du profit.
SCHRAPNEL d'histoire d'enfant (ENCADRE)
En juin 1999 à Genève, devant 170 Etats et 500 ONG, KOFFI ANNAM, secrétaire général des Nations Unies, présente "Un monde meilleur pour tous" le combat de l'Onu contre la pauvreté.
Josépha est une jeune fille qui pour son malheur est née dans la banlieue de GOMA, elle a 13 ans et est déjà une petite femme épanouie. Elle va chercher de l'eau à un petit ruisseau d'une colline voisine, lorsqu'elle rencontre le loup, un soldat de l'ANC (armée nationale congolaise) à l'intelligence modérée et formé à la topographie par des militaires instructeurs belges, il a une mitraillette et il patrouille en compagnie d'un pakistanais portant un casque bleu de Schtroumpf avec les grosses lettres : NU (comme son âme).
Le militaire congolais dit à Josépha d'ôter son pagne parce qu'il a besoin de lui faire l'amour. Devant ses signes de refus, il menace de la tuer, il la gifle, la fait tomber et la viole brutalement sous l'œil éteint de l'"intervenant" de l'ONU et puis reprend son chemin sans un regard. Josépha est anéantie, les bons pères l'ont mise en garde qu'il ne fallait coucher qu'avec son mari et qu'elle devait rester vierge. Elle est affolée, pleure et sans y penser remonte le petit cours d'eau s'enfonçant ainsi dans une brousse inconnue.
Elle rencontre un groupe de guerriers Maï-maï, bandits de grands chemins, ils ont des yeux de fous drogués et sont habillés de hardes ou de vêtements volés disparates. Le chef vêtu d'une robe de mariée en tulle et avec des après-ski sera le premier à la violer à nouveau sans un mot, puis le reste de la petite troupe; elle s'évanouit lorsque son vagin ne semble plus leur suffire, juste avant, elle pense au SIDA.
Une douleur intense lui fait reprendre conscience, les bandits introduisent dans son vagin et dans son anus des tuyaux de fer, elle sent son sang couler, elle hurle. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a fait, elle n'a pas choisi d'être jolie ? Qui voudra encore d'elle, mutilée dans son intimité ?
Des chirurgiens gynécologues belges se forment à Kinshasa pour réussir à opérer des fistules résultant de l'introduction d'objets durs et pointus et mettant les "tuyauteries" féminines en communication (vessie, vagin, utérus, intestins, anus). Ils se forment car il ne savent pas opérer pareilles boucheries puis, ils iront au KIVU avec l'ONG "Médecins du désert" visiter les hôpitaux. Mais ces chevaliers arriveront trop tard pour Josépha morte d'hémorragies. Les barbares ont suspendu son corps à la fourche d'un arbre, elle n'aura pas de sépulture comme sa croyance l'espérait et en décomposition nourrira les charognards en ce mois de janvier 2009. Dix ans auparavant, au Forum Economique Mondial de Davos le 31.01.1999, les nations les plus riches avaient signé le pacte global d'exploitation en respectant les droits de l'homme sous la vigilance de l'ONU.
Bidonville BOZO de Mopti (Mali) – Janvier 2009.
Recréons une utopie sociale, à l'invitation de Marcel DEPREZ [8], pour résister au néolibéralisme
Le terme UTOPIE est attribué à Thomas MORE, Chancelier d'Angleterre, ami d'Erasme et critique envers la politique inégalitaire et injuste du Roi Henri VIII; il fut décapité le 06.07.1535. En Italie, Giordano BRUNO (1548-1600) prône une humanité avec le droit inaliénable de tous les hommes à la sécurité et aux droits de l'homme, il sera brûlé vif sur ordre du Saint-Office. Le néologisme de MORE : U-TOPIA = le non-lieu c'est-à-dire le monde qui n'existe pas encore.
L'utopie est un projet, elle invite à une pratique sociale, politique et intellectuelle immanente et inspire des mouvements sociaux sans cesse renaissants. Elle sert de boussole pour les combats des individus solidaires mais n'ayant pas de programme politique concret et défini et dépasse en fait l'horizon de pensée du citoyen agissant, autrement dit, notre raison analytique sait ce qui ne va pas et qu'il faudrait changer sans pour autant connaître le futur instituant.
Nous ne savons rien faire face à la douleur de la maladie mais nous pouvons nous battre – sans haine ni violence – contre le système néo-féodal du commerce mondial pour restaurer la condition humaine.
Comme l'analyse très bien Jacques SEMELIN [9], le fascisme ordinaire n'est pas de la seule responsabilité de l'un ou l'autre acteur de terrain mais une manipulation basée sur la psychologie des foules. Les coupables sont les spéculateurs quels qu'ils soient, on les reconnaît à leurs mains rouges de sang et à leurs immenses richesses.
Nous avons la chance d'être blancs européens, bien nourris et ne craignant pas la torture car bénéficiant de droits protégeant nos autonomies et qu'ailleurs, ce n'est pas possible ? Pour les 2/3 des humains, l'habitat est insalubre, l'eau polluée, les rats, le désespoir, la saleté et la faim le lot quotidien et tous ces militaires, s'ils changent d'uniforme, violent et massacrent uniformément ? Pourquoi des dizaines de millions d'hommes sont-ils massacrés par le fer ou la faim chaque année ?
Bidonville BOZO, de l'autre côté du Bani, la ville de Mopti (Mali), janvier 2009
Le paradoxe
Nous sommes insignifiants dans le vide du cosmos, nos existences sont comme celles de certains insectes de l'été "éphémères". Notre planète ainsi que notre système solaire disparaîtront et la galaxie ne le remarquera pas.
Lors de notre vie, nous avons peu de liberté. Il y a le conditionnement social (normes et valeurs), notre époque ainsi que notre culture et nos loyautés familiales qui nous formatent. Et puis il y a le désir (l'énergie, la force, le mouvement, la volonté de la nature) qui nous mène par le bout du nez. L'expérience là aussi nous fera déchanter : notre caractère et nos représentations nous sont soufflées par ce que SCHOPENHAUER appelle la chose en soi, la volonté [10] et dont nous ne voyons que les formes (y compris lorsqu'il s'agit des émotions).
Les bouddhistes disent que tout n'est qu'illusion et la méditation zen nous invite à ne rien faire et vivre l'instant avec intensité dans sa banalité, mais ce repli égoïste sur les sens et les ressentis de notre corps est-il pensable alors que des enfants souffrent et meurent dans le tiers-monde ? Même si nous n'existons que dans nos représentations, comme Albert CAMUS, nous avons des devoirs envers les plus faibles de notre espèce (et de la vie en général).
Sans illusion, sans besoin de reconnaissance, avec le peu de raison que nous imaginons non filtrée par la nécessité, nous devons agir et nous battre contre l'oppression, l'aliénation, le cynisme et l'exploitation des 2/3 de l'humanité. Les temps des espérances et des drapeaux rouge et noir sont révolus, le monde est désenchanté certes mais restons des résistants, des enragés de l'Utopie, des obsédés de la citoyenneté responsable – sans dieu ni maître – qui s'opposera jusqu'au dernier libertaire aux fous de Dieu et du capitalisme réunis. Sur les billets d'un dollar, il y a toujours cette propagande : l'œil de Yahvé et le slogan "En Dieu nous croyons".
Max WEBER distingue l'éthique de conviction qui nous invite à la tolérance pour tous les croyants ainsi que pour les incroyants, et l'éthique de responsabilité qui nous pousse à agir partout où nous sommes en citoyen responsable. Marcel DEPREZ a, toute sa vie, été animé de l'esprit de résistance aux oppresseurs, en commençant par la résistance armée lors de la dernière guerre mondiale. Sans se reposer sur ses lauriers, il a continué dans notre modernité jusqu'à son dernier souffle à être un combattant pour l'utopie, celle des hommes de bonne volonté qui voudraient vivre ensemble dans la paix mais qui ont conscientisé que le conflit permanent était nécessaire envers les exploiteurs de l'homme par l'homme.
Jean-Marie LANGE,
11.02.2009.
Bibliographie sélective
ARDOINO J. et al., L'intervention institutionnelle, Paris, pbp, 198O.
ADORNO T.W., Jargon de l'authenticité, critique de la Politique, Paris, Payot, 1989.
ALEXANDRE B., DEPREZ M., GIOT J., LANGE J.M., Etre citoyen face aux organisations et aux institutions, coll. "Matériaux pour..."(deux plaquettes), Thuin, Peuple et culture Wallonie, 1981.
ALINSKY S., Manuel de l'animateur social, Une action directe non violente, Paris, Points, 1976.
ALLOUCHE-BENAYOUN J. & PARIAT M., La fonction formateur, Toulouse, Privat, 1993.
ARENDT H., Le système totalitaire, Paris, Seuil, 1972.
AXELOS K., Héraclite et la philosophie, Paris, De Minuit, 1971.
BAKOUNINE M., Etatisme et Anarchie, 1873, Paris, Champ libre, 1976.
BESSON M. et al., Tentatives communautaires, Toulouse, Demain, 1976.
CLAESSENS B., Entretiens sur le matérialisme dialectique, Bruxelles, Cercle d'Education Populaire, 1973.
COLLECTIF, La CNT le gouvernement et l'Etat, Bruxelles, Pensée et Action, 1937.
COLLECTIF, Communauté de travail du CIRA, Société et contre-société, Genève, Adversaire, 1974.
COLLECTIF, De la misère en milieu étudiant, Genève, Zoé, 1976.
COLL., La vie et l'oeuvre de Sébastien Faure, Bruxelles, Pensée et Action, 1961.
COLL., Hommage à HEM DAY, Bruxelles, Pensée et Action, 197O.
COLL. FAR, Stratégie ouvrière vers une société socialiste, Liège, FAR, 1973.
COLL. FAR, Du contrôle ouvrier à l'autogestion, Liège, FAR, 1972.
COLL. Proudhon et notre temps, Paris, Chiron, 192O.
DADOUN R., Cent fleurs pour Wilhelm REICH, Paris, Payot, 1975.
DE GAULEJAC V., La névrose de classe, Paris, Hommes & groupes Editeurs,1987.
DEGEE J.L., Le mouvement d'éducation ouvrière, Evolution de l'action éducative et culturelle du mouvement ouvrier socialiste en Belgique, Bruxelles, Vie ouvrière, 1986.
DE KOCK M., Les libertés malades du pouvoir, Bruxelles, Vie ouvrière, 1980.
DEVALDES M., La brute prolifique. La chair à canon, Bruxelles, Pensée et Action, 1958.
DEVALDES M., L'éducation et la liberté, Bruxelles, Pensée et Action, 1958.
DUMONT R., Terres vivantes, Voyages d'un agronome autour du monde, Paris, Plon, 1961.
DUVIGNAUD J. et al., Qui a peur de l'autogestion ?, Paris, UGE, 1978.
FERRER F.G., Le plaidoyer pour Ferrer suivi de lettres de Ferrer (plaquette), Bruxelles, Pensée et Action, 1959.
FROMM E., De la désobéissance et autres essais, Paris, Laffont, 1983.
FUSTIER M., Pratique de la dialectique, Paris, ESF, 1986
GOUVERNEUR J., Eléments d'économie politique marxiste, Bruxelles, Contradictions, 1978.
GURVITCH G., Dialectique et sociologie, Paris, Flammarion, 1977.
HABERMAS J. L'intégration républicaine, Essai de théorie politique, Paris, Fayard, 1998.
HEM DAY (Marcel Dieu), Aperçu sur la vie et l'œuvre d'Etienne de La Boëtie, suivi du Discours de la Servitude volontaire, Bruxelles, Pensée et Action, 1954.
HEM DAY, Louise Michel - Jules Verne, Bruxelles, Pensée et Action, 1959.
HEM DAY, Erasme Hérétique et Libre Penseur, Rabelais et la pensée libre, Du pantagruélisme au Subjectivisme, Bruxelles, Pensée et Action, 1961.
HEM DAY, Du pantagruélisme au Subjectivisme. Rabelais - Han Ryner, Bruxelles, Pensée et Action, 1954.
HEM DAY, Michel Bakounine, Aspect de son œuvre, Bruxelles, Pensée et Action, 1966.
HEM DAY, Ernestan, sa vie son œuvre, Bruxelles, Pensée et Action, 1955.
HEM DAY, Francisco Ferre, La escula moderne, Bruxelles, Pensée et Action, 1959.
HEM DAY, Deux frères de bonne volonté : Elisée Reclus et Han Ryner, Bruxelles, Pensée et Action, 1956.
HEM DAY & CAMPION L., Autour d'un procès, Bruxelles, Pensée et Action, 1968.
HEM DAY & LARRALDE M., Manuel DEVALDES, Pacifisme scientifique, Bruxelles, Pensée et Action, 1957.
HEM DAY, CAMPION L. et al., ZO d'AXA mousquetaire-praticien de l'An-archie, Bruxelles, Pensée et Action, 1968.
HENRY A., Syndicalisme de combat et parti révolutionnaire, Bruxelles, Fonds Léon Lesoil, 1977 (LRT trotskyste).
HERNE Claude, Scandales et péchés (des) capitaux ou la démocratie au péril de l'argent, Bruxelles, Contradictions, 1977.
