samedi 29 août 2009
Brève du GAP :"Madame, vous êtes une prof de merde!"
Le phénomène migratoire est irréversible et ne s'enrayera nullement en construisant des murs autour de l'Europe et/ou en enfermant les sans-papiers avec femmes et enfants (pour quel délit ?). Il y a des choix politiques à assumer dans l'intérêt de tous et notamment l'élaboration de structure d'accueil (comme en Scandinavie) pour éduquer à nos normes culturelles, clé pour une scolarisation épanouie sans que les enseignants deviennent des "têtes de turc"(l'image est trop belle). Les enseignants ne sont pas des merdes ainsi que le dit le livre "coup de gueule" de Charlotte CHARPOT : "Madame, vous êtes une prof de merde !" (Ed de l'arbre, 2009) avec son sous-titre évocateur "Quand enseigner devient un enfer". Il nous faut d'une part accueillir cette pauvreté migrante dans la dignité et d'autre part protéger nos jeunes enseignants (déjà sous-payés) en éduquant ces jeunes au respect des personnes qu'ils sont.
mardi 25 août 2009
Les projets Burundi du GAP
GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE gap.belgique@skynet.be;
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Site : http://soutien.et.autonomie.free.fr
Liège, le 16 août 2009.
Evaluation GAP du "Projet Burundi" à la réunion informellle du 15.08.09
Remarque préliminaires
"On ne peut faire le bonheur des gens à leur place ou malgré eux."(Marie-Claire LANGE)
- D'un point de vue global, nous appartenons à des continents différents avec non seulement un écart de développement matériel mais aussi des modes de pensée différents, des traditions, des habitudes parfois complètement en opposition. C'est avec notre vision de nécessité de responsabilité et d'autonomie pour l'épanouissement de l'individu que nous avons conçu nos projets correspondants en fonction des objectifs déclarés de notre asbl. Mais est-ce là vraiement la priorité des autochtones ? (même si c'est la nôtre).
- D'un point de vue individuel, nous n'avons ni la même instruction, ni le même niveau de développement. Nous ne pouvons donc demander aux autochtones de se comporter comme nous le souhaiterions notamment au niveau de l'écriture ou de la maîtrise de la langue française. Nous ne pouvons leur en tenir rigueur si nous ne les trouvons pas à la hauteur et s'ils ne partagent pas nos vues.
- Même si changer les choses paraît à notre point de vue important, nous rencontrerons déjà chez nous pas mal de résistance au changemenet et donc à plus forte raison là-bas. Changer les mentalités, cela prend au moins une génération et ce n'est pas en deux ans que nous pouvons avoir des résultats tangibles.
- Nous ne connaissons pas vraiment la réalité du terrain et donc, en fonction de ce qu'elle est, il est nécessaire de nous y ajuster, les priorités des uns ne correspondant pas forcément à celles des autres. Interviennent en outre la dispersion de l'habitat, la situation de suffisance alimentaire atteinte.
- Lorsque nous avons cherché un terrain d'intervention, nous avons contacté Régine qui a hésité avant de dire oui, craignant qu'on ne lui reproche de favoriser sa famille, ce qui est bien le cas aujourd'hui chez les autochtones. Il nous fallait une porte d'entrée et nous avons donc parlé de "projet pilote", ce qui ne peut se confondre avec le népotisme.
Règles de dynamique des groupes pour un fonctionnement harmonieux des équipes de travail
1. La Courtoisie (deux personnes qui se fâchent ne produisent rien d'autres que deux émotions). Sans intimidation (hausser le ton, crier, couper la parole, quitter la table des négociations,…),A on doit respecter la susceptibilité de chacun. Il est en effet nécessaire de préciser que la communication est complexe et que prendre la parole n'est que de l'expression qui n'est pas en soi structurée.
2. L'Argumentation : Dire une chose certes mais l'étayer sur des arguments probants; à défaut de vérité, qu'ils soient au moins valides.
3. Contre-proposition : Si je ne suis pas d'accord avec un autre projet (en plus de la courtoisie et des arguments), je dois aussi m'impliquer et proposer un projet de remplacement plutôt que de rester évaluateur.
4. Pas de critique ad hominem : Eviter les jugements de valeur et les projections du genre "moi à ta place".
5. Démocratie appliquée : Lors d'une décision commune, tous doivent participer. Imaginons une équipe d'intervention de 5 membres où une personne fait une proposition et une autre l'exact contraire, il ne peut être question qu'un seul acteur décide pour 5 et tous doivent se prononcer.
6. Pas de sacrifice : On ne doit pas se forcer ou s'épuiser et notre bien-être est aussi important que nos projets. Si nous faisons une chose par devoir, il n'y aura plus de la solidarité mais de l'obscurantisme.
7. Respecter sa parole : ses engagements vis-à-vis du temps des autres, des rendez-vous, des tâches,…On commence un projet à l'heure dite et on le finit également à l'heure. Le timing est une notion occidentale mais aussi une valeur (la précision et le respect de l'autre qui nous attend).
8. Réseau maillé : En organisation du travail moderne, le système le plus performant est le réseau maillé. Comme un paquet de cordes où tous les noeuds sont des intervenants interchangeables, ce que l'un sait faire l'autre le peut aussi, ce qui donne l'opportunité de se remplacer.
9. Agir notre spécificité : Nous pouvons apporter à l'équipe nos spécificités : ceux qui font les comptes, ceux qui parlent les langues vernaculaires, ceux qui gagnent de l'argent, ceux qui rédigent des rapports ou alimentent le blog. Il est donc conseillé à chacun de s'impliquer et d'en faire état lors de réunion.
10. L'Animateur : en début de réunion pointera les présents à l'heure, les excusés, les absents ainsi que pendant la réunion ceux qui doivent partir car ils ont mieux à faire ailleurs. Les réunions ne doivent pas être trop longues pour ne pas lasser (2 h), l'animateur demandera pour chacune un secrétaire rapporteur qui dactylographiera son rapport pour chacun. L'animateur sera directif sur la forme (ne pas se couper la parole par exemple) et permissif sur le fond (créativité), il reformulera les idées émises de façon à ce que le secrétaire ai le temps de noter et pour ne pas se perdre en redondance. Pendant la réunion, il veuillera que l'on ne s'écarte pas de l'ordre du jour, il reformulera des propositions trop touffues et fera taire les plus bavards pour donner la parole au plus silencieux. L'animateur termine la réunion sur des prises de position avec des responsabilités (qui fait quoi ?) et ds projets d'action concrets en accords avec les objectifs de l'asbl.
11. ELUCIDATION : Avant de débuter la réunion suivante, l'animateur demandera une évaluation détaillée et de la précédente et des engagements de chacun et ces informations seront actées aux cahiers des rapports. Evaluer, c'est vérifier si oui ou non une proposition est atteinte et non critiquer une personne par des jugements affectifs. Elucider une problématique permettra de ne pas recommencer les mêmes erreurs.