HORKEIMER M. & ADORNO T.W., La dialectique de la raison, Paris, TEL Gallimard, 1989.
KOESTLER A., Le yogi et le commissaire, Paris, Le livre de poche, 1969.
KOESTLER A., Le zéro et l'infini, Paris, Le livre de poche, 1980.
KROPOTKINE P., La conquête du pain, Paris, Stock, 1921.
LAFARGUE P., Le droit à la paresse, Paris, Petite collection Maspéro, 1979.
LEFORT C., L'invention démocratique, Les limites de la domination totalitaire, Paris, Fayard, 1981.
LEGENDRE P., L'amour du censeur, Essai sur l'ordre dogmatique, Paris, Seuil, 1974.
LEFEBVRE H. L'idéologie structuraliste, Paris, Points, 1975.
LEFEBVRE H., Le matérialisme dialectique, Paris, PUF, 1974.
LEFEBVRE H., La somme et le reste, Paris, Méridiens Klincksieck, 1989.
MACCIOCCHI M.A., Pour Gramsci, Paris, Points, 1975.
MACCIOCCHI M.A., Après Marx, Avril, Paris, Seuil, 1978.
MAC SAY S., La chanson des urnes et des lois, Flémalle-Haute, L'émancipateur, 1939 (plaquette).
MAO TSE-TOUNG, Citation du Président, Pékin, Ed. en langues étrangères, 1966. (Le petit livre rouge)
MAO TSE-TOUNG, De la contradiction, Pékin, Ed. en langues étrangères, 1966.
MARX K., Le capital, Critique de l'économie politique, 3 t., Paris, Ed. Sociales, 1976.
MARX K. & ENGELS F., Manifeste du parti communiste, 3Etirgae, Pékin, Ed. en langues étrangères, 1975.
MORIN E., Autocritique, Paris, Seuil, 1975.
OYHAMBURU P., La revanche de Bakounine ou de l'anarchisme à l'autogestion, Paris, Ed. Entente, 1975.
PICQUERAY M., May la réfractaire. Pour mes 81 ans d'anarchie, Evreux, Atelier Marcel Jullian, 1979.
POLITZER G., Principes élémentaires de philosophie, Paris, Editions sociales, 1977.
RECLUS E., L'évolution, la révolution et l'idéal anarchique, Paris, Stock+, 1979.
REICH W., Ecoute, petit homme !, Paris, Petite bibliothèque Payot (pbp), 1972.
RENARD A. Ensemble en pensée en action, Liège, Impredi, 1958. (plaquette)
RIUS., Marx, vous connaissez ?, Paris, Seghers, 1976.
ROSANVALLON P., La crise de l'Etat-providence, Paris, Seuil, 1981.
ROUSSEAU J.J., Ecrits politiques, Paris, UGE, 1972.
RUZ J., Théorie critique et éducation, Une étude axées sur l'école de Francfort, Louvain, KUL, 1982
SARTRE J.P., Critique de la raison dialectique, précédé de Questions de méthode, Tome 1 : Théorie des ensembles pratiques, Paris, Gallimard, 1974.
SARTRE J.P., Critique de la raison dialectique, Tome 2 (inachevé), L'intelligibilité de l'Histoire, Paris, Gallimard, 1985.
SERGE V., Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression, Paris, Petite collection Maspéro, 1972.
STIRNER M., Œuvres complètes. L'unique et sa propriété et autres écrits, Lausanne, L'Age d'Homme, 1972.
TERNON Y., Makhno, la révolution anarchiste 1917-1921, Verviers, Complexe, 1981.
TOULEMONDE B., Manuel de science politique, 2ème ed., Arras, Presses Universitaires de Lille, 1982.
VERSTRAELEN J., Introduction à l'histoire du Mouvement ouvrier, Bruxelles, Ed. sociales et économiques, 1949.
WATZLAWICK P. et al., L'invention de la réalité, Contributions au constructivisme, Paris, Points, 1996.
WATZLAWICK P. & NARDONE G., Stratégie de la thérapie brève, Paris, Seuil, 2.000.
WEBER M., Le savant et le politique, Paris, Plon, 1959.
WEBER M. L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Paris, Plon, 1967.
WORMSER-MIGOT O., L'ère des camps, Paris, UGE, 1973.
WUNENBURGER J.J., La raison contradictoire, Sciences et philosophies modernes : la pensée du complexe, Paris, Albin Michel, 1990.
ZIEGLER J. & DA COSTA U., A demain Karl. Pour en sortir de la fin des idéologies, Paris, R. Deforges, 1991.
.
.
[1] ROJZMAN C., Sortir de la violence par le conflit, Paris, La Découverte, 2008, p.27.
[2] Note personnelle : Lorsque j'ai écrit au Commissaire en chef Beaupère, bras droit policier de notre Bourgmestre Willy Demeyer pour relayer la peur des petits commerçants et des gens en Féronstrée à la tombée du soir avec les hordes de drogués, de tagueurs, de petits délinquants et de mendiants agressifs sans force dissuasive comme des patrouilles le soir, j'ai reçu une réponse d'insulte (que je conserve précieusement) me traitant de "chevalier blanc" et me disant en substance "de quoi vous mêlez-vous ?" avec la citoyenneté responsable.
[3] Notons que les interventions des casques bleues de l'ONU depuis 1960 au Congo ont toutes été des échecs et on a pratiqué des génocides devant ces soldats impassibles et donc complices alors qu'il s'agissait de force d'intervention. Une fois encore profitons pour souligner notre thèse : ce ne sont pas les hommes soldats les coupables mais les institutions. En effet, la plupart du temps, ce sont des militaires indiens, népalais ou pakistanais dont les pays sont intéressés pa la quote-part financière reçue et qui au pied du mur ne veulent pas risquer la vie de leurs hommes. Ceux qui se battent sont les anglais, les français, les américains en Afghanistan, ceux qui assistent aux massacres d'innocents sont déployés en Afrique. Insistons sur la lourde responsabilité des décideurs de l'ONU que depuis 60 ans font toujours plus de la même chose, c'est-à-dire laissent faire !
[4] ZIEGLER Jean, L'Empire de la Honte, Paris, Fayard, 2005, Livre de Poche, 2008, P.17-18.
[5] Sources statistiques : Jean ZIEGLER, L'empire de la honte, Paris, Fayard, 2005.
[6] SARTRE J.P. Critique de la raison dialectique, volume 1, Paris, PUF, 1960, p. 208.
[7] Le swahili est la langue vernaculaire du KIVU mais il existe de nombreux dialectes locaux qui correspondent aux principales ethnies : Banyamulenge, Shi, Bembé, Rega, Fulero, Nande, Tutsi, Hutu. Les bandits de grands chemins attirés comme mercenaires par les richesses minières sont les Maï-maï (anciens SIMBA et théoriquement des résistants aux rwandais), les rwandais, les ougandais, les interhamwés (anciens génocidaires enfuis au Kivu grâce aux français de l'opération Emeraude) et le gouvernement congolais de Kinshasa qui organisé en systèmes mafieux, , prélève sur toutes les opérations de spoliation du pays 30% de commission "la part du peuple" qui devrait développer le pays (les routes, les écoles, les installations sanitaires, etc.). Les mines d'or sont à Mwenga, à Kamituga : l'or, l'uranium, la cassitérite, le coltan et les diamants; à Kabambaré : l'or, l'uranium, la cassitérite, le coltan et sous le lac Albert du pétrole ainsi que de la kamitugaite (56,71% d'uranium).
[8] L'historien et professeur d'université (ULB;ULG) Marcel DEPREZ, tout en étant Haut Fonctionnaire à la culture de la Communauté Française, n'a jamais trahi sa parole de résistant à tous les pouvoirs qui corrompent et qui aliènent les "petites gens". C'est lui qui m'avait suggéré le titre de mon mémoire en formation des adultes et en éducation permanente : "Pour que chacun entre dans la vie par le plafond". Un recueil de ses principaux articles croisés avec ses amis de l'utopie a été édité par l'Institut d'Histoire Ouvrière, Economique et Sociale – IHOES : "RESISTANCE ! Entraînement citoyen. Echanges décalés avec Marcel DEPREZ, Seraing, 2008.
[9] SEMELIN Jacques, Purifier et détruire. Usages politiques des massacres et génocides, Paris, Seuil, 2005. "La plupart des tueurs ont quelques traits en commun : ils sont jeunes sinon adolescents, célibataires et de sexe masculin. C'est dans la tranche d'âge des 13 à 25 ans que le recrutement des bourreaux potentiels est le plus probable. A cette période vie, l'être humain est à la fois malléable psychologiquement et vigoureux physiquement. Les organisations de jeunesse constituent le principal vivier dans lequel les pouvoirs prélèvent ceux qui vont devenir leurs serviteurs dévoués. Inutile d'insister ici sur le rôle des organisations de jeunesse hitlérienne, ni même sur le détournement des associations sportives du régime nazi." p.331.
[10] "La volonté comme chose en soi, est absolument différente de son phénomène et indépendante de toutes les formes. Même la forme la plus générale de la représentation, celle de l'objet, par opposition avec le sujet, ne l'atteint pas; encore moins le principe de raison, auquel appartiennent l'espace et le temps.(…) C'est par l'intermédiaire de l'espace et du temps que ce qui est un et semblable dans son essence et dans son concept nous apparaît comme différent, comme plusieurs, soit dans l'ordre de la coexistence, soit dans celui de la succession.(…) La personne n'est pas la volonté en tant que chose en soi, elle est le phénomène de la volonté et, comme telle, déjà déterminée et engagée dans la forme de la représentation, le principe de raison. De là ce fait singulier que chacun se croit a priori absolument libre, et cela dans chacun de ses actes, c'est-à-dire croit qu'il peut à tout instant changer le cours de sa vie, en d'autres termes, devenir un autre. C'est seulement a posteriori après expérience, qu'il constate, à son grand étonnement, qu'il n'est pas libre, mais soumis à la nécessité; qu'en dépit de ses projets et de ses réflexions, il ne modifie en rien l'ensemble de ses actes, et que, d'un bout à l'autre de sa vie, il doit développer un caractère auquel il n'a pas consenti et continuer un rôle commencé. SCHOPENHAUER Arthur, Le monde comme volonté et comme représentation", Paris, PUF, 2003, p.111-156.
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali et aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr
CAPI – Cahiers d'Autoformation Psychosociale en Pédagogie institutionnelle -
SOMMAIRE des précédents articles de cette revue bimensuelle de réflexions pédagogiques du GAP
N°1 – Janv-Fév. 2006 : Qu'est ce que le GAP ?
N°2 – Mars-Avril 06: Le cahier des offres de formation du GAP.
N°3 - Mai-Juin 06 : La colère des enseignants (gestion des conflits – opus 1)
N°4 – Juill.-août 06 : La pensée rationnelle (gestion des conflits – opus 2)
N°5 – Sept.-Oct.06 : Totem et tabou
N°6 – Nov. Déc. 06 : Jalousie et fonctionnement à la croyance (Médiation couple – opus 1)
N°7 – Janv.Fév. 07 : L'Avant-projet pédagogique BURUNDI
N°8 – Mars-Avril 07 : La Dynamique des Groupes, l'organisation sociale et l'homme de la singularité.
N°9 – Mai-Juin 07 : Histoire de vie en groupe et aide sociale (Proposition au Congrès international des professionnels francophones de l'intervention). Pédagogie du projet.
N°10 – Juillet-Août 07 : Rapport d'activité "Enfants de Kayoba" première phase "Voyage d'études et de faisabilité 2007"
N°11 – Sept.Oct.07 : Le chaman et le formateur
N°12 – Nov.Dec. 07 – L'identité personnelle, une insertion sociale ?
N°13 – Janv.Fév.08 – La genèse des alchimistes pour l'éducation à une spiritualité laïque
N°14 – Mars-avril 08 - Le travail des intervenants sociaux (1) : Pour une insertion sociale et multiculturelle citoyenne.
N°15 – Mai-Juin 08 – Le travail des intervenants sociaux (2) : Emploi, travail et méthodes d'intervention.
N°16 – Juillet-Août 08 – Le travail des intervenants sociaux (3) : Fantasme de toute puissance, démocratie ou génocide.
N°17 – Sept. Oct. 08 : La souffrance du désir et le détachement
N°18 – Nov. Déc.08 : Le stress et les consciences
N°19 – Janv-Fev 09 : Le triangle rouge de la lutte contre tous les racismes
CAPI n°19 – CITOYENNETE RESPONSABLE : Le triangle rouge de la lutte contre tous les racismes.
Du conflit personnel à la violence sociale (1ère partie)
"La crise du sens, c'est l'écroulement de la religion du progrès, de la croyance que nous allons vers un futur toujours meilleur. On a toutes les raisons de se méfier de ceux qui sont mandatés pour donner du sens ou qui s'offrent de nous montrer la voie. On a assisté en direct au cours du siècle écoulé à l'échec de toutes les grandes utopies. La vie politique offre désormais un spectacle dérisoire et l'abstentionnisme ne cesse de croître, sauf précisément quand le spectacle est rendu captivant. Les règnes des oligarchies financières et technocratiques, la confiscation du pouvoir réel des citoyens mettent en danger les piliers de la démocratie." (Charles ROJZMAN)[1]
Schrapnel d'histoire d'enfant tranchée
"Je m'appelle Mariam, j'ai 20 ans, je vis à Droixhe dans la banlieue de Liège et j'ai terminé des études professionnelles de coiffeuse. Je ne travaille pas, je vis chez mes parents dans la Cité et je coiffe à domicile les voisines et la famille. J'aime le rock-blues, les fringues et me maquiller. J'aime aussi sortir dans le carré mais mes parents n'approuvent pas car je pourrais faire de mauvaises rencontres, disent-ils. Alors je sors à Liège avec des copines, on fait les magasins de la place St Lambert à la place Cathédrale et on s'achète de jolis vêtements, surtout aux soldes car je n'ai pas beaucoup d'argent de poche avec mes quelques clientes. Ma meilleure amie, c'est Natacha; on danse parfois dans ma chambre avec la musique à fond puisqu'elle non plus ne peut pas sortir le soir à cause des drogués et des zonards. Elle, elle habite rue Saint Léonard, un quartier également défavorisé mais du bon côté de la Meuse. On se donne rendez-vous à Coromeuse au Hall des foires et on prend un bus TEC n°1 jusqu'au centre, parfois c'est elle qui vient me chercher.
Je suis musulmane, je fais le ramadan et mes cinq prières journalières et quand je peux l'aumône aux pauvres et je ne comprends pas l'hostilité raciste de certains belges. Je suis née ici à Droixhe et j'ai la nationalité belge mais mes parents sont marocains (ceux de Natacha sont de Lettonie). Lorsque nous sommes en vacances au Maroc, les gens sont envieux et les jeunes disent que je ne suis pas du pays; il en va de même lorsque je suis en Belgique, je suis cataloguée alors comme "arabe". Ma maman est originaire de Ouarzazate et mon papa de la ville de Casablanca, maman n'a jamais mis de foulard sur sa tête dans sa jeunesse, elle dit que c'est une invention récente des saoudiens et elle me répète que la religion est d'abord une spiritualité, le contact direct avec Dieu et non des affaires politiques comme les Saoudiens ou les Talibans veulent imposer au monde. Mes parents n'aiment pas Bush, ce qui est normal pour les musulmans mais ils n'aiment pas non plus Ben Laden; ils disent aussi que il y a de braves juifs comme des méchants et qu'il en va de même dans le monde musulman. On peut donc dire que mes parents sont progressistes; par contre, en bas de mon immeuble, il y a toujours une bande de garçons avec des mobylettes qui sont sans travail, ils fument des joints et taguent le hall d'entrée.
Lorsqu'on sort en ville avec Natacha, ils nous font des remarques désagréables avec des insultes genre "les meufs putes !" ou encore "Chiennes, allez vous habiller !". On n'a pas envie de leur parler et on a un peu peur. Moi, j'aime d'être belle, bien coiffée avec des boucles et je ne m'habille pas comme un sac de patates cachées sous un imper. Souvent l'été je me ballade avec un petit top et une jupe et je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas mettre des pantys et des chaussures à talon ? Un jour, nous irons à la piscine mais pas en maillot deux pièces quand même. De toute façon, ces garçons sont des frimeurs et ils s'excitent l'un l'autre à jouer les coqs mais ils ne sont pas méchants, notamment Abdel qui me regarde souvent mais qui est trop timide pour me parler.
L'autre jour, on s'est donné rendez-vous à 17h pour se promener au marché de Noël, place du marché. Natacha m'avait demandé de la rejoindre chez elle, je n'étais pas très rassurée car il faisait déjà noir et il n'y a jamais de patrouille de police dans la cité le soir tombé. Lorsque je suis sortie, les garçons m'ont agressée verbalement comme d'habitude mais ils avaient bu de l'alcool, j'ai fait "semblant de rien", ils m'ont traitée de grandiveuse (prétentieuse). Moktar m'a attrapée par le bras en me serrant fort à faire mal et il ne voulait pas me lâcher. Je lui ai donné un coup avec mon sac à main, il était furieux et il m'a battue très fort à coups de poings et de pieds. J'étais sonnée et je me suis retrouvée dans une des caves non utilisées de la cité (sauf par des squatters) avec les 5 garçons.
Ils m'ont giflée, je criais mais personne n'est venu. Ils m'ont arraché mes vêtements et une fois déshabillée, ils m'ont utilisée sexuellement à tour de rôle. J'ai pleuré tout le temps et quand ce fut le tour d'Abdel, il pleurait aussi.
Hochrob ! Mes Chers Parents, j'ai trop la honte d'avoir été violée dans cette "tournante", je croyais que "faire l'amour" devait être la joie, le plaisir et la complicité; je me sens souillée, salie à jamais. J'ai appelé Natacha sur mon portable et nous avons été voir l'antenne de police, il faut "relativiser" ont-ils dit en ajoutant que je n'aurais pas du sortir habillée comme cela de façon provocante ! Ce n'est pas vrai, j'étais habillée correctement, c'est parce que je suis d'origine marocaine que je n'ai pas les mêmes droits que les autres filles ? J'ai trop mal dans ma chair et dans mon esprit, surtout après les ricanements des policiers. Je ne pourrais plus vivre normalement, je sais que mon suicide va vous peiner beaucoup, pardonnez-moi. Je vous aime, adieu ! Mariam"
Après les accidents de la route pour conduite en état d'ivresse, le suicide est la deuxième cause de mortalité des jeunes en 2008. C'est une illusion de croire que 20 ans, c'est le plus bel âge de la vie.
Histoire de vie et dynamique des groupes
Le témoignage de la lettre de Marian est bouleversant dans le temps et dans l'espace géographique car même si ce récit tranche de vie se situe à Liège, il se reproduit un peu partout en Europe dans les Cités où règnent la ghettoïsation et la frustration (encore plus en banlieue française) et partout dans le Tiers Monde où les droits de l'homme appliqués aux femmes restent des concepts abstraits. Des femmes sont battues, humiliées, cloîtrées, violées ou vendues comme épouse dès les premières règles, elles sont torturées, vitriolées, lapidées, ne peuvent être soignées par des hommes médecins même s'il s'agit de survie; des petites filles sont excisées, infibulées, abusées, exploitées partout dans le Tiers Monde. Il ne s'agit pas ici de faire un amalgame entre la culture musulmane respectable et les fous de la djihad islamique; les soldats rebelles du Kivu se disent chrétiens mais violent et mutilent toutes les jeunes femmes qu'ils trouvent. Il s'agit d'un fait divers trop souvent occulté de la misère, de la pauvreté sous le couvert de l'incurie et de la corruption des Etats.
Pourquoi malgré les grands principes existe-t-il toujours cette ségrégation sexuée et ethnique, notamment le "délit de faciès" pour l'emploi même si c'est illégal ? Pourquoi des populations migrantes pauvres se retrouvent-elles parquées dans les banlieues sous-équipées des villes ? Pourquoi des sans-papiers ne sont-ils toujours pas régularisés après 7 ans d'errance mais enfermés dans des centres spéciaux comme Vottem ou Steenokerzeel, puis rapatriés de force dans leur pays d'origine ? Y a-t-il vraiment plusieurs races humaines ou seulement l'Homo Sapiens Sapiens ? Les concepts de liberté, de fraternité et d'égalité des droits de l'homme ne sont-ils que des mots creux ?
Serge MOSCOVICI, dans son ouvrage "Psychologie sociale"(dir.), nous dit en substance que la psychologie sociale est la science du conflit. Le conflit est inhérent à la vie, nous devons l'exprimer, l'accepter et le gérer pour éviter qu'il ne se transforme en actes de violence sur l'une ou l'autre victime ou sur l'un ou l'autre groupe coupable émissaire (arabes, juifs, étrangers, wallons, sans papiers,…). Qui a tué de façon indirecte Mariam et de façon indirecte il y a quelques années Sémira ADAMU (jeune nigériane de 20 ans étouffée sous un coussin lors de son vol de rapatriement par des policiers belges impunis du meurtre) ? La police unique ? NON ! La police est le bras armé du pouvoir (les responsables de ce corps sont les membres du gouvernement). Si notre Etat de droit était géré démocratiquement et non comme une scène de jeu pour les politiciens flamingants (confondant négociation et rapport de force numérique), on s'occuperait alors plus sérieusement de nos institutions sociales.
Le jeune garçon qui n'a pas de diplôme ou pas de travail et qui s'engage comme guerrier dans l'armée ou pire comme force de répression des civils dans la police n'est pas coupable. Plutôt que des réformes administratives coûteuses (police unique), il faudrait des formations techniques sérieuses et en profondeur pour pallier à l'incompétence des forces de police (sauf pour les procès de roulage où là, ils sont champions)[2]. Faire une police unique sans changer l'essentiel et non restaurer une police de proximité, c'est "faire plus de la même chose", nous dit l'analyse systémique.
On n'a pas besoin de rationaliser les services publics par des économies drastiques poussant à l'incompétence par surcharge de travail (la police mais aussi les hôpitaux, l'enseignement, les juges non informatisés,…) mais il faut les gérer comme ce qu'il devrait être avec l'impôt de tous : des services aux publics. La Suède est un des rares pays a être plus surchargé d'impôts que la Belgique mais cela vaut la peine lorsqu'on voit la politique sociale menée par les gouvernants scandinaves. Pour mémoire, l'impôt est de plus de 30% (précompte plus perception de régularisation) + 21% de TVA sur les achats + les accises sur les carburants (pétrole et cigarettes) + plus les procès pour des délits ridicules de roulage (un pneu sur le trottoir, pas de clignotant dans un rond-point, excès de vitesse sur une voie rapide qui sur cent mètres passe à la limitation 50KM/H avec flash à cet endroit là bien sûr, bornes de stationnement non alimentées à temps, etc.) alors que la protection citoyenne n'est pas assurée par du personnel compétent et courageux: dehors, le soir ! Pour éponger la vague de crise économique venue comme un tsunami d'Amérique en 2008, l'Etat soutient les banques privées et lance des grands travaux sur des routes dégradées depuis plus de vingt ans, bravo mais pourquoi ne pas soutenir les PME (8000 faillites en 2008) et la qualité des services avec des formations adéquates. THE NAVIGATORS est un très beau film social de Ken LOACH qui montre ce qu'il advient des chemins de fer britanniques convertis au secteur privé. Chez nous, après l'absorption des fonds de pension du service public Belgacom pour boucler un budget de l'Etat et sa vente au secteur privé, on va s'attaquer à un de nos derniers services publics : la poste. C'est aberrant de privatiser des services sociaux par le néolibéralisme aveugle nos gouvernants, en particulier ceux qui se prétendent de gauche. En France, les entreprises doivent consacrer 1% de leur recette à la formation continuée, ce qui est énorme par rapport à la Belgique (qui elle a un taux d'imposition de 20% supérieur à celui de la France).
Former les policiers à être polis et au service des citoyens avec des sous-services d'aide aux victimes (ceux-ci émergent enfin) et une réelle intervention face à la délinquance, au banditisme et aux agressions de petits vieux le soir, c'est une évidence. Comment vérifier si un objectif est atteint ? Mais par l'observation directe : y a-t-il des patrouilles de police la nuit place St Lambert ? Que vont faire les responsables, en principe délégués du peuple, pour redresser à 180° ces services ? Scinder BHV ?La bande de jeunes désœuvrés est-elle responsable ? Oui au niveau de l'humanisme et d'un civisme minimal,
NON au niveau des encadrements (écoles de qualité avec lutte contre les échecs et les abandons, maison des jeunes, encadrement sportif ou formatif et non des filières professionnelles de relégation comme l'enseignement professionnel condamné par l'Europe). Des jeunes conscientisent qu'ils n'ont plus d'avenir autre que glander ou dealer car ils n'ont pas été éduqués à suivre des formations égales pour tous jusque 16 ans.
Reprenons l'introduction du récit romancé : "Abdel, pleure aussi !" cela signifie que la pression groupale au conformisme est supérieure à l'esprit critique individuel. Si Mariam trouvait Abdel sympathique, on peut raisonnablement penser que la réciproque pourrait exister et pourtant il participe, par lâcheté, pour faire comme tout le monde, à la tournante. C'est en effet une des lois de la Dynamique des Groupes (DG) (partie de la psychologie sociale appliquée aux groupes et tout particulièrement étudiée par Kurt LEWIN): un jeune même s'il est mal éduqué peut se conduire de façon sociale acceptable si son entourage lui montre l'exemple (le conditionne normativement). Mais le phénomène de "la bande de jeunes" (blousons noirs, punks, loosers, exclus,…) va exacerber les rôles et statuts dans un groupe sauvage de rue où le leader (caïd) décide et où les autres suivent. De la DG à la psychologie des foules, il y a des liens et la dominance anti-démocratique peut être orchestrée par le chef, par exemple un nouvel HITLER d'aujourd'hui: qui s'y opposera ? les casques bleues du Kivu ?[3] Le discours simplet du racisme domine et permet un maintien de l'institué stupide des décennies durant. On va collectivement fustiger chez nous en Belgique le Vlaams Belang (30% des votes d'extrême droite à Anvers) et en France, ce sera l'effet Le Pen alors que ce phénomène de la montée du racisme est alimenté de fait par l'incurie et l'excès de prudence de nos politiciens. Pourquoi les français ont-ils, avant Sarkozy, voté Chirac, Mais simplement parce que Lionel JOSPIN, leader PS et outsider de l'époque avait, quelques jours avant les élections, déclaré qu'il n'était pas plus socialiste que cela de manière ainsi à glaner encore quelques voix centristes….et perdre massivement son électorat de gauche. Nous pensons qu'aujourd'hui la classe politique (française ou belge) n'a toujours pas compris la leçon (soit le vote obligé de Chirac pour ne pas devenir un pays d'extrême droite avec Le Pen).