12. Pédagogie du projet : Construire des projets, c'est partir de l'écoute des besoins des gens, puis de l'analyse in situ de la faisabilité de ceux-ci par une équipe. Dans le tiers-monde par exemple, le besoin majeur et légitime sera toujours celui d'argent pour consommer et peu de projet d'autonomie ou de solidarité villageoise. Les projets doivent être modestes, concrets, délimités, et évaluables.
Et par rapport aux différents projets du GAP au Burundi ?
L'atelier de couture UMWETE à Makamaba
Il faut reconnaître que c'est un échec même si financièrement, c'est là que nous avions investi le plus. Des erreurs ont été commises de part et d'autre. Nous avions raison lorsque nous pensions qu'il était préférable de s'installer sur la colline de KAYOBA pour un coût moindre plutôt que de vouloir à tout prix intervenir à MAKAMBA. Ce projet était prioritairement destiné à aider les jeunes femmes de KAYOBA et non de MAKAMBA. Cela dit, nous avions donné notre confiance et confié des responsabilités trop lourdes à celle qui les portait. Il faut arrêter de ressasser, d'en faire une affaire de personne et tourner la page : on arrête là, le projet couture est abandonné par le GAP asbl. Petit point positif en presque trois ans : une jeune femme a pu être formée et a trouvé du travail.
Le projet jardin TUGWIZIMBUTO à KAYOBA et le projet nutritionnel
Le projet jardin a ét très lent à démarre : graines et plantes non connues et donc résistance au changement, habitude de cultures différentes, notamment au niveau des courbes de niveau, difficultés d'admettre que pour une rentabilité correcte, il faut étaler les semis dans le temps, pincer les tomates, difficultés à trouver des terrains d'expérimentation en l'absence de biens communaux, habitudes d'utilisation d'engrais chimiques,…En positif, cela tourne modestement et avec le suivi des autorités agricoles locales (DEPA) puisque nous avons un agronome officiel qui semble tout doucement comprendre où nous voulons en venir avec le respect de l'environnement.
Par contre, pour un projet éventuel de conservation des surplus, nous ne sommes encore nulle part, entre autres parce que beaucoup de difficultés matérielles doivent d'abord être résolues, notamment au niveau du matériel nécessaire (mais d'autre pays comme le Mali ont tenté des expériences de matériel récupéré et stérilisé par exemple).
Au niveau nutritionnel, deux relais possibles pour l'instant :
- les cours donnés par Béatrice à l'hôpital,
- les cours donné des les écoles.
- Nous avons amené deux fours solaires sans trop savoir au départ comme les utiliser (non prévus dans nos objectifs). Un a été installé à la maternité et fait l'objet d'une tournante d'utilisation entre les bouillotes des prématurés, la stérilisation du matériel médical, les cours de Béatrice et les cours des écoles. Par équité pour la maternité de l'hôpital, il serait nécessaire qu'elle dispose également d'un four, d'autant que Béatrice pourrait l'utiliser pour ses cours de nutrition. Birgit signale qu'elle peut en trouver de moins coûteux.
- Au niveau des écoles, trois groupes scolaires se le partagent, c'est peut-être beaucoup. La maternité aurait-elle besoin d'un deuxième ? mais pour quelle utilité ? Il faut en priorité voir ce qu'en pensent le médecin et les intéressés. Est-ce vraiment nécessaire ? Qu'est ce que cela pourrait apporter de plus en rapport avec nos objectifs d'autonomisation ? Pour ce qui concerne, le four solaire amene sur la colline du village de KAYOBA, il n'a pas encore, selon l'agronome, trouvé son utilisation réelle pour diverses raisons et notamment la dispersion de l'habitat mais aussi le fait qu'il soit installé au sein d'une seule famille, celle de notre intervenante; il ne semble pas utilisé par les autres familles. Notre objectif de solidarité n'est donc pas atteint, l'individualisme est encore trop ancré.
L'alphabétisation
Rien n'a pu être entrepris jusqu'à présent et cela en raison du fait que l'enseignement est en majorité confessionnel, ce qui va à l'encontre de notre philosophie des droits de l'homme.
Toutefois, une école vient d'être construite sur une colline par les villageois eux-mêmes car c'était la condition pour que l'Etat fournisse le matériel et surtout un maître. Il y aurait peut-être là une ouverture possible en-dehors des heures d'occupation scolaire pour utiliser le lieu et les compétences du maître en vue de travailler à l'alphabétisation des adultes. A voir en fonction des réalités du terrain une fois de plus. L'idée d'une correspondance, voire entre classe de 5ème et 6ème primaire là-bas et ici a également été lancée. Mais dans quelle langue puisque le français est abandonné ?
Marie-Claire Lange, Secrétaire GAP, 16.08.09
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE gap.belgique@skynet.be;
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Site : http://soutien.et.autonomie.free.fr
Liège, le 16 août 2009.
Evaluation GAP du "Projet Burundi" à la réunion informellle du 15.08.09
Remarque préliminaires
"On ne peut faire le bonheur des gens à leur place ou malgré eux."(Marie-Claire LANGE)
- D'un point de vue global, nous appartenons à des continents différents avec non seulement un écart de développement matériel mais aussi des modes de pensée différents, des traditions, des habitudes parfois complètement en opposition. C'est avec notre vision de nécessité de responsabilité et d'autonomie pour l'épanouissement de l'individu que nous avons conçu nos projets correspondants en fonction des objectifs déclarés de notre asbl. Mais est-ce là vraiement la priorité des autochtones ? (même si c'est la nôtre).
- D'un point de vue individuel, nous n'avons ni la même instruction, ni le même niveau de développement. Nous ne pouvons donc demander aux autochtones de se comporter comme nous le souhaiterions notamment au niveau de l'écriture ou de la maîtrise de la langue française. Nous ne pouvons leur en tenir rigueur si nous ne les trouvons pas à la hauteur et s'ils ne partagent pas nos vues.
- Même si changer les choses paraît à notre point de vue important, nous rencontrerons déjà chez nous pas mal de résistance au changemenet et donc à plus forte raison là-bas. Changer les mentalités, cela prend au moins une génération et ce n'est pas en deux ans que nous pouvons avoir des résultats tangibles.
- Nous ne connaissons pas vraiment la réalité du terrain et donc, en fonction de ce qu'elle est, il est nécessaire de nous y ajuster, les priorités des uns ne correspondant pas forcément à celles des autres. Interviennent en outre la dispersion de l'habitat, la situation de suffisance alimentaire atteinte.
- Lorsque nous avons cherché un terrain d'intervention, nous avons contacté Régine qui a hésité avant de dire oui, craignant qu'on ne lui reproche de favoriser sa famille, ce qui est bien le cas aujourd'hui chez les autochtones. Il nous fallait une porte d'entrée et nous avons donc parlé de "projet pilote", ce qui ne peut se confondre avec le népotisme.
Règles de dynamique des groupes pour un fonctionnement harmonieux des équipes de travail
1. La Courtoisie (deux personnes qui se fâchent ne produisent rien d'autres que deux émotions). Sans intimidation (hausser le ton, crier, couper la parole, quitter la table des négociations,…),A on doit respecter la susceptibilité de chacun. Il est en effet nécessaire de préciser que la communication est complexe et que prendre la parole n'est que de l'expression qui n'est pas en soi structurée.