Rêvons d'une classe politique qui consulte sa base avec une DG possible à un échelon communal au lieu de s'imaginer que les citoyens sont stupides. Les flamingants sont-ils majoritaires au-delà de la classe des hommes politiques belges ? Non ! Les belges sont-ils racistes ? Oui et NON ! En effet, selon l'expérience de CALTOUN avec des rats de laboratoire, un groupe installé peut accueillir les rats d'une autre groupe (avec une autre odeur) à concurrence d'un taux maximum de 30% avant de se sentir assaillis sur son territoire. C'est comme l'agression en général, vous coincez un nombre trop dense de rats dans un ascenseur (sans sortie possible) et ils se battront car leurs surcharges d'odeur les irritent, surtout si les accueillis ne respectent pas les hôtes sur leur territoire de base. Par exemple si les accueillis ne respectent pas la Laïcité de l'Etat de droit, insultent les profs dans l'enseignement officiel gratuit, construisent des mosquées et y associent des institutions anti-femmes (des piscines annexes pour musulmanes par exemple) et que les communautés étrangères (Kurdes, turques ou marocaines) fomentent des émeutes à Bruxelles alors que la liberté d'expression des droits de l'homme n'a pas d'existence concrète dans leurs pays d'origine. Nous soufflons ensemble le chaud et le froid pour enfoncer l'idée qu'un individu isolé n'est ni bon ni mauvais mais s'il est manipulé par une idéologie sectaire ou fanatique, il peut représenter une menace pour les autres. Nous ne prenons pas parti vis-à-vis du terrorisme sanglant du Hamas palestinien mais il faut reconnaître que tous les Etats entourant Israël ont clamé bien haut leur haine paranoïde : il faut détruire cet Etat, disaient-ils tous fort et clair, avant la déculottée de la guerre de KIPPOUR.
J'ai de sincères amis musulmans et flamands mais je combats, sans haine et sans violence, les Etats théocratiques et anti-démocratiques (I homme = 1 voix = le choix du Bourgmestre de son choix en cas de majorité de la base). On ne peut soutenir TSAHAL qui envahit GAZA en tuant des civils mais pas plus le HAMAS qui lance des roquettes sur la population civile juive. Derrière ces horreurs, ce sont deux gouvernements qui sont les responsables de cette nouvelle guerre et non les petites gens manipulés par la télé pour prendre parti et devenir haineux.
De l'autre côté du macro social et de la violence d'Etat instituée existent non pas de petites bandes de loosers mais des bandes idéologiques : depuis les néo-fascistes allemands jusqu'aux islamistes qui se proclament martyrs mais sont des tueurs fous hystériques (fatwa sur moi !). La Djihad islamique (guerre sainte) fonctionne comme une secte avec une DG inversée c'est-à-dire qu'au lieu d'identifier les mécanismes de pouvoir pour mieux les contrôler et mettre en place un système démocratique de prise de décision, les leaders des groupes terroristes vont procéder (comme dans les sectes) en exaltant le groupe d'appartenance (le bon groupe), la belle implication du membre enfin reconnu et en développant parallèlement la haine pour ceux qui ne sont pas du bon groupe c'est-à-dire les étrangers ou les mécréants qu'il faut convertir par la force ou tuer de façon aveugle. Toutes les tyrannies, depuis la nuit des temps, ont toujours suivi ce modèle : "nous sommes les bons et ceux qui ne sont pas de notre groupe sont les cafards tutsi à éradiquer !"
Comment peut-on dire une absurdité telle que "le groupe ethnique machin, ce sont tous des voleurs !", c'est totalement idiot : dans toutes les communautés humaines, il y a des sages, des sots et des frustrés, tout comme dans tous les métiers, il y a des gens compétents et des nuls. Ce discours simpliste et récurent de faire d'un groupe donné le bouc émissaire est dangereux, ce fut la stratégie d'Hitler pour exterminer les juifs, les Tziganes, les communistes, les homosexuels, les handicapés physiques et mentaux et les francs-maçons. Que l'on soit croyant ou athée, le diable est bien là présent dans cette folie meurtrière des hommes simples sous influences. Notons sur la base des travaux de Jacques Sémelin que dans les camps d'extermination nazis, il n'y avait pas plus de 5% de sadiques et pervers, les autres assassins ne faisaient qu'obéir servilement aux ordres (cf. la soumission à l'autorité de Stanley MILGRAM).
La violence est animale, bestiale, réactionnelle ou prédatrice (mais les hommes sont plus cruels que les animaux), c'est lorsque l'on ne trouve pas d'argument dans le logos que l'on va frapper l'autre, celui qui nous irrite. Le passage à l'acte est la signature des sots ou des psychopathes. Pour le salut de notre espèce et par solidarité envers la moitié femelle de l'humanité (de notre seule et unique race), nous devrions et pourrions aussi faire une guerre sainte contre la connerie et avec nos forces de frappe d'une supériorité technique inouïe par rapport aux paroles de haine des barbares, aller frapper là où ils se trouvent, tous les pseudo-virils qui maltraitent d'autres êtres humains dans une indifférence quasi générale où les femmes sont considérées comme viande sexuelle ou esclave domestique. Le paradoxe est que dans ce cas nous serions aussi barbare que les barbares (Tsahal, Guantanamo, Vottem,…). On peut répondre à la violence professée par le mépris envers nos valeurs démocratiques et laïques par des sanctions certes mais pas disproportionnées. L'imbécillité, c'est lorsque qu'un dessinateur d'une région éloignée qui a fait une caricature qui ne plaît pas, on brûle l'ambassade ? Si l'on agit ainsi, ceux qui possèdent la bombe atomique vont alors atomiser l'Afghanistan, l'Irak et dans la foulée, pour faire bonne mensure en cas d'armes de destruction massive cachées dans des godasses, atomiser aussi l'Iran (bébés y compris comme il se doit dans des frappes chirurgicales). Par exemple, rapatrier des mafieux albanais chez eux pour la récidive de trafic de traite des êtres humains femmes est une chose mais affréter des charters comme Sarkozy pour renvoyer tous les africains dans leurs frontières, c'est autre chose : il s'agit d'un protectionnisme économique.
Certes, il y a une proportion excessive de jeunes maghrébins emprisonnés à la prison de Lantin près de Liège, des pauvres des pays pauvres qui maîtrisent à peine – pour une joute conflictuelle non violente – 500 mots (8.000 mots c'est la culture moyenne, 15.000 l'érudition), qui sont réceptifs à certains discours haineux de certains Iman et qui avec une lecture superficielle des Hadits du Coran, pensent que si leurs hôtes les blancs ne se convertissent pas à l'Islam, il faut les y contraindre et donc ne pas les respecter. Notons au passage l'effort social des européens pour fournir des conditions décentes à ces malheureux alors que les saoudiens (comme les américains) n'ont que faire de cette misère qu'ils exploitent, ils préfèrent investir dans des palaces qui eux ne sont jamais plastiqués, encore une fois les violences d'Etat comme des poupées russes.
Notons que chez nous, c'est plus hypocrite avec un enseignement de relégation pour ne pas payer le chômage avant 18 ans pour les jeunes et une non politique d'accueil, d'intégration fraternelle. Des jeunes bien intégrés et scolarisés sont expulsés par notre surréaliste Etat 7 ans après leur intégration sans que l'Etat ne manifeste sa honte. De l'autre côté du cliché, notons également que le jeune bourgeois qui vient de Rabat poursuivre ses études de médecine à l'ULG ne fait jamais parler de lui et il ne fréquente pas non plus Lantin car il possède cette fameuse baguette magique : l'éducation.
En résumé, les 4 cavaliers de l'apocalypse, en 2009, sont quatre crises qui vont se renforcer l'une l'autre.
"Le massacre quotidien de la faim se poursuit dans une normalité glacée. Toutes les 5 secondes, un enfant de moins de dix ans meurt de faim. Toutes les 4 minutes, quelqu'un devient aveugle par manque de vitamine A. En 2006, 854 millions de personnes – un homme sur six sur notre planète – ont été gravement et en permanence sous-alimentées. Elles étaient 842 millions en 2005. Le World Food Report de la FAO qui donne ces chiffres, affirme que l'agriculture mondiale, dans l'état actuel du développement de ses forces de production pourrait nourrir normalement 12 milliards d'êtres humains. Nous sommes aujourd'hui 6,2 milliards sur terre. Conclusion : il n'existe aucune fatalité. Un enfant qui meurt de faim est assassiné. L'ordre du monde économique, social et politique érigé par le capitalisme prédateur n'est pas seulement meurtrier. Il est aussi absurde. Il tue, mais il tue sans nécessité. Il doit être combattu radicalement."[4]
La crise économique qui fait que des jeunes même diplômés ne trouveront pas nécessairement du travail. L'individualisme refleurit ("après moi, les mouches !") et écrase sans conscience la solidarité, c'est l'ère de la débrouille et du piston (encore la responsabilité politique par la banalisation de cette corruption). Certaines cellules syndicales sont vendues au patronat et celui-ci peut se prétendre de gauche dans des services sociaux, ce sera, comme le Monstre du Loch Ness, sans la moindre apparition concrète pour les travailleurs.
Donc les diplômes ne motivent plus et en outre de trop nombreux jeunes revendiquent leurs droits sans assumer leurs devoirs, ce qui va provoquer dans un futur proche une inflation des dits diplômes. Un jeune étudiant maghrébin me reprochait le niveau d'exigence de mes cours (en 3ème année assistants sociaux, avec 100% de réussite) mais bien sûr lui ne paye que 150 euros de minerval puisqu'il réside depuis longtemps en Belgique alors que les enfants de mes amis maliens devraient même s'ils étaient hyper-motivés payer un minerval par tête de 2000 euros, plus le kot, la nourriture, etc. S'agit-il là du protectionnisme européen ou de sa libre concurrence selon la vision néolibérale ? Ce même reproche injuste d'un "client" fait à un de mes jeunes collègue pourrait le déstabiliser et le démotiver à travailler toutes ses vacances pour actualiser ses cours, n'est-il pas ? Attention 95% des étudiants sont très bien mais il suffit de un % de 5 touristes se plaigne à une direction d'école pour que celle-ci réagisse de façon démagogique avec une remarque injuste au prof et ainsi risque de casser à vie ce prof humilié dans l'essentiel de son jugement sur son métier.
L'aspect économique, l'incertitude, la pluralité des valeurs et le renouveau de l'obscurantisme, le chômage et la techno-science robotique se conjuguent comme une nouvelle religion.
La destruction de plus en plus rapide de l'environnement, la montée de l'insécurité et des drogues à cause de petites frappes laissées en marge du système et développant soit des groupes sectaires (le communautarisme) soit des gangs avec de la violence urbaine et de la petite délinquance vis-à-vis de petites vieilles à sacs créent le terreau d'accueil des nouveaux venus, les migrations inéluctables des sans-papier qui fuient la misère.
La crise scolaire qui est plus que jamais une reproduction et une sélection sociale comme BOURDIEU l'expliquait il y a 40 ans. On accepte tout le monde en Haute Ecole ou à l'université (là seulement s'ils ont de l'argent) mais la norme invisible de l'éducation minimale va opérer une sélection implacable n'ayant rien à voir avec l'intelligence potentielle. C'est parce qu'ils sont grossiers mais aussi mal encadrés que des jeunes échouent chaque année au supérieur avec un taux de 50% d'échecs. L'échec scolaire est une sorte de mort sociale où les jeunes rejetés n'ont plus - à 20 ans environ - d'avenir que de "tenir les murs de leur cité". En prime, ils deviendront convaincus que s'ils ont échoué, c'est parce qu'ils étaient trop bêtes et non parce que le système est toujours profondément injuste. Des chercheurs américains ont conduit ce type d'expérience d'adopter une petite indienne d'Amazonie, de l'éduquer puis de lui faire réussir des études universitaires. On pourrait refaire ad nauseum cette expérimentation en élevant deux jumeaux l'un en milieu défavorisé et l'autre dans une famille où il est encadré, soutenu, où les livres sont partout dans son environnement et où on s'intéresse tant à sa bonne éducation qu'à ses travaux scolaires, le quotient intellectuel fluctuera sauf dans le cas d'un handicap mental.
Le crise du lien social où il n'y a plus de repères mais une kyrielle de tentations consommatoires, donc une perte de sens au profit des comportements instillés par les séries et journaux télévisés ainsi que par la violence des jeux vidéo (PlayStation).
Nous avons l'illusion de vivre dans un même monde lissé par la publicité et la propagande mais en fait, nous évoluons dans une société duale où il y a d'une part des exclus (qui finissent par croire que c'est leur faute s'ils sont en marge) et quelques privilégiés qui auront des diplômes significatifs. Pour le reste, les TV-Réalité-shows nous font vivre par procuration la vie des aventuriers de Koh-Lanta par exemple mais dans le concret, nous créons des castes et les diverses communautés ne se parlent plus ou s'insultent; par exemple, les pauvres autochtones reprochent aux étrangers de venir voler leur travail mais ils ne sont pas ni l'un ni l'autre assez formés pour être compétents dans notre modernité. C'est le cas aujourd'hui des travailleurs sud-africains des townships qui cassent la tête des mozambicains migrants et à la recherche de boulot.
Chaque sous-groupe est soumis aux normes et croyances de son monde avec une méfiance croissante pour ceux du 'hors groupe, méfiance basée sur les peurs et les préjugés. Il est pensable d'envisager que dans quelques années, comme dans les clubs méd., les très riches vivront emprisonnés derrière des murs comme l'Etat d'Israël. La peur de l'autre devient ostracisme puis discours de rejet raciste et repli sur soi (il n'y a pas beaucoup d'étrangers en Suisse ou en Bavière). Nous créons des prophéties paranoïdes qui se réaliseront toutes seules par le seul fait d'avoir été pensées. Mais ce ne seront plus les murs de Rome qui s'effriteront mais la majorité de la population pauvre qui s'enfoncera plus encore dans la misère. Notre seconde baguette est elle aussi incontournable : la démocratie participative pour les citoyens, les néo-esclaves sans papier et tant qu'à faire pour les femmes musulmanes, aussi pour que leurs répudiations ne dépendent plus de tribunaux religieux de la charia raciste anti-femme.
La crise de l'autorité et la chute du Phallus du Père (de la bandaison symbolique de Papa). Nous avons déjà traité ce sujet précédemment, donc juste un bref rappel. L'émancipation féminine en Occident fut une bonne chose (parenté responsable grâce à la contraception et au droit à l'avortement, égalité des droits, etc.) mais elle a aussi développé parfois une scorie : la négation de l'autorité des pères par les mères. Ce vacillement s'étend aux enseignants qui ne sont plus respectés et aux institutions qui ne punissent plus. Par contre, s'il n'y a plus d'autorité légitime (du père de famille), il y a la peur de la force et des abus de pouvoir que les enfants tout-puissants développeront à l'âge adulte, en devenant des chefs de guerre par exemple. Le père n'a plus le droit de châtier ses enfants désobéissants et cette déliquescence est renforcée par les magistrats. C'est ce que Jürgen HABERMAS appelle la colonisation de la sphère privée par la sphère publique. Ahmed est un homme droit élevé dans les valeurs traditionnelles marocaines, il a giflé son fils qui parlait publiquement de "niquer sa mère" et le fils giflé a porté plainte auprès de la justice. Le juge, un brave homme, a convoqué Ahmed pour qu'il s'explique et en le convoquant lui a fait perdre son honneur. Ahmed a juré qu'il ne s'occuperait plus de l'éducation de Rachid après cet affront.
En cette soirée du nouvel an 2009, plus d'un millier de voitures ont été brûlées en France (à Strasbourg et à Paris notamment) car il n'y a plus ni pères, ni gendarmes pour les jeunes désœuvrés des cités et eux-mêmes n'ont aucun projet révolutionnaire, sauf casser du flic et les biens de leurs parents.
Une bonne nouvelle quand même, lors d'une formation de développement personnel en histoires de vie, Mariam a lu sa lettre dévoilant ses intentions d'avenir et le groupe mature et adulte de femmes avec qui elle travaillait son désespoir a réussi à la recadrer dans son radicalisme. Mariam vit donc toujours et nous en sommes tous heureux mais elle sort avec un blanc, alors là !
Paix aux hommes de bonne volonté qui restent encore (chrétiens, musulmans ou athées) et appel à leur mobilisation générale contre la connerie, les préjugés et les crimes qui en résultent, pour un avenir meilleur pour nos enfants sans des dominateurs politiques hystériques (Leterme, Bush, Sarko, Mugabe, Castro,…) et la survie de notre équilibre planétaire.
Jean-Marie LANGE,
01.01.2009.
Bibliographie
BAUDELOT C. & ESTABLET R., L'école capitaliste en France, Paris, Maspero, 1976.
BAUDRILLARD J., La société de consommation, Paris, Gallimard, 1979.
BEAUVOIS J.-L., Traité de la servitude libérale, Analyse de la soumission, Paris, Dunod, 1994.
BEAUVOIS J.L. & JOULE R., Soumission et idéologies, Psychosociologie de la rationalisation, Paris, PUF, 1981.
BEAUVOIS J.L. & JOULE R., La soumission librement consentie. Comment amener les gens à faire librement ce qu'ils doivent faire ?, Paris, PUF, 1998.
BELOTTI E.G., Du côté des petites filles, Paris, Ed. des femmes, 1974, 2001.
BERNSTEIN B., Langage et classes sociales, code sociolinguistiques et contrôle social, Paris, De Minuit, 198O.
BOSZORMENYI-NAGY I., Thérapie familiale et générations, Nodules, Paris, 1994.
BOUDON R., La place du désordre; critique des théories du changement social, Paris, PUF, 1984.
BOUMARD P., Les savants de l'intérieur, L'analyse de la société scolaire par ses acteurs, Paris, A. Colin, 1989.
BOURDIEU P., Questions de sociologie, Paris, De Minuit, 1984.
BOURDIEU P., Contre-feux. Propos pour servir à la résistance contre l'invasion néo-libérale, Paris, Raisons d'Agir, 1998.
BOURDIEU P. La domination masculine, Paris, Seuil, 1998.
BOURDIEU P., La misère du monde, Paris, Seuil, 1993, Points, 1998.
BOURDIEU P., & PASSERON J.Cl., La reproduction, Eléments pour une théorie du système
d 'enseignement, Paris, De Minuit, 1970.
CANAULT N. Comment paye-t-on les fautes de ses ancêtres, Paris, Desclée de Brouwer, 1998.
CASTORIADIS C., La Cité et les lois, Paris, Seuil, 2008,
MILGRAM S., Soumission à l'autorité, Paris, Flammarion, 1971.
MORIN E., Les 7 savoirs nécessaires à l'éducation du futur, Paris, Seuil, 2000.
MORIN E., Mes démons, Paris, Stock, 2008.
MOSCOVICI S. et al. (Eds), Psychologie sociale, Paris, PUF Fondamental, 1984.
MOSCOVICI S., La société contre nature, Paris, UGE, 1972.
MOSCOVICI S., L'âge des foules, Paris, Fayard, 1981.
MOSCOVICI S., Psychologie des minorités actives, Paris, PUF, 1979.
ROJZMAN C., Sortir de la violence par le conflit, Paris, La Découverte, 2008, p.27.
SARTORI G., Pluralisme, Multiculturalisme et Etrangers. Essai sur la société multiethnique, Paris, des Syrtes, 2003.
SEMELIN Jacques, Purifier et détruire. Usages politiques des massacres et génocides, Paris, Seuil, 2005.
VAILLANT M., Il n'est jamais trop tard pour pardonner à ses parents, Mesnil-sur-Lestree, Ed de la Martinière (EdLM), 2001.
VARELA F.J., Autonomie et connaissance, Essai sur le vivant, Paris, Seuil, 1989.
VARELA F.J., Invitation aux sciences cognitives, Paris, Points Sciences, 1996.
VARELA F.J. & THOMPSON E. & ROSCH E., L'inscription corporelle de l'esprit, Sciences cognitives et expérience humaine, Paris, Seuil, 1993.
VARELA F.J., Quel savoir pour l'éthique ? Action, sagesse et cognition, Paris, La Découverte, 1996.
WATZLAWICK P. et al., Une logique de la communication, Paris, Points, 1979.
WATZLAWICK P. et al., Changements, Paradoxes et psychothérapie, Paris, Points, 1981.
WATZLAWICK P., Le langage du changement, Paris, Points, 1986.
WATZLAWICK P. et al., L'invention de la réalité, Contributions au constructivisme, Paris, Points, 1996.
WATZLAWICK P. & NARDONE G., Stratégie de la thérapie brève, Paris, Seuil, 2.000.
WEBER M., Le savant et le politique, Paris, Plon, 1959.
WEBER M. L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Paris, Plon, 1967.
ZIEGLER J., L'Empire de la honte, Paris, Livre de Poche, 2008.
Triangle rouge contre les racismes (2ème partie) :
La cruauté de la faim dans le tiers-monde : la violence structurelle
Introduction pour l'enfer [5]
Entre 1972 et 2002, la proportion des africains sous-alimentés a augmenté de 81 à 203 millions, sur une population globale d'un peu moins d'un milliard de personnes (nous sommes 6,2 milliards sur terre). Des 192 états de la planète, 122 se situent dans l'hémisphère sud, leur dette extérieure cumulée dépasse les 2100 milliards de dollars et étrangle tout développement économique.
Depuis l'an 2000, la misère se développe : 10 millions d'enfants de mois de 5 ans meurent chaque année de sous-alimentation ou de manque d'hygiène élémentaire, 50 % de ces décès ont lieu dans les 6 pays les plus pauvres, 42 % des pays du sud totalisent 90% de ces petites victimes, 122 pays du tiers-monde concentrent 85% de la population mondiale mais ne concernent que 25% des échanges commerciaux du monde. 1,8 milliards d'humains survivent avec moins d'un dollar/jour. 1% des riches gagne autant que 57% de la population pauvre du globe. La part dans le commerce mondial des 42 pays les plus pauvres était en 1970 de 1,7%, elle était en 2004 de 0,6%. Il y aurait eu en 1970 400 millions de personnes souffrant de sous-alimentation chronique et aujourd'hui en 2009, le nombre a plus que doublé avec 854 millions. Que peut-on dire ? "Merci Messieurs BUSH et SARKOSY !"
L'actuel ordre cannibale du monde est une croyance qui empêche les actions de solidarité et la poursuite d'un idéal de justice sociale planétaire des "Enragés" de 1793. La pensée unique du marché a brisé le goût de la résistance de la démocratie participative. 850 millions d'adultes sont aujourd'hui analphabètes.
Pourquoi ne pas réduire le prix de vente des produits alimentaires ? Parce que ce qui est rare est cher ?
Pourquoi ne pas réaliser des investissements dans les pays du sud au lieu de seulement les exploiter en pillant leurs ressources en matières premières ? Gandhi, en 1947, invitait l'Inde à ne plus exporter son coton pour se faire manufacturer dans les usines de Manchester et de Glasgow (qui empochaient ainsi la plus-value réalisée sur le produit). Pourquoi cette croissance rapide et prétendument continue basée sur la spéculation sans création d'emploi, sans promotion des travailleurs et avec une baisse mondiale du pouvoir d'achat des gens ? La baudruche de la raison économique a pourtant explosé fin 2008 et on a vu les ministres s'inquiéter pour sauver les banques privées (FORTIS par exemple); s'agissait-il de leurs électeurs ?
En Afrique, grâce à la corruption des états, la fortune des riches maltraite les enfants des pauvres. De 2002 à 2003, le nombre de millionnaires des 52 pays d'Afrique a augmenté de 15% (plus de 100.000 individus) : pourquoi les enfants d'Afrique sont-ils privés d'écoles convenables avec des enseignants aux salaires décents ?
SCHRAPNEL d'histoire d'enfant (ENCADRE)
Salim est le fils aîné d'une famille musulmane de Sévaré au Mali; ses parents sont des croyants tolérants n'ayant rien à voir avec les intégristes islamistes; ils ont le seul défaut du coin, celui d'être pauvres. Salim ne comprenait rien à l'école où dans la classe du matin, l'instituteur montrait les mots au tableau noir et les 80 gosses du matin (80 autres l'après-midi) répétaient les mots à voix haute soi-disant en lisant. Salim ouvrait la bouche et faisait du bruit pour ne pas avoir honte mais il restait dans l'ennui.
Après avoir vu à la télévision de la propagande anti-américaine, contre un certain BUSH, il a quitté l'école pour s'inscrire à l'école coranique. Mais c'est aussi décevant car l'iman fait réciter le Coran qui est écrit en arabe et lorsque l'on ne sait pas lire l'arabe, il reste juste la musique des mots. L'iman est aussi un marabout: il place dans un gri-gri des petits morceaux de papier écrits d'un verset du Coran puis lavés, un guérisseur pour certains, un charlatan pour d'autres. L'après-midi, pour que les enfants apprennent la vertu de l'aumône, il les envoie mendier en ville pour, dit-il, payer son enseignement.
Salim s'est installé sur la route 201 à l'entrée du restaurant Teranga fréquenté par des toubabous (blancs). Devant ce lieu, il y a trois 4x4 rutilantes et du dernier cri avec le tuyau d'échappement à hauteur de la portière du conducteur et la climatisation à l'intérieur; sur les flancs, les sigles : "Lutte contre faim", "Fonds Européen de Développement", et "Médecins sans frontière"(celle-là a aussi un gros autocollant semblable à une interdiction de fumer sur sa vitre arrière mais au lieu d'une cigarette barrée, c'est une kalachnikov).