2. L'Argumentation : Dire une chose certes mais l'étayer sur des arguments probants; à défaut de vérité, qu'ils soient au moins valides.
3. Contre-proposition : Si je ne suis pas d'accord avec un autre projet (en plus de la courtoisie et des arguments), je dois aussi m'impliquer et proposer un projet de remplacement plutôt que de rester évaluateur.
4. Pas de critique ad hominem : Eviter les jugements de valeur et les projections du genre "moi à ta place".
5. Démocratie appliquée : Lors d'une décision commune, tous doivent participer. Imaginons une équipe d'intervention de 5 membres où une personne fait une proposition et une autre l'exact contraire, il ne peut être question qu'un seul acteur décide pour 5 et tous doivent se prononcer.
6. Pas de sacrifice : On ne doit pas se forcer ou s'épuiser et notre bien-être est aussi important que nos projets. Si nous faisons une chose par devoir, il n'y aura plus de la solidarité mais de l'obscurantisme.
7. Respecter sa parole : ses engagements vis-à-vis du temps des autres, des rendez-vous, des tâches,…On commence un projet à l'heure dite et on le finit également à l'heure. Le timing est une notion occidentale mais aussi une valeur (la précision et le respect de l'autre qui nous attend).
8. Réseau maillé : En organisation du travail moderne, le système le plus performant est le réseau maillé. Comme un paquet de cordes où tous les noeuds sont des intervenants interchangeables, ce que l'un sait faire l'autre le peut aussi, ce qui donne l'opportunité de se remplacer.
9. Agir notre spécificité : Nous pouvons apporter à l'équipe nos spécificités : ceux qui font les comptes, ceux qui parlent les langues vernaculaires, ceux qui gagnent de l'argent, ceux qui rédigent des rapports ou alimentent le blog. Il est donc conseillé à chacun de s'impliquer et d'en faire état lors de réunion.
10. L'Animateur : en début de réunion pointera les présents à l'heure, les excusés, les absents ainsi que pendant la réunion ceux qui doivent partir car ils ont mieux à faire ailleurs. Les réunions ne doivent pas être trop longues pour ne pas lasser (2 h), l'animateur demandera pour chacune un secrétaire rapporteur qui dactylographiera son rapport pour chacun. L'animateur sera directif sur la forme (ne pas se couper la parole par exemple) et permissif sur le fond (créativité), il reformulera les idées émises de façon à ce que le secrétaire ai le temps de noter et pour ne pas se perdre en redondance. Pendant la réunion, il veuillera que l'on ne s'écarte pas de l'ordre du jour, il reformulera des propositions trop touffues et fera taire les plus bavards pour donner la parole au plus silencieux. L'animateur termine la réunion sur des prises de position avec des responsabilités (qui fait quoi ?) et ds projets d'action concrets en accords avec les objectifs de l'asbl.
11. ELUCIDATION : Avant de débuter la réunion suivante, l'animateur demandera une évaluation détaillée et de la précédente et des engagements de chacun et ces informations seront actées aux cahiers des rapports. Evaluer, c'est vérifier si oui ou non une proposition est atteinte et non critiquer une personne par des jugements affectifs. Elucider une problématique permettra de ne pas recommencer les mêmes erreurs.
12. Pédagogie du projet : Construire des projets, c'est partir de l'écoute des besoins des gens, puis de l'analyse in situ de la faisabilité de ceux-ci par une équipe. Dans le tiers-monde par exemple, le besoin majeur et légitime sera toujours celui d'argent pour consommer et peu de projet d'autonomie ou de solidarité villageoise. Les projets doivent être modestes, concrets, délimités, et évaluables.
Et par rapport aux différents projets du GAP au Burundi ?
L'atelier de couture UMWETE à Makamaba
Il faut reconnaître que c'est un échec même si financièrement, c'est là que nous avions investi le plus. Des erreurs ont été commises de part et d'autre. Nous avions raison lorsque nous pensions qu'il était préférable de s'installer sur la colline de KAYOBA pour un coût moindre plutôt que de vouloir à tout prix intervenir à MAKAMBA. Ce projet était prioritairement destiné à aider les jeunes femmes de KAYOBA et non de MAKAMBA. Cela dit, nous avions donné notre confiance et confié des responsabilités trop lourdes à celle qui les portait. Il faut arrêter de ressasser, d'en faire une affaire de personne et tourner la page : on arrête là, le projet couture est abandonné par le GAP asbl. Petit point positif en presque trois ans : une jeune femme a pu être formée et a trouvé du travail.
Le projet jardin TUGWIZIMBUTO à KAYOBA et le projet nutritionnel
Le projet jardin a ét très lent à démarre : graines et plantes non connues et donc résistance au changement, habitude de cultures différentes, notamment au niveau des courbes de niveau, difficultés d'admettre que pour une rentabilité correcte, il faut étaler les semis dans le temps, pincer les tomates, difficultés à trouver des terrains d'expérimentation en l'absence de biens communaux, habitudes d'utilisation d'engrais chimiques,…En positif, cela tourne modestement et avec le suivi des autorités agricoles locales (DEPA) puisque nous avons un agronome officiel qui semble tout doucement comprendre où nous voulons en venir avec le respect de l'environnement.
Par contre, pour un projet éventuel de conservation des surplus, nous ne sommes encore nulle part, entre autres parce que beaucoup de difficultés matérielles doivent d'abord être résolues, notamment au niveau du matériel nécessaire (mais d'autre pays comme le Mali ont tenté des expériences de matériel récupéré et stérilisé par exemple).
Au niveau nutritionnel, deux relais possibles pour l'instant :
- les cours donnés par Béatrice à l'hôpital,
- les cours donné des les écoles.
- Nous avons amené deux fours solaires sans trop savoir au départ comme les utiliser (non prévus dans nos objectifs). Un a été installé à la maternité et fait l'objet d'une tournante d'utilisation entre les bouillotes des prématurés, la stérilisation du matériel médical, les cours de Béatrice et les cours des écoles. Par équité pour la maternité de l'hôpital, il serait nécessaire qu'elle dispose également d'un four, d'autant que Béatrice pourrait l'utiliser pour ses cours de nutrition. Birgit signale qu'elle peut en trouver de moins coûteux.
- Au niveau des écoles, trois groupes scolaires se le partagent, c'est peut-être beaucoup. La maternité aurait-elle besoin d'un deuxième ? mais pour quelle utilité ? Il faut en priorité voir ce qu'en pensent le médecin et les intéressés. Est-ce vraiment nécessaire ? Qu'est ce que cela pourrait apporter de plus en rapport avec nos objectifs d'autonomisation ? Pour ce qui concerne, le four solaire amene sur la colline du village de KAYOBA, il n'a pas encore, selon l'agronome, trouvé son utilisation réelle pour diverses raisons et notamment la dispersion de l'habitat mais aussi le fait qu'il soit installé au sein d'une seule famille, celle de notre intervenante; il ne semble pas utilisé par les autres familles. Notre objectif de solidarité n'est donc pas atteint, l'individualisme est encore trop ancré.