Salim a bien conscience qui si tous ces blancs n'étaient pas là pour les aider, il serait dans la misère au lieu d'être dans la pauvreté. Son grand-père n'est pas d'accord avec lui; c'est un ancien rouge du temps de Sékou Touré, il parle de l'autosuffisance alimentaire qui serait possible si les blancs ne corrompaient pas les membres du gouvernement. Aujourd'hui, Salim est content car le toubab bedonnant qui sortait du restau lui a donné 100 francs CFA (soit 15 centimes d'euros), une petite fortune qu'il va cacher à l'iman pour économiser pour une "sucrerie", un FANTA orange frais à 300 francs qu'il boira comme les blancs à la bouteille avant de revendre la vidange en verre aux vendeurs d'essence qui le long de la route 201, revendent l'essence trafiquée en bouteilles de diverses contenances.
Salim voudrait devenir médecin mais il n'a que douze ans et sa famille n'a pas la fortune qu'il faut pour payer la somme astronomique réclamée par les passeurs. De plus, la rumeur dit que lorsqu'un bateau de sans papiers est coursé par un bateau de police, les passeurs jettent les passagers par-dessus bord pour qu'il n'y ait pas de témoin. Même en cas de réussite, cela reste précaire car ceux qui sont à Paris sont renvoyés en charter par le Président SARKOSY et celui-ci réclame alors une participation au coût à l'état malien qui ne voit pas d'un bon œil ces migrants économiques. Par contre, lorsque l'on ne se fait pas prendre, c'est l'El Dorado : il y a des machines qui distribuent des billets de banque si on en a besoin, il y a l'éclairage partout, on peut s'acheter des voitures non pourries et envoyer des sous à ses parents par la Western Union, on devient le héros du village.
Salim prendra le risque et à Paris, il demandera aux toubabous pour suivre les cours de l'école primaire pour devenir chirurgien !
Dans le monde de la rareté organisée par la violence structurelle basée sur les états corrompus, la guerre est permanente. Elle n'est plus du seul fait des armes, elle est la résultante de la non répartition des richesses de la planète avec une éthique de l'équité. La violence s'est faite culture pour la masse et dans les bidonvilles africains, asiatiques ou sud-américains, tous les gosses sont scotchés devant la TV et apprennent par les séries américaines, les nouvelles valeurs antihumanistes pour faire de l'argent au mépris des gens, rouler les autres, vulgariser l'adultère et s'enrichir ad nauseam, soit une régression rapide et effrayante des valeurs des Lumières.
La violence structurelle est banalisée et renforcée au besoin par l'usage de la force policière pour normaliser l'égoïsme de l'individu consumériste et éradiquer les gosses des rues qui se shootent à la colle, autrement dit une inhumanité en progrès constant du monde (et avec aujourd'hui les droits de racheter au tiers-monde ses quotas de pollution). Jean-Paul SARTRE nous disait que "la violence n'était pas nécessairement un acte"[6]; par exemple aujourd'hui, après BUSH, la violence structurelle s'appelle "guerre mondiale contre le terrorisme" et ces déclarations de mots ont permis l'invasion "préventive" de l'Irak (une guerre qui coûte aux Etats-Unis en crise 4,8 milliards de dollars par mois (chiffre de 2003 à 2004).
Si nous devions définir un enfer moderne, en se basant sur l'observation du réel, on pourrait dire que le symbole de puissance du nom de code SATAN est bien le système militaro-industriel US et aujourd'hui, le système néolibéral de la spéculation. L'enfer, c'est la vie des 2/3 de l'humanité, le tiers-monde où les famines, les viols, les tortures, les meurtres et les enfants soldats sont monnaies courantes.
SCHRAPNEL d'histoire d'enfant (ENCADRE)
Joseph avait 9 ans lorsqu'il a vu des films de guerre à la télé du chef du village, dans son hameau de N'deké, proche de Basankusu au Congo (un zaïre la séance film). Un jour, des guerriers sans uniforme comme Rambo sont venus au village, ils avaient – comme dans les films – des kalachnikovs hongroises avec crosse en bois. Ils buvaient de l'alcool distillé à partir de la sève de palmier (lotoko) et qui rend aveugle, dit-on; un soldat lui a fait boire un coup et il a avalé plusieurs rasades pour frimer, les soldats riaient. Il a touche avec respect l'arme d'un de ces soldats de la route et celui-ci en riant la lui a mise dans les mains, c'était bien plus lourd qu'un jouet. Le soldat lui a dit qu'il pourrait même tirer avec s'il jouait à colin-maillard, il a expliqué à Joseph que cela voulait dire "les yeux bandés" et Joseph fou de sa joie d'enfant de 9 ans a dit oui.
On lui a redonné du whiskies local et on lui a bandé les yeux puis on l'a fait attendre un peu; ensuite, on l'a orienté dans une direction après l'avoir fait tourner sur lui-même et on lui a mis le fusil dans les mains; le soldat qui le tenait par les épaules lui a dit en lingala qu'il allait enlever le cran de sécurité et qu'il pourrait ainsi tirer toute une rafale en arrosant devant lui. Il l'a fait, plein de balles, et le fusil était chaud. Lorsqu'on lui a débandé les yeux, il a vu à moins de deux mètres ses parents bâillonnés et tués par sa rafale.
Il n'a pas pleuré et on lui a dit qu'il devait venir avec le groupe de soldats, sans quoi après leur départ, s'il restait seul, les villageois le tueraient comme enfant sorcier. Il a remercié les soldats de le protéger et il a fait la guerre avec eux plusieurs années. A force de sniffer de la colle et de boire de ce mauvais alcool il ne savait plus où il était. Un mondelé (blanc) s'appelant "Monsieur le psychologue" lui a demandé de faire le dessin de sa maison et de sa famille et sur la feuille il a tracé des lignes, des traits, des hachures rageuses, rien de figuratif alors qu'il avait à présent 13 ans. Il ne parlait pas beaucoup mais à une question directe de l'interprète, il a répondu qu'il avait violé 18 femmes même hors du Congo en République de Centre Afrique à Bangui mais qu'il y en avait deux qu'il n'avait pas tuées après, il ne savait pas pourquoi. Le grand interprète lui a dit alors qu'il était un "enfant soldat" abandonné par son chef de guerre et qu'il devait se réinsérer. Joseph n'a rien compris et il s'est dit en colère qu' à l'occasion, il tuerait ce type déplaisant.
Il s'est sauvé dans la grande ville de Gemena (toutes les maisons ont des toits de tôles) pour trouver de la colle. Il a entendu des gens qui disaient : "méfiez-vous de l'enfant !" mais il a eu beau regarder, il n'y avait pas d'enfant autour de lui et lui n'en était pas un, il était un guerrier. Un vieux monsieur souriant lui a lu un article du journal de la capitale : "dans les rues de Kinshasa, il y a beaucoup d'enfants errants, abandonnés par les familles car il n'y a rien à manger, les enfants sont devenus des enfants sorciers, ils sont possédés par le mal mais n'en sont pas conscients!". Qu'est-ce que le mal, pense Joseph ?
Mais l'enfer, c'est aussi la solitude des jeunes occidentaux autistes enfermés par des oreillettes sur le MTP3 ou sur le GSM ou fascinés par les jeux de Playstation et internet et qui ne savent plus se parler ou se rencontrer en live et forment par internet des couples éphémères et maladroits.
L'enfer, c'est la pollution due au rendement industriel (toujours cette motivation du PROFIT) qui modifie le climat, épuise les ressources, précarise les travailleurs et diminue à terme le bien-être des gens, raison en principe de toutes les civilisations. Et le peuple de moutons continue frileusement à "se jeter sur le premier Jésus Christ qui passe !" (chante Francis CABREL) à mille lieues de se vouloir autonome, maître de ses désirs et citoyen responsable, maître de sa cité.
Il est peut-être utile de distinguer aujourd'hui l'utopie de l'anarchisme et celle du communisme des soviets du cauchemar du stalinisme où paranoïa et capitalisme d'Etat ont détruit bon nombre d'espérances en des lendemains qui chantent. En 1989, le mur de Berlin est tombé ensevelissant l'horreur de la bureaucratie tueuse stalinienne, celle qui a assassiné tous les résistants qui refusaient l'occultation de la révolution sociale : torturés, fusillés, déportés dans les goulags de Sibérie ou ailleurs. BAKOUNINE, MARX ou MAO se retourneraient dans leur tombe s'ils avaient pu anticiper ces massacres dans l'ici et maintenant au nom du "demain, on rase gratuit". Notons que la dernière révolution de Mao-Tsé-toung dite "révolution culturelle" a échappé à son contrôle et la bande des quatre n'a en fait qu'entériner le virage vers un capitalisme d'Etat à Pékin et qui s'est montré lors de la révolte étudiante matée de la place Tienanmen.
Depuis il n'y a plus de liberté des droits de l'homme, plus de dazibao sur les murs et notre Karel DE GUCHT donne des sous de son ministère des Affaires Etrangères à la Chine parce qu'il déteste le Congo tandis que les jeux Olympiques mondiaux consacrent l'innommable !
Les choses sont-elles blanches ou noires ou un peu des deux ? J'ai eu la chance de lire un opuscule de MAO "De la contradiction" qui m'a fait progresser dans la pratique de la dialectique. Bien sûr, je condamne, comme tous ceux qui ne sont pas politiciens (comme DE GUCHT), le colonialisme du Tibet mais je n'adhère pas non plus à la théocratie du Dalaï-lama en exil (même si je considère que c'est un sage de l'humanité).
Chaque fois que des hommes utopistes ont inventé un système social basé sur l'égalité, la liberté et la fraternité, d'autres opportunistes ont très vite récupéré les institutions pour exploiter leurs semblables. 1789 a été décapité et les lumières se sont éteintes. KANT croyait lui aussi à une révolution de libération des misérables lorsqu'à 70 ans, à Königsberg, il porta un toast à l'Incorruptible et à sa révolution bourgeoise. Pourtant, ROBESPIERRE déclencha la terreur et l'assassinat spectacle avec le jouet de son ami Guillotin. En 1798, KANT actait que cela fut un échec sanglant et que le progrès moral était resté utopique. Après cette tentative instituante ratée, la révolution française accoucha de la révolution industrielle avec l'obsession du profit, celle-ci s'est développée par les guerres de conquête de l'expansion coloniale.
Puis ce fut le siècle cauchemar des guerres mondiales et des génocides (arménien, kurde, cambodgien, vietnamien, croate, kosovar, tutsi, hutu et juif bien entendu (n'en déplaise à Monseigneur Richardson et à son Pape de droite). A l'aube de notre XXI° siècle, des progrès sociaux ont été réalisés après les décolonisations : la discrimination des femmes a reculé et l'égalité de toutes les cultures de la terre proclamée dans les lois. Mais dans le même temps, les Seigneurs du profit et de la nuit économique ont continué à faire des profits scélérats.
Au Kivu (mais partout dans les terres d'Afrique sans gouvernement sain), on viole puis torture les femmes et on abat les gens pour créer la terreur dans les périmètres miniers exploités sans vergogne. Il n'y a pas de COLTAN au RWANDA mais c'est le pays premier exportateur mondial de ce minerai au départ indispensable pour les GSM.
En 1994, au RWANDA (et au BURUNDI) il y eut un génocide mal relayé par nos médias impartiaux : dix casques bleus belges furent assassinés, d'eux on a parlé mais peu du million quatre cents mille humains tués à la machette en cent jours. Des amis m'ont raconté cette résurgence de la bête immonde d'après la SHOAH. Dans les écoles, tout avait brûlé : les corps des enfants, les termites et les livres. Les campagnes "Paix et Réconciliation" ne colmateront jamais cette plaie béante où les frères ont tué les frères, pas comme des prédateurs car ils n'avaient que faire de la viande mais avec méthode et grande cruauté pour fendre à la machette les crânes de la mère et de son bébé.
La radio des mille collines a préparé les bons contre les mauvais, les hutus contre les "cafards" tutsis, comme le disaient un rwandais tueur recruté dans le gouvernement de KABILA 1er ainsi que mon cousin lointain Georges (aujourd'hui musulman converti pas son avocat et en prison à ARUSHA). Il se croyait dans une révolution, sans savoir qu'il orchestrait pour d'autres, le génocide des 100 jours. Les tutsis avaient fui dès 1991 et ceux qui étaient restés se décidaient enfin eux aussi à fuir mais trop tard, en ce mois de mars de cette funeste année 1994.
Malgré les contingents malais, belge, sud-africain et pakistanais des casques bleus de l'ONU, les autorités locales hutu traçaient sur les habitations des lettres capitales pour désigner aux "rebelles" majoritaires ceux de" la "bonne" ethnie et ceux de la mauvaise. Cette distinction était déjà sur les cartes d'identité mais les tueurs n'avaient pas le temps et l'instruction élémentaire pour lire les documents et faire le tri pour "que le nécessaire soit fait". Tous se sont mis au carnage, y compris indirectement certaines religieuses dénonciatrices et donc meurtrières.
Par exemple, un groupe a été cerné dans une forêt et la battue s'est refermée avec des chants d'allégresse rythmé par le son des machettes battues entre elles, le gibier affolé a tourné en rond et tous furent massacrés à commencer par les vieux plus vite fatigués, les femmes enceintes et les enfants. Il n'y a pas besoin d'un charme spécial pour devenir aussi monstrueux que les nazis, plus terribles que les fauves.
En 1945, nous avions dit plus jamais cela, nous sommes responsables par notre non citoyenneté de ces massacres de 1994 ainsi que de ceux qui commencent actuellement au KIVU en cette fin 2008, début 2009 pour le contrôle des richesses minières avec la bénédiction de notre indifférence générale et le coût énorme de 17.000 casques bleus qui font de la figuration pour légitimer ainsi les barbaries par ce que l'on appelle la non assistance à personnes en danger.
Les tueurs sont toujours impunis, ils ont comparu devant des tribunaux populaires "gacacas" en demandant pardon ou en étant disculpés par leurs complices et témoins à décharge.
L'ONU complice par "force d'intervention non intervenante comme toujours"(remember le Congo 1960) a essayé de se dédouaner en faisant construire à grand frais (dans des pays de famine) un tribunal pénal pour crimes de guerre et génocides à Arusha (Tanzanie). Mon cousin Georges s'est donc converti à l'Islam sous la pression de son avocat et vit à présent dans une prison dorée pour non africain en cultivant son petit jardinet. Ce n'est pas un homme qu'il a contribué à tuer mais plus d'un million mais seule sa conscience peut le juger et il n'était qu'un pion qui, comme Eichmann à son procès de Jérusalem, aurait pu dire "je n'ai fait qu'obéir aux ordres", nous-dit Hannah Arendt.
Ce qui serait important et urgent en ce début 2009, soit 15 ans après, c'est que les vrais instigateurs soient jugés à La Haye ainsi que leurs complices onusiens pour non assistance à humanité en danger. Et les vrais instigateurs qui ont manipulé les foules pour exciter leurs barbaries, ce sont les compagnies off shore pour le profit capitaliste de pays riches et sans scrupule (cf. Le Monde diplomatique, déc. 2008).
Nous faisons l'hypothèse que la guerre ethnique déstabilisatrice a permis in fine de conquérir le Congo voisin après un MOBUTU mourant (KABILA 1er et ses hommes ne parlaient qu'anglais et swahili ou le kinyarwanda, là où à KINSHASA, la langue est le français et la langue vernaculaire le lingala) et aujourd'hui la riche région de l'est (le KIVU) [7].
Le Rwanda et le Burundi de l'Afrique de l'Est historiquement francophones sont à présent anglophones (merci la CIA !). C'est le temps de la toute puissance du marché et celle-ci nie les normes civilisatrices nées des lumières au profit de la force qui est elle-même au service du profit.
SCHRAPNEL d'histoire d'enfant (ENCADRE)
En juin 1999 à Genève, devant 170 Etats et 500 ONG, KOFFI ANNAM, secrétaire général des Nations Unies, présente "Un monde meilleur pour tous" le combat de l'Onu contre la pauvreté.
Josépha est une jeune fille qui pour son malheur est née dans la banlieue de GOMA, elle a 13 ans et est déjà une petite femme épanouie. Elle va chercher de l'eau à un petit ruisseau d'une colline voisine, lorsqu'elle rencontre le loup, un soldat de l'ANC (armée nationale congolaise) à l'intelligence modérée et formé à la topographie par des militaires instructeurs belges, il a une mitraillette et il patrouille en compagnie d'un pakistanais portant un casque bleu de Schtroumpf avec les grosses lettres : NU (comme son âme).
Le militaire congolais dit à Josépha d'ôter son pagne parce qu'il a besoin de lui faire l'amour. Devant ses signes de refus, il menace de la tuer, il la gifle, la fait tomber et la viole brutalement sous l'œil éteint de l'"intervenant" de l'ONU et puis reprend son chemin sans un regard. Josépha est anéantie, les bons pères l'ont mise en garde qu'il ne fallait coucher qu'avec son mari et qu'elle devait rester vierge. Elle est affolée, pleure et sans y penser remonte le petit cours d'eau s'enfonçant ainsi dans une brousse inconnue.
Elle rencontre un groupe de guerriers Maï-maï, bandits de grands chemins, ils ont des yeux de fous drogués et sont habillés de hardes ou de vêtements volés disparates. Le chef vêtu d'une robe de mariée en tulle et avec des après-ski sera le premier à la violer à nouveau sans un mot, puis le reste de la petite troupe; elle s'évanouit lorsque son vagin ne semble plus leur suffire, juste avant, elle pense au SIDA.
Une douleur intense lui fait reprendre conscience, les bandits introduisent dans son vagin et dans son anus des tuyaux de fer, elle sent son sang couler, elle hurle. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a fait, elle n'a pas choisi d'être jolie ? Qui voudra encore d'elle, mutilée dans son intimité ?
Des chirurgiens gynécologues belges se forment à Kinshasa pour réussir à opérer des fistules résultant de l'introduction d'objets durs et pointus et mettant les "tuyauteries" féminines en communication (vessie, vagin, utérus, intestins, anus). Ils se forment car il ne savent pas opérer pareilles boucheries puis, ils iront au KIVU avec l'ONG "Médecins du désert" visiter les hôpitaux. Mais ces chevaliers arriveront trop tard pour Josépha morte d'hémorragies. Les barbares ont suspendu son corps à la fourche d'un arbre, elle n'aura pas de sépulture comme sa croyance l'espérait et en décomposition nourrira les charognards en ce mois de janvier 2009. Dix ans auparavant, au Forum Economique Mondial de Davos le 31.01.1999, les nations les plus riches avaient signé le pacte global d'exploitation en respectant les droits de l'homme sous la vigilance de l'ONU.
Bidonville BOZO de Mopti (Mali) – Janvier 2009.
Recréons une utopie sociale, à l'invitation de Marcel DEPREZ [8], pour résister au néolibéralisme
Le terme UTOPIE est attribué à Thomas MORE, Chancelier d'Angleterre, ami d'Erasme et critique envers la politique inégalitaire et injuste du Roi Henri VIII; il fut décapité le 06.07.1535. En Italie, Giordano BRUNO (1548-1600) prône une humanité avec le droit inaliénable de tous les hommes à la sécurité et aux droits de l'homme, il sera brûlé vif sur ordre du Saint-Office. Le néologisme de MORE : U-TOPIA = le non-lieu c'est-à-dire le monde qui n'existe pas encore.
L'utopie est un projet, elle invite à une pratique sociale, politique et intellectuelle immanente et inspire des mouvements sociaux sans cesse renaissants. Elle sert de boussole pour les combats des individus solidaires mais n'ayant pas de programme politique concret et défini et dépasse en fait l'horizon de pensée du citoyen agissant, autrement dit, notre raison analytique sait ce qui ne va pas et qu'il faudrait changer sans pour autant connaître le futur instituant.
Nous ne savons rien faire face à la douleur de la maladie mais nous pouvons nous battre – sans haine ni violence – contre le système néo-féodal du commerce mondial pour restaurer la condition humaine.
Comme l'analyse très bien Jacques SEMELIN [9], le fascisme ordinaire n'est pas de la seule responsabilité de l'un ou l'autre acteur de terrain mais une manipulation basée sur la psychologie des foules. Les coupables sont les spéculateurs quels qu'ils soient, on les reconnaît à leurs mains rouges de sang et à leurs immenses richesses.
Nous avons la chance d'être blancs européens, bien nourris et ne craignant pas la torture car bénéficiant de droits protégeant nos autonomies et qu'ailleurs, ce n'est pas possible ? Pour les 2/3 des humains, l'habitat est insalubre, l'eau polluée, les rats, le désespoir, la saleté et la faim le lot quotidien et tous ces militaires, s'ils changent d'uniforme, violent et massacrent uniformément ? Pourquoi des dizaines de millions d'hommes sont-ils massacrés par le fer ou la faim chaque année ?
Bidonville BOZO, de l'autre côté du Bani, la ville de Mopti (Mali), janvier 2009
Le paradoxe
Nous sommes insignifiants dans le vide du cosmos, nos existences sont comme celles de certains insectes de l'été "éphémères". Notre planète ainsi que notre système solaire disparaîtront et la galaxie ne le remarquera pas.
Lors de notre vie, nous avons peu de liberté. Il y a le conditionnement social (normes et valeurs), notre époque ainsi que notre culture et nos loyautés familiales qui nous formatent. Et puis il y a le désir (l'énergie, la force, le mouvement, la volonté de la nature) qui nous mène par le bout du nez. L'expérience là aussi nous fera déchanter : notre caractère et nos représentations nous sont soufflées par ce que SCHOPENHAUER appelle la chose en soi, la volonté [10] et dont nous ne voyons que les formes (y compris lorsqu'il s'agit des émotions).
Les bouddhistes disent que tout n'est qu'illusion et la méditation zen nous invite à ne rien faire et vivre l'instant avec intensité dans sa banalité, mais ce repli égoïste sur les sens et les ressentis de notre corps est-il pensable alors que des enfants souffrent et meurent dans le tiers-monde ? Même si nous n'existons que dans nos représentations, comme Albert CAMUS, nous avons des devoirs envers les plus faibles de notre espèce (et de la vie en général).
Sans illusion, sans besoin de reconnaissance, avec le peu de raison que nous imaginons non filtrée par la nécessité, nous devons agir et nous battre contre l'oppression, l'aliénation, le cynisme et l'exploitation des 2/3 de l'humanité. Les temps des espérances et des drapeaux rouge et noir sont révolus, le monde est désenchanté certes mais restons des résistants, des enragés de l'Utopie, des obsédés de la citoyenneté responsable – sans dieu ni maître – qui s'opposera jusqu'au dernier libertaire aux fous de Dieu et du capitalisme réunis. Sur les billets d'un dollar, il y a toujours cette propagande : l'œil de Yahvé et le slogan "En Dieu nous croyons".
Max WEBER distingue l'éthique de conviction qui nous invite à la tolérance pour tous les croyants ainsi que pour les incroyants, et l'éthique de responsabilité qui nous pousse à agir partout où nous sommes en citoyen responsable. Marcel DEPREZ a, toute sa vie, été animé de l'esprit de résistance aux oppresseurs, en commençant par la résistance armée lors de la dernière guerre mondiale. Sans se reposer sur ses lauriers, il a continué dans notre modernité jusqu'à son dernier souffle à être un combattant pour l'utopie, celle des hommes de bonne volonté qui voudraient vivre ensemble dans la paix mais qui ont conscientisé que le conflit permanent était nécessaire envers les exploiteurs de l'homme par l'homme.
Jean-Marie LANGE,
11.02.2009.
Bibliographie sélective
ARDOINO J. et al., L'intervention institutionnelle, Paris, pbp, 198O.
ADORNO T.W., Jargon de l'authenticité, critique de la Politique, Paris, Payot, 1989.
ALEXANDRE B., DEPREZ M., GIOT J., LANGE J.M., Etre citoyen face aux organisations et aux institutions, coll. "Matériaux pour..."(deux plaquettes), Thuin, Peuple et culture Wallonie, 1981.
ALINSKY S., Manuel de l'animateur social, Une action directe non violente, Paris, Points, 1976.
ALLOUCHE-BENAYOUN J. & PARIAT M., La fonction formateur, Toulouse, Privat, 1993.
ARENDT H., Le système totalitaire, Paris, Seuil, 1972.
AXELOS K., Héraclite et la philosophie, Paris, De Minuit, 1971.
BAKOUNINE M., Etatisme et Anarchie, 1873, Paris, Champ libre, 1976.
BESSON M. et al., Tentatives communautaires, Toulouse, Demain, 1976.
CLAESSENS B., Entretiens sur le matérialisme dialectique, Bruxelles, Cercle d'Education Populaire, 1973.
COLLECTIF, La CNT le gouvernement et l'Etat, Bruxelles, Pensée et Action, 1937.
COLLECTIF, Communauté de travail du CIRA, Société et contre-société, Genève, Adversaire, 1974.
COLLECTIF, De la misère en milieu étudiant, Genève, Zoé, 1976.
COLL., La vie et l'oeuvre de Sébastien Faure, Bruxelles, Pensée et Action, 1961.
COLL., Hommage à HEM DAY, Bruxelles, Pensée et Action, 197O.
COLL. FAR, Stratégie ouvrière vers une société socialiste, Liège, FAR, 1973.
COLL. FAR, Du contrôle ouvrier à l'autogestion, Liège, FAR, 1972.
COLL. Proudhon et notre temps, Paris, Chiron, 192O.
DADOUN R., Cent fleurs pour Wilhelm REICH, Paris, Payot, 1975.
DE GAULEJAC V., La névrose de classe, Paris, Hommes & groupes Editeurs,1987.
DEGEE J.L., Le mouvement d'éducation ouvrière, Evolution de l'action éducative et culturelle du mouvement ouvrier socialiste en Belgique, Bruxelles, Vie ouvrière, 1986.