L'alphabétisation
Rien n'a pu être entrepris jusqu'à présent et cela en raison du fait que l'enseignement est en majorité confessionnel, ce qui va à l'encontre de notre philosophie des droits de l'homme.
Toutefois, une école vient d'être construite sur une colline par les villageois eux-mêmes car c'était la condition pour que l'Etat fournisse le matériel et surtout un maître. Il y aurait peut-être là une ouverture possible en-dehors des heures d'occupation scolaire pour utiliser le lieu et les compétences du maître en vue de travailler à l'alphabétisation des adultes. A voir en fonction des réalités du terrain une fois de plus. L'idée d'une correspondance, voire entre classe de 5ème et 6ème primaire là-bas et ici a également été lancée. Mais dans quelle langue puisque le français est abandonné ?
Marie-Claire Lange, Secrétaire GAP, 16.08.09
lundi 24 août 2009
Evaluation "Projet Burundi" Birgit
Chers membres du GAP,
Comme j’avais des travaux datés à accomplir je ne vous écris qu’aujourd’hui pour donner un commentaire à notre discussion du samedi précédent. D’abord : C’était une journée merveilleuse chez vous, Marie-Claire et Jean-Marie, et dans l’étonnante République d’Outre-Meuse – ça m’a fait plaisir! Merci pour tout.
Quant au projet du Burundi : Il faut résumer et décider comment continuer : Qu’est-ce qu’on peut continuer en accord avec les objectifs du GAP, qu’est-ce qu’il faut abandonner, qu’est-ce qu’on pourrait initier de nouveau ?
Ne croyez pas que je veux vous imposer des idées, c’est pour initier les décisions nécessaires.
Qu’est-ce qu’il y a ?
1. Le four solaire à la maternité du docteur Adronis utilisable par la maternité, les écoles de Makamba et les cours de nutrition de Béatrice :
Résultat connu: email du docteur disant que le four est utilisé pour chauffer de l’eau.
2. Le four solaire sur la colline de Kayoba : Il est à Tugwizimbuto. Il doit servir aux membres de l’association pour préparer des repas et pour préparer des produits à vendre au marché de Makamba.
Résultat : pas connu, pas de rapport ???
3. L’atelier de coûture de Scholastique : n’existe plus pour des raisons différentes, machines vendues, fortune partagée, le reste (combien de machines, combien de matériel ?) dans la maison à Kayoba.
Résultat : Après un succès initial par l’achat d’une machine, de tissus etc. échec par des événements non calculables. Discussion si et comment continuer
4. Agriculture : toutes les mesures prises pour améliorer les semences, les engrais etc.
Résultat : pas connu, pas de rapport ??? (Tugwizimbuto, Josephe …)
Discuter : Quel projet devrait-on prolonger ?
1. Un deuxième four pour la maternité ? Des casserolles pour les mamans des nouveaux-nés pour préparer des repas ?
2. Un 2e four pour Tugwizimbuto pour initier la production de produits pour le marché ?
3. Aider Scholastique à ouvrir un nouvel atelier avec deux stagières à Makamba ?
4. Prolonger les initiatives d’agriculture avec Tugwizimbuto ?
Réaliser des idées prises en 2008 par Régine et Birgit ?
1. Donner un four aux écoles primaires de Makamba I-III?
2. Donner un four à la maternité de l’hôpital (Béatrice) pour les cours de nutrition ?
3. Aider à développer l’école primaire de Kayoba par un four solaire pour une cantine ou par autre chose ?
4. Evoluer la relation avec la maison des handicapés de Gitega (Pfarrer Ludwig Kamm) pour planter leur nouvelle sorte de bananes ?
5. Réaliser un projet avec les Rotariens de Bujumbura qui ont promis de nous aider en 20I0 ? Pour en profiter il faudrait vite développer un projet pour le leur présenter.
6. Approfondir les relations avec la Fondation Stamm et ses projets à Bujumbura.
Problèmes du projet :
1. Incompatibilité avec les objectifs principaux du GAP :
- L’investissement pour l’atelier de coûture se trouve dans la maison de Kayoba, pas disponible pour le projet ;
- Le four solaire de la colline est à Tugwizimbuto mais n’est pas encore disponible dans le sens du projet : aider à travailler de façon solidaire, organiser l’utilisation du four au profit de toute la colline ;
2. Le rôle de Régine :
- Par elle le GAP a immédiatement eu accès à la population visée par les objectifs de l’association, le travail a commencé en pleine confiance ;
- Comme elle fait partie de la famille membre de Tugwizimbuto l’engagement du GAP n’est pas vraiment neutre. Les membres de la famille risquent de majoriser l’association et de croire que les bénéfices destinés à la communauté solidaire de toute la colline sont pour la famille même (mélange des intérêts).
- A mon avis ce risque est minime ; les membres de la famille se rendent bien compte d’être intégrés dans un projet qui dépasse les relations personnelles. Si on essaie à tout moment de trouver une attitude neutre envers tous les membres de Tugwizimbuto je ne vois pas de difficultés.
- Par contre, les cadeaux de Régine à sa famille (lampe solaire, matériel, argent p.e.), chose en principe tout à fait personnelle, pourraient créer des différences significatives dans le cadre de l’association qui dérangeraient les démarches envers plus de solidarité.
- Résumé : Le rôle de Régine contient beaucoup d’avantages pour le travail du GAP mais pose un problème d’égalité dans le groupe des membres de Tugwizimbuto, supposition pour le travail solidaire. Là, il faut la discussion des membres du GAP comment éviter cet effet.
3. La structure socio-économique de la colline de Kayoba :
Il n’est pas facile de réaliser les objectifs du GAP parce que la structure plutôt individualiste de la région rend plus difficile le travail solidaire organisé si normal à Gani-Dah/Mali p.e. Il faut discuter si la structure de la colline est convenable pour les objectifs. Si le GAP veut continuer le projet dans cette région il faut changer de méthode pour animer les habitants à travailler ensemble.
4. Les rares séjours très limités des membres du GAP empêchent le contrôle et l’animation des projets sur place. Ceci augmente le risque de détourner les projets de leur objectif.
Voici mon commentaire personnel. Je veux confirmer que les projets du GAP sont précieux et doivent être prolongés. Mais il faut prendre certaines décisions fondamentales avant la fin de l’année. Je propose une autre rencontre fin novembre/début décembre à Krefeld …
Je vous embrasse tous,
Birgit
Comme j’avais des travaux datés à accomplir je ne vous écris qu’aujourd’hui pour donner un commentaire à notre discussion du samedi précédent. D’abord : C’était une journée merveilleuse chez vous, Marie-Claire et Jean-Marie, et dans l’étonnante République d’Outre-Meuse – ça m’a fait plaisir! Merci pour tout.
Quant au projet du Burundi : Il faut résumer et décider comment continuer : Qu’est-ce qu’on peut continuer en accord avec les objectifs du GAP, qu’est-ce qu’il faut abandonner, qu’est-ce qu’on pourrait initier de nouveau ?
Ne croyez pas que je veux vous imposer des idées, c’est pour initier les décisions nécessaires.
Qu’est-ce qu’il y a ?
1. Le four solaire à la maternité du docteur Adronis utilisable par la maternité, les écoles de Makamba et les cours de nutrition de Béatrice :
Résultat connu: email du docteur disant que le four est utilisé pour chauffer de l’eau.
2. Le four solaire sur la colline de Kayoba : Il est à Tugwizimbuto. Il doit servir aux membres de l’association pour préparer des repas et pour préparer des produits à vendre au marché de Makamba.
Résultat : pas connu, pas de rapport ???
3. L’atelier de coûture de Scholastique : n’existe plus pour des raisons différentes, machines vendues, fortune partagée, le reste (combien de machines, combien de matériel ?) dans la maison à Kayoba.
Résultat : Après un succès initial par l’achat d’une machine, de tissus etc. échec par des événements non calculables. Discussion si et comment continuer
4. Agriculture : toutes les mesures prises pour améliorer les semences, les engrais etc.
Résultat : pas connu, pas de rapport ??? (Tugwizimbuto, Josephe …)
Discuter : Quel projet devrait-on prolonger ?
1. Un deuxième four pour la maternité ? Des casserolles pour les mamans des nouveaux-nés pour préparer des repas ?
2. Un 2e four pour Tugwizimbuto pour initier la production de produits pour le marché ?
3. Aider Scholastique à ouvrir un nouvel atelier avec deux stagières à Makamba ?
4. Prolonger les initiatives d’agriculture avec Tugwizimbuto ?
Réaliser des idées prises en 2008 par Régine et Birgit ?
1. Donner un four aux écoles primaires de Makamba I-III?
2. Donner un four à la maternité de l’hôpital (Béatrice) pour les cours de nutrition ?
3. Aider à développer l’école primaire de Kayoba par un four solaire pour une cantine ou par autre chose ?
4. Evoluer la relation avec la maison des handicapés de Gitega (Pfarrer Ludwig Kamm) pour planter leur nouvelle sorte de bananes ?
5. Réaliser un projet avec les Rotariens de Bujumbura qui ont promis de nous aider en 20I0 ? Pour en profiter il faudrait vite développer un projet pour le leur présenter.
6. Approfondir les relations avec la Fondation Stamm et ses projets à Bujumbura.
Problèmes du projet :
1. Incompatibilité avec les objectifs principaux du GAP :
- L’investissement pour l’atelier de coûture se trouve dans la maison de Kayoba, pas disponible pour le projet ;
- Le four solaire de la colline est à Tugwizimbuto mais n’est pas encore disponible dans le sens du projet : aider à travailler de façon solidaire, organiser l’utilisation du four au profit de toute la colline ;
2. Le rôle de Régine :
- Par elle le GAP a immédiatement eu accès à la population visée par les objectifs de l’association, le travail a commencé en pleine confiance ;
- Comme elle fait partie de la famille membre de Tugwizimbuto l’engagement du GAP n’est pas vraiment neutre. Les membres de la famille risquent de majoriser l’association et de croire que les bénéfices destinés à la communauté solidaire de toute la colline sont pour la famille même (mélange des intérêts).
- A mon avis ce risque est minime ; les membres de la famille se rendent bien compte d’être intégrés dans un projet qui dépasse les relations personnelles. Si on essaie à tout moment de trouver une attitude neutre envers tous les membres de Tugwizimbuto je ne vois pas de difficultés.
- Par contre, les cadeaux de Régine à sa famille (lampe solaire, matériel, argent p.e.), chose en principe tout à fait personnelle, pourraient créer des différences significatives dans le cadre de l’association qui dérangeraient les démarches envers plus de solidarité.
- Résumé : Le rôle de Régine contient beaucoup d’avantages pour le travail du GAP mais pose un problème d’égalité dans le groupe des membres de Tugwizimbuto, supposition pour le travail solidaire. Là, il faut la discussion des membres du GAP comment éviter cet effet.
3. La structure socio-économique de la colline de Kayoba :
Il n’est pas facile de réaliser les objectifs du GAP parce que la structure plutôt individualiste de la région rend plus difficile le travail solidaire organisé si normal à Gani-Dah/Mali p.e. Il faut discuter si la structure de la colline est convenable pour les objectifs. Si le GAP veut continuer le projet dans cette région il faut changer de méthode pour animer les habitants à travailler ensemble.
4. Les rares séjours très limités des membres du GAP empêchent le contrôle et l’animation des projets sur place. Ceci augmente le risque de détourner les projets de leur objectif.
Voici mon commentaire personnel. Je veux confirmer que les projets du GAP sont précieux et doivent être prolongés. Mais il faut prendre certaines décisions fondamentales avant la fin de l’année. Je propose une autre rencontre fin novembre/début décembre à Krefeld …
Je vous embrasse tous,
Birgit
dimanche 23 août 2009
Le droit des femmes...commentaire
« Alors, où est-ce que cela dérape ? »
Très bonne question, Jean-Marie… ;)
Ne sommes-nous pas malades des mots, des concepts, de la croyance, de la raison… ? J’en reviens toujours au début. Quel est le fondement d’une égalité présumée entre hommes et femmes ? Cette égalité n’est-elle pas qu’un simple concept culturel et de droit ? N’est-il pas inscrit quelque part dans nos gènes que la coexistence durable entre deux êtres (ce pourrait être 2 hommes ou 2 femmes, même deux amis) passe toujours par l’établissement d’un rapport croisé et subtil de forces ? Pas forcément une relation hiérarchique globale (où l’un domine l’autre) mais plutôt une répartition tacite des rôles où, en fonction de ceux-ci, l’un des deux est tantôt dominant, tantôt effacé…Et le discours féministe radical ne me convainct nullement. OUI à 100 % au discours légitime et revendicateur d’une Simone de Beauvoir ou d’une Elisabeth Badinter, mais NON aux délires des Chiennes de garde !
J’ai assisté il y a 2 ans à une intéressante conférence à l’Ulg sur le thème : « Qu’avons-nous fait de la libération sexuelle ? ». J’avais rédigé à l’époque quelques réflexions basées sur des compilations. Je les livre ici.
« Contradictions : Nous sommes de plus en plus souvent encadrés par une double obsession sexuelle. D’un côté, des mots d’ordre radoteurs sur l’obligation de jouir, abusivement dénommée « épanouissement » ; de l’autre, le rappel à la dignité féminine, bafouée par les atteintes sexuelles non désirées et dont on ne cesse d’étendre le champ. D’un côté on s’emploie à dé-moraliser la sexualité et de l’autre on réinvente la notion de sacrilège sexuel. »
« Victimisation et judiciarisation du fait sexuel. La nouvelle figure héroïque n’est plus le battant ou la battante, c’est la victime qui se déclare sans défense. Lorsqu’une femme a été victime d’un viol, elle n’entend qu’une chose dans la bouche des autres, des experts, des juges, de la société dans son ensemble : qu’elle est détruite, qu’elle est morte psychiquement. Alors, il est probable que la victime épouse ce destin, qu’elle ressemble à cette victime dont les autres ont construit l’image. Cette question de la portée du crime sexuel en tant qu’atteinte psychique et non plus atteinte à la morale ou à la liberté sexuelle a eu des effets catastrophiques. Cette démarche victimiste n’est toutefois pas sans avantages :la femme prend peu à peu le statut de l’enfant, faible et impuissant. On en revient aux stéréotypes de jadis quand les femmes, éternelles mineures, en appelaient aux hommes de la famille pour les protéger. A ceci près qu’il n’y a plus aujourd’hui d’homme pour les protéger. C’est la porte ouverte à beaucoup d’abus et à la judiciarisation du fait sexuel. C’est ainsi qu’on a pu dire que 10 % des Françaises sont agressées physiquement par leur conjoint et que 37 % des d’entre elles se plaignent de pressions psychologiques sur base de questions telles que : « au cours des 12 derniers mois, votre conjoint a-t-il critiqué ou dévalorisé ce que vous faisiez ? » Aux USA, Mary Koss avait demandé à 3000 jeunes filles : « Vous êtes-vous livrée à des jeux sexuels (caresses, baisers, pelotage, mais pas de relation sexuelle) alors que vous ne le souhaitiez pas parce que vous avez été submergée par les arguments et les pressions continuelles d’un homme ? » 53,7 % ayant répondu par l’affirmative furent comptées comme des victimes sexuelles. En France, 23 % des personnes détenues l’étaient en 2005 pour délits de nature sexuelle (9 % en Belgique). En France, 50 % des délits jugés sont de nature sexuelle. »
« Culturalisme ou naturalisme ? Simone de Beauvoir avait dynamité les barreaux de la prison des femmes en remettant le biologique à sa juste place : la seconde (autrement dit, avec les stéréotypes sexuels déduits de la toute-puissance nature). Certaines féministes font maintenant mine d’ignorer que cette modification révolutionnaire du droit avait, à juste titre, sanctionné le primat de la culture sur la nature. Or, on revient au naturalisme en sanctifiant à nouveau le rôle maternel (l’idéal maternel refait son apparition pour justifier la supériorité morale des femmes), la nature meilleure des femmes par rapport aux hommes, (« les femmes ont plus les pieds sur terre », dixit Martine Aubry, ou « moins soucieuses de leurs ambitions personnelles, les femmes foncent avec courage pour faire aboutir leurs dossiers », dixit Simone Weil) à l’appui d’une défense de la parité politique. Les femmes s’approprient aussi la reproduction (femmes attachées à leur enfant et qui délaissent leur mari). A entendre de nombreuses féministes, les droits de la féminité (la revendication de la différence) seraient menacés : on communautarise les sexes comme on le fait des populations immigrées au lieu de revendiquer l’égalité dans la différence qui implique un considérable progrès de l’humanité. »
L’ « amour », invention somme toute récente, fait aussi des ravages. A force d’être mis à toutes les sauces, ce mot ne signifie plus rien. Personnellement, je lui préfère, et de loin, la triade : « affection, compréhension et complicité » ! Je ne résiste pas au plaisir de citer un extrait du livre « Qu’avez-vous fait de la libération sexuelle » de Marcela Iacub, juriste, chercheuse au CNRS. Dans cet extrait, une femme libérée s’adresse à son amie :
« Je vais te dire quelque chose, Louise : ce qui casse, ce qui tue, ce n’est pas le sexe, mais c’est le fait de tomber amoureux. Il n’y a que cela pour te remplir d’humiliation la vie entière. Il faut interdire les romans d’amour, bannir tous les films qui parlent d’amour, et surtout cesser de dire aux enfants et aux adolescents que l’amour est une sorte d’aubaine, quelque chose pour lequel il semble nécessaire de vivre. Voilà la vérité. On oublie que, si les femmes ratent très souvent l’opportunité d’être autonomes, de faire carrière, etc…, ce n’est pas à cause du sexe, mais parce qu’elles tombent stupidement amoureuses d’un homme qui les comble( ?) et avec qui elles veulent faire des enfants. Voilà la véritable origine de leur aliénation. Je suis d’accord avec toi pour qu’on n’oblige pas quelqu’un à avoir des rapports sexuels s’il ne veut pas. Mais je pense qu’il serait bien, dans notre société, que l’on puisse considérer que le sexe est une chose parmi d’autres au sujet de laquelle on a le droit de faire des accords, des contrats. J’ai décidé, comme je te l’ai dit, d’avoir autant d’amants que je voulais, sans rien attendre d’autre des hommes que le plaisir et l’amitié. Et, loin de me mépriser, les hommes m’ont respectée et aimée et j’ai tellement humilié ceux qui me prenaient pour une salope que je crois qu’ils ont retenu la leçon… ». Ca, ça a d’la gueule, je trouve ! ;) Non ?
Quant à ton avis sur le mariage, Jean-Marie, je le partage à 100 %, …et je suis marié depuis 38 ans !
Michel
Très bonne question, Jean-Marie… ;)
Ne sommes-nous pas malades des mots, des concepts, de la croyance, de la raison… ? J’en reviens toujours au début. Quel est le fondement d’une égalité présumée entre hommes et femmes ? Cette égalité n’est-elle pas qu’un simple concept culturel et de droit ? N’est-il pas inscrit quelque part dans nos gènes que la coexistence durable entre deux êtres (ce pourrait être 2 hommes ou 2 femmes, même deux amis) passe toujours par l’établissement d’un rapport croisé et subtil de forces ? Pas forcément une relation hiérarchique globale (où l’un domine l’autre) mais plutôt une répartition tacite des rôles où, en fonction de ceux-ci, l’un des deux est tantôt dominant, tantôt effacé…Et le discours féministe radical ne me convainct nullement. OUI à 100 % au discours légitime et revendicateur d’une Simone de Beauvoir ou d’une Elisabeth Badinter, mais NON aux délires des Chiennes de garde !
J’ai assisté il y a 2 ans à une intéressante conférence à l’Ulg sur le thème : « Qu’avons-nous fait de la libération sexuelle ? ». J’avais rédigé à l’époque quelques réflexions basées sur des compilations. Je les livre ici.
« Contradictions : Nous sommes de plus en plus souvent encadrés par une double obsession sexuelle. D’un côté, des mots d’ordre radoteurs sur l’obligation de jouir, abusivement dénommée « épanouissement » ; de l’autre, le rappel à la dignité féminine, bafouée par les atteintes sexuelles non désirées et dont on ne cesse d’étendre le champ. D’un côté on s’emploie à dé-moraliser la sexualité et de l’autre on réinvente la notion de sacrilège sexuel. »
« Victimisation et judiciarisation du fait sexuel. La nouvelle figure héroïque n’est plus le battant ou la battante, c’est la victime qui se déclare sans défense. Lorsqu’une femme a été victime d’un viol, elle n’entend qu’une chose dans la bouche des autres, des experts, des juges, de la société dans son ensemble : qu’elle est détruite, qu’elle est morte psychiquement. Alors, il est probable que la victime épouse ce destin, qu’elle ressemble à cette victime dont les autres ont construit l’image. Cette question de la portée du crime sexuel en tant qu’atteinte psychique et non plus atteinte à la morale ou à la liberté sexuelle a eu des effets catastrophiques. Cette démarche victimiste n’est toutefois pas sans avantages :la femme prend peu à peu le statut de l’enfant, faible et impuissant. On en revient aux stéréotypes de jadis quand les femmes, éternelles mineures, en appelaient aux hommes de la famille pour les protéger. A ceci près qu’il n’y a plus aujourd’hui d’homme pour les protéger. C’est la porte ouverte à beaucoup d’abus et à la judiciarisation du fait sexuel. C’est ainsi qu’on a pu dire que 10 % des Françaises sont agressées physiquement par leur conjoint et que 37 % des d’entre elles se plaignent de pressions psychologiques sur base de questions telles que : « au cours des 12 derniers mois, votre conjoint a-t-il critiqué ou dévalorisé ce que vous faisiez ? » Aux USA, Mary Koss avait demandé à 3000 jeunes filles : « Vous êtes-vous livrée à des jeux sexuels (caresses, baisers, pelotage, mais pas de relation sexuelle) alors que vous ne le souhaitiez pas parce que vous avez été submergée par les arguments et les pressions continuelles d’un homme ? » 53,7 % ayant répondu par l’affirmative furent comptées comme des victimes sexuelles. En France, 23 % des personnes détenues l’étaient en 2005 pour délits de nature sexuelle (9 % en Belgique). En France, 50 % des délits jugés sont de nature sexuelle. »
« Culturalisme ou naturalisme ? Simone de Beauvoir avait dynamité les barreaux de la prison des femmes en remettant le biologique à sa juste place : la seconde (autrement dit, avec les stéréotypes sexuels déduits de la toute-puissance nature). Certaines féministes font maintenant mine d’ignorer que cette modification révolutionnaire du droit avait, à juste titre, sanctionné le primat de la culture sur la nature. Or, on revient au naturalisme en sanctifiant à nouveau le rôle maternel (l’idéal maternel refait son apparition pour justifier la supériorité morale des femmes), la nature meilleure des femmes par rapport aux hommes, (« les femmes ont plus les pieds sur terre », dixit Martine Aubry, ou « moins soucieuses de leurs ambitions personnelles, les femmes foncent avec courage pour faire aboutir leurs dossiers », dixit Simone Weil) à l’appui d’une défense de la parité politique. Les femmes s’approprient aussi la reproduction (femmes attachées à leur enfant et qui délaissent leur mari). A entendre de nombreuses féministes, les droits de la féminité (la revendication de la différence) seraient menacés : on communautarise les sexes comme on le fait des populations immigrées au lieu de revendiquer l’égalité dans la différence qui implique un considérable progrès de l’humanité. »
L’ « amour », invention somme toute récente, fait aussi des ravages. A force d’être mis à toutes les sauces, ce mot ne signifie plus rien. Personnellement, je lui préfère, et de loin, la triade : « affection, compréhension et complicité » ! Je ne résiste pas au plaisir de citer un extrait du livre « Qu’avez-vous fait de la libération sexuelle » de Marcela Iacub, juriste, chercheuse au CNRS. Dans cet extrait, une femme libérée s’adresse à son amie :
« Je vais te dire quelque chose, Louise : ce qui casse, ce qui tue, ce n’est pas le sexe, mais c’est le fait de tomber amoureux. Il n’y a que cela pour te remplir d’humiliation la vie entière. Il faut interdire les romans d’amour, bannir tous les films qui parlent d’amour, et surtout cesser de dire aux enfants et aux adolescents que l’amour est une sorte d’aubaine, quelque chose pour lequel il semble nécessaire de vivre. Voilà la vérité. On oublie que, si les femmes ratent très souvent l’opportunité d’être autonomes, de faire carrière, etc…, ce n’est pas à cause du sexe, mais parce qu’elles tombent stupidement amoureuses d’un homme qui les comble( ?) et avec qui elles veulent faire des enfants. Voilà la véritable origine de leur aliénation. Je suis d’accord avec toi pour qu’on n’oblige pas quelqu’un à avoir des rapports sexuels s’il ne veut pas. Mais je pense qu’il serait bien, dans notre société, que l’on puisse considérer que le sexe est une chose parmi d’autres au sujet de laquelle on a le droit de faire des accords, des contrats. J’ai décidé, comme je te l’ai dit, d’avoir autant d’amants que je voulais, sans rien attendre d’autre des hommes que le plaisir et l’amitié. Et, loin de me mépriser, les hommes m’ont respectée et aimée et j’ai tellement humilié ceux qui me prenaient pour une salope que je crois qu’ils ont retenu la leçon… ». Ca, ça a d’la gueule, je trouve ! ;) Non ?
Quant à ton avis sur le mariage, Jean-Marie, je le partage à 100 %, …et je suis marié depuis 38 ans !
Michel
vendredi 21 août 2009
Brève pour les enseignants belges
(Les enseignants belges) "doivent investir eux-mêmes leur argent dans l'achat de matériel pédagogique, la découverte de livres, de supports neufs et la création de documents. En France, les éditeurs envoient directement les nouveaux manuels aux enseignants, ainsi que les livres de jeunesse, les documents d'accompagnement et divers travaux facilitant la lecture et la fabrication des cours." (CHARPOT Charlotte, "Madame, vous êtes une prof de merde !" Bruxelles, Editions de l'arbre, 2009, p.119. En France comme en Belgique, les enseignants ont leurs frais de déplacement (domicile-école) à leurs charges. Vivement un syndicalisme de combat non inféodé en 2090 !
mercredi 19 août 2009
Les droits des femmes au tiers-monde
Les hommes ont-ils une âme ?...depuis que leurs muses sont parties?
"La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droit."(Olympe de Gouzes)[1]
François DUBET, sociologue de l'éducation, nous dit que notre monde est devenu sans repère. La dominance reste le fric, l'exploitation et la consommation, soit une accumulation de signes ostentatoires de richesse pour plaire. Mais à qui si ce n'est qu'à notre éphémère ego ?
L'église catholique a inventé l'institution du mariage pour modifier la nature et faire en sorte que les hommes soient plus responsables des progénitures qu'ils engendrent, que le petit puisse être à la fois sécurisé dans les bras de sa mère et cadré/éduqué par l'autorité du père pour s'insérer socialement et ne pas manquer de respect à sa mère. Mais qui donne la légitimité à l'autorité du père ? Non pas cette ridicule institution du mariage qui selon le journal "Libération" du jour se solde par 45% de divorces (ce qui ne veut pas dire que les 55% des gens qui ne divorcent pas partagent joie, affection et projets).Un monde sans repère et rempli de contradictions depuis le village planétaire de la communication Coca Cola télévisuelle. De tous temps, les femmes ont été plus conditionnées à la soumission des normes, au péché et aux règlements, pourtant elles ont une pulsion sexuelle, comme les autres êtres humains ? De tous temps, les hommes ont été des combattants, des guerriers (progestérone) qui nourrissaient et protégeaient des raids extérieurs les femmes et les enfants sous un régime polygamique en échange de la jouissance sexuelle car ils ont toujours eu une pulsion sexuelle, comme les autres êtres humains ? De tous temps, les femmes ont été plus frustrées dans cette association naturelle des couples, pourquoi ?
Un monde absurde et aux repères éclatés fait qu'en Afghanistan par exemple on peut tuer ou torturer une personne parce qu'elle est du genre féminin. Il en va de même en Irak, en Iran, au Soudan, en Arabie, au Yémen, en Tchétchénie, en Algérie, en Lybie, au Turkménistan, en Indonésie, au Bengladesh, au Pakistan, au Kenya, en Tanzanie, au Sri Lanka, au Danemark (?)… là où le fondamentalisme islamique martyrise les femmes, les enferme sous la burka mais aussi à la maison (ne pas sortir sans son sac poubelle bleue et sans être accompagnée d'un enfant mâle). Où sont les mâles complices des femmes adultères lapidées ? Pourquoi une femme en danger de mort ne pourrait-elle pas consulter un médecin homme ? Ou encore aller à la piscine en bikini (montrer sa chair, pouah !) et avoir des aventures sexuelles si cela lui chante sans risquer sa vie ? Pourquoi l'excision ?Pourquoi l'infibulation ? Les châtiments corporels ? Pourquoi cette barbarie qui noircit le monde et augmente le racisme réactionnel surtout depuis que les barbares veulent imposer leur rigidité aux civilisés ne se remet-elle jamais en question ? Pourquoi construisent-ils partout des mosquées au lieu d'écoles pour filles ? Pourquoi des femmes kamikazes tuent-elles des civils innocents ? Sinon pour vivre avec 72 vierges au paradis d'Allah ? Je prie les dames lesbiennes de bien vouloir m'excuser (je fais une caricature bien sûr) car même pour elles, la finalité érotique ne justifierait pas le moyen sanglant.
Nous avons connu dans le XX° siècle des boucheries, une parenthèse enchantée, celle de mai 1968 avec la pilule où les femmes pouvaient décider de leur fécondation ou non , de l'avortement (c'est mon ventre et je décide), de l'amour libre et de la distanciation du travail aliénant, des sacrifices pour les enfants et des guerres imbéciles (tautologie). Et puis, nous sommes passés de l'autre côté du pendule, celui d'un féminisme exacerbé. Les hommes de 68 voulaient soutenir le féminisme de leurs compagnes mais non remplacer l'ancien pouvoir machiste pour celui de l'autre. Aujourd'hui, sous certaines latitudes, certains hommes essayent par affection sincère d'aider leur compagne par de menus travaux ou l'occupation des marmots infernaux à caprice. Mais cela ne suffit pas (sauf en Afghanistan ?) et les femmes sont encore plus frustrées que les hommes parce que les princes charmants n'arrivent pas !
Les hommes n'arrivent plus à boire de la bière… pour limiter leur bide, à rigoler avec leurs amis, à roter ou à pêter au lit et en plus à regarder les beaux petits culs qui passent dans leur champ de vision tout en oubliant de descendre les poubelles et sans accepter de pisser assis.
Mais cependant, ils peuvent toujours vouloir séduire leur muse avec de gentilles attentions, des surprises, un resto ou simplement en leur manifestant leur amour pour elle.
Alors où est-ce que cela dérape ?
Je n'ai qu'indifférence envers le Grand Mufti de Jérusalem ou envers le Commandeur des croyants de l'Islam et même le sympathique Dalaï-lama qui ne peut comprendre que le Bouddha n'aurait jamais été bouddhiste mais par contre, je déteste le pape catholique (il s'agit ici d'une image car je ne connais pas ce vieillard réactionnaire et je ne parle que de l'institution pourrie qu'il représente). RATSINGER va bientôt canoniser un fasciste de l'Opus Dei espagnol et auparavant sa clique excommuniait mes amis libres-penseurs; cela le regarde et le salit, ce ne sont que des jugements de valeur sans la moindre base scientifique. Par contre, lorsqu'il se promène en Afrique noire chrétienne et qu'il dénonce l'emploi des préservatifs sans alternative crédible aux poussées de la nature, je le considère comme un criminel indirect envers l'humanité et un des fléaux principaux de la propagation de l'HIV (SIDA). Au cause de ce diable, la plupart de mes amis africains catholiques sont morts car confiant en la sagesse de cet imbécile.
L'hypocrisie catholique (Inquisition, guerre colonialiste pour le tombeau du Christ, légitimation de l'esclavage et des massacres amérindiens,…) est toujours vivace aujourd'hui avec ses pédophiles canadiens et américains et les souffrances que cette église suscite en niant le retour du refoulé par le célibat de ses prêtres. Je reviens au journal Libération de ce 18 août 2009, où un article est consacré à Fernando LUGO, président du Paraguay et évêque catholique responsable de 17 paternités illégitimes.
Evêque de San Pedro, à 150 km de la capitale Asunción, en 1999, pour séduire Viviana Carrillo (16 ans) venue lui demander de l'aide , le quinquagénaire viril (57 ans) lui répond : je n'obéis au vœu de chasteté que lorsque je porte la soutane!". C'est bien de la fange jésuitique dont il est question. "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" disaient déjà les bons pères blancs missionnaires du Congo vivant en moyenne avec trois makangu (maîtresses) mais refusant de baptiser les enfants de la seconde épouse "dans le péché". Pour rester sur l'exemple du Paraguay et de son Président, prince-Evêque, les conséquences cachées par le Vatican sont catastrophiques : 70% des enfants n'ont pas été reconnus par leur père (mais seulement les padrés) et dans ce pays machiste, les sociologues recensent que 80% des femmes ont été abusées sexuellement. Pourquoi mon dieu ?
Que peut-on faire ?
Supprimer cette institution malsaine qui veut qu'un couple humain vive l'entièreté de sa vie ensemble (soit 50 années de l'existence en commun, avec les progrès de la médecine). Certains aiment conserver les mêmes compagnons/compagnes de jeu et de communication, tant mieux pour eux, mais arrêtons avec cette souffrance instituée par un esprit malsain : nous ne sommes que des êtres de nature et l'affection peut se construire sur le plaisir sexuel pour devenir un contrat de coexistence d'au moins 7 ans, c'est en tout cas ce que préconisait Jean-Jacques ROUSSEAU : des familles assez longues dans la durée pour l'élevage des enfants. Je note en aparté que je suis libertaire et libre-penseur mais aussi en couple épanoui provisoire depuis 41 ans (donc c'est possible aussi).
Pourquoi toujours vouloir classer les gens dans des petites boîtes aseptisées alors que l'essentiel de notre vie relationnelle tourne autour de l'amour (celui de l'amante, de l'ami(e), de l'humanité). Ma compagne est ma meilleure amie, nous pouvons discuter tous les sujets sans tabou, nous amuser dans un bon restaurant, dans un voyage inédit et jouer