DE KOCK M., Les libertés malades du pouvoir, Bruxelles, Vie ouvrière, 1980.
DEVALDES M., La brute prolifique. La chair à canon, Bruxelles, Pensée et Action, 1958.
DEVALDES M., L'éducation et la liberté, Bruxelles, Pensée et Action, 1958.
DUMONT R., Terres vivantes, Voyages d'un agronome autour du monde, Paris, Plon, 1961.
DUVIGNAUD J. et al., Qui a peur de l'autogestion ?, Paris, UGE, 1978.
FERRER F.G., Le plaidoyer pour Ferrer suivi de lettres de Ferrer (plaquette), Bruxelles, Pensée et Action, 1959.
FROMM E., De la désobéissance et autres essais, Paris, Laffont, 1983.
FUSTIER M., Pratique de la dialectique, Paris, ESF, 1986
GOUVERNEUR J., Eléments d'économie politique marxiste, Bruxelles, Contradictions, 1978.
GURVITCH G., Dialectique et sociologie, Paris, Flammarion, 1977.
HABERMAS J. L'intégration républicaine, Essai de théorie politique, Paris, Fayard, 1998.
HEM DAY (Marcel Dieu), Aperçu sur la vie et l'œuvre d'Etienne de La Boëtie, suivi du Discours de la Servitude volontaire, Bruxelles, Pensée et Action, 1954.
HEM DAY, Louise Michel - Jules Verne, Bruxelles, Pensée et Action, 1959.
HEM DAY, Erasme Hérétique et Libre Penseur, Rabelais et la pensée libre, Du pantagruélisme au Subjectivisme, Bruxelles, Pensée et Action, 1961.
HEM DAY, Du pantagruélisme au Subjectivisme. Rabelais - Han Ryner, Bruxelles, Pensée et Action, 1954.
HEM DAY, Michel Bakounine, Aspect de son œuvre, Bruxelles, Pensée et Action, 1966.
HEM DAY, Ernestan, sa vie son œuvre, Bruxelles, Pensée et Action, 1955.
HEM DAY, Francisco Ferre, La escula moderne, Bruxelles, Pensée et Action, 1959.
HEM DAY, Deux frères de bonne volonté : Elisée Reclus et Han Ryner, Bruxelles, Pensée et Action, 1956.
HEM DAY & CAMPION L., Autour d'un procès, Bruxelles, Pensée et Action, 1968.
HEM DAY & LARRALDE M., Manuel DEVALDES, Pacifisme scientifique, Bruxelles, Pensée et Action, 1957.
HEM DAY, CAMPION L. et al., ZO d'AXA mousquetaire-praticien de l'An-archie, Bruxelles, Pensée et Action, 1968.
HENRY A., Syndicalisme de combat et parti révolutionnaire, Bruxelles, Fonds Léon Lesoil, 1977 (LRT trotskyste).
HERNE Claude, Scandales et péchés (des) capitaux ou la démocratie au péril de l'argent, Bruxelles, Contradictions, 1977.
HORKEIMER M. & ADORNO T.W., La dialectique de la raison, Paris, TEL Gallimard, 1989.
KOESTLER A., Le yogi et le commissaire, Paris, Le livre de poche, 1969.
KOESTLER A., Le zéro et l'infini, Paris, Le livre de poche, 1980.
KROPOTKINE P., La conquête du pain, Paris, Stock, 1921.
LAFARGUE P., Le droit à la paresse, Paris, Petite collection Maspéro, 1979.
LEFORT C., L'invention démocratique, Les limites de la domination totalitaire, Paris, Fayard, 1981.
LEGENDRE P., L'amour du censeur, Essai sur l'ordre dogmatique, Paris, Seuil, 1974.
LEFEBVRE H. L'idéologie structuraliste, Paris, Points, 1975.
LEFEBVRE H., Le matérialisme dialectique, Paris, PUF, 1974.
LEFEBVRE H., La somme et le reste, Paris, Méridiens Klincksieck, 1989.
MACCIOCCHI M.A., Pour Gramsci, Paris, Points, 1975.
MACCIOCCHI M.A., Après Marx, Avril, Paris, Seuil, 1978.
MAC SAY S., La chanson des urnes et des lois, Flémalle-Haute, L'émancipateur, 1939 (plaquette).
MAO TSE-TOUNG, Citation du Président, Pékin, Ed. en langues étrangères, 1966. (Le petit livre rouge)
MAO TSE-TOUNG, De la contradiction, Pékin, Ed. en langues étrangères, 1966.
MARX K., Le capital, Critique de l'économie politique, 3 t., Paris, Ed. Sociales, 1976.
MARX K. & ENGELS F., Manifeste du parti communiste, 3Etirgae, Pékin, Ed. en langues étrangères, 1975.
MORIN E., Autocritique, Paris, Seuil, 1975.
OYHAMBURU P., La revanche de Bakounine ou de l'anarchisme à l'autogestion, Paris, Ed. Entente, 1975.
PICQUERAY M., May la réfractaire. Pour mes 81 ans d'anarchie, Evreux, Atelier Marcel Jullian, 1979.
POLITZER G., Principes élémentaires de philosophie, Paris, Editions sociales, 1977.
RECLUS E., L'évolution, la révolution et l'idéal anarchique, Paris, Stock+, 1979.
REICH W., Ecoute, petit homme !, Paris, Petite bibliothèque Payot (pbp), 1972.
RENARD A. Ensemble en pensée en action, Liège, Impredi, 1958. (plaquette)
RIUS., Marx, vous connaissez ?, Paris, Seghers, 1976.
ROSANVALLON P., La crise de l'Etat-providence, Paris, Seuil, 1981.
ROUSSEAU J.J., Ecrits politiques, Paris, UGE, 1972.
RUZ J., Théorie critique et éducation, Une étude axées sur l'école de Francfort, Louvain, KUL, 1982
SARTRE J.P., Critique de la raison dialectique, précédé de Questions de méthode, Tome 1 : Théorie des ensembles pratiques, Paris, Gallimard, 1974.
SARTRE J.P., Critique de la raison dialectique, Tome 2 (inachevé), L'intelligibilité de l'Histoire, Paris, Gallimard, 1985.
SERGE V., Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression, Paris, Petite collection Maspéro, 1972.
STIRNER M., Œuvres complètes. L'unique et sa propriété et autres écrits, Lausanne, L'Age d'Homme, 1972.
TERNON Y., Makhno, la révolution anarchiste 1917-1921, Verviers, Complexe, 1981.
TOULEMONDE B., Manuel de science politique, 2ème ed., Arras, Presses Universitaires de Lille, 1982.
VERSTRAELEN J., Introduction à l'histoire du Mouvement ouvrier, Bruxelles, Ed. sociales et économiques, 1949.
WATZLAWICK P. et al., L'invention de la réalité, Contributions au constructivisme, Paris, Points, 1996.
WATZLAWICK P. & NARDONE G., Stratégie de la thérapie brève, Paris, Seuil, 2.000.
WEBER M., Le savant et le politique, Paris, Plon, 1959.
WEBER M. L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Paris, Plon, 1967.
WORMSER-MIGOT O., L'ère des camps, Paris, UGE, 1973.
WUNENBURGER J.J., La raison contradictoire, Sciences et philosophies modernes : la pensée du complexe, Paris, Albin Michel, 1990.
ZIEGLER J. & DA COSTA U., A demain Karl. Pour en sortir de la fin des idéologies, Paris, R. Deforges, 1991.
.
.
[1] ROJZMAN C., Sortir de la violence par le conflit, Paris, La Découverte, 2008, p.27.
[2] Note personnelle : Lorsque j'ai écrit au Commissaire en chef Beaupère, bras droit policier de notre Bourgmestre Willy Demeyer pour relayer la peur des petits commerçants et des gens en Féronstrée à la tombée du soir avec les hordes de drogués, de tagueurs, de petits délinquants et de mendiants agressifs sans force dissuasive comme des patrouilles le soir, j'ai reçu une réponse d'insulte (que je conserve précieusement) me traitant de "chevalier blanc" et me disant en substance "de quoi vous mêlez-vous ?" avec la citoyenneté responsable.
[3] Notons que les interventions des casques bleues de l'ONU depuis 1960 au Congo ont toutes été des échecs et on a pratiqué des génocides devant ces soldats impassibles et donc complices alors qu'il s'agissait de force d'intervention. Une fois encore profitons pour souligner notre thèse : ce ne sont pas les hommes soldats les coupables mais les institutions. En effet, la plupart du temps, ce sont des militaires indiens, népalais ou pakistanais dont les pays sont intéressés pa la quote-part financière reçue et qui au pied du mur ne veulent pas risquer la vie de leurs hommes. Ceux qui se battent sont les anglais, les français, les américains en Afghanistan, ceux qui assistent aux massacres d'innocents sont déployés en Afrique. Insistons sur la lourde responsabilité des décideurs de l'ONU que depuis 60 ans font toujours plus de la même chose, c'est-à-dire laissent faire !
[4] ZIEGLER Jean, L'Empire de la Honte, Paris, Fayard, 2005, Livre de Poche, 2008, P.17-18.
[5] Sources statistiques : Jean ZIEGLER, L'empire de la honte, Paris, Fayard, 2005.
[6] SARTRE J.P. Critique de la raison dialectique, volume 1, Paris, PUF, 1960, p. 208.
[7] Le swahili est la langue vernaculaire du KIVU mais il existe de nombreux dialectes locaux qui correspondent aux principales ethnies : Banyamulenge, Shi, Bembé, Rega, Fulero, Nande, Tutsi, Hutu. Les bandits de grands chemins attirés comme mercenaires par les richesses minières sont les Maï-maï (anciens SIMBA et théoriquement des résistants aux rwandais), les rwandais, les ougandais, les interhamwés (anciens génocidaires enfuis au Kivu grâce aux français de l'opération Emeraude) et le gouvernement congolais de Kinshasa qui organisé en systèmes mafieux, , prélève sur toutes les opérations de spoliation du pays 30% de commission "la part du peuple" qui devrait développer le pays (les routes, les écoles, les installations sanitaires, etc.). Les mines d'or sont à Mwenga, à Kamituga : l'or, l'uranium, la cassitérite, le coltan et les diamants; à Kabambaré : l'or, l'uranium, la cassitérite, le coltan et sous le lac Albert du pétrole ainsi que de la kamitugaite (56,71% d'uranium).
[8] L'historien et professeur d'université (ULB;ULG) Marcel DEPREZ, tout en étant Haut Fonctionnaire à la culture de la Communauté Française, n'a jamais trahi sa parole de résistant à tous les pouvoirs qui corrompent et qui aliènent les "petites gens". C'est lui qui m'avait suggéré le titre de mon mémoire en formation des adultes et en éducation permanente : "Pour que chacun entre dans la vie par le plafond". Un recueil de ses principaux articles croisés avec ses amis de l'utopie a été édité par l'Institut d'Histoire Ouvrière, Economique et Sociale – IHOES : "RESISTANCE ! Entraînement citoyen. Echanges décalés avec Marcel DEPREZ, Seraing, 2008.
[9] SEMELIN Jacques, Purifier et détruire. Usages politiques des massacres et génocides, Paris, Seuil, 2005. "La plupart des tueurs ont quelques traits en commun : ils sont jeunes sinon adolescents, célibataires et de sexe masculin. C'est dans la tranche d'âge des 13 à 25 ans que le recrutement des bourreaux potentiels est le plus probable. A cette période vie, l'être humain est à la fois malléable psychologiquement et vigoureux physiquement. Les organisations de jeunesse constituent le principal vivier dans lequel les pouvoirs prélèvent ceux qui vont devenir leurs serviteurs dévoués. Inutile d'insister ici sur le rôle des organisations de jeunesse hitlérienne, ni même sur le détournement des associations sportives du régime nazi." p.331.
[10] "La volonté comme chose en soi, est absolument différente de son phénomène et indépendante de toutes les formes. Même la forme la plus générale de la représentation, celle de l'objet, par opposition avec le sujet, ne l'atteint pas; encore moins le principe de raison, auquel appartiennent l'espace et le temps.(…) C'est par l'intermédiaire de l'espace et du temps que ce qui est un et semblable dans son essence et dans son concept nous apparaît comme différent, comme plusieurs, soit dans l'ordre de la coexistence, soit dans celui de la succession.(…) La personne n'est pas la volonté en tant que chose en soi, elle est le phénomène de la volonté et, comme telle, déjà déterminée et engagée dans la forme de la représentation, le principe de raison. De là ce fait singulier que chacun se croit a priori absolument libre, et cela dans chacun de ses actes, c'est-à-dire croit qu'il peut à tout instant changer le cours de sa vie, en d'autres termes, devenir un autre. C'est seulement a posteriori après expérience, qu'il constate, à son grand étonnement, qu'il n'est pas libre, mais soumis à la nécessité; qu'en dépit de ses projets et de ses réflexions, il ne modifie en rien l'ensemble de ses actes, et que, d'un bout à l'autre de sa vie, il doit développer un caractère auquel il n'a pas consenti et continuer un rôle commencé. SCHOPENHAUER Arthur, Le monde comme volonté et comme représentation", Paris, PUF, 2003, p.111-156.
Inscription à :
Articles (Atom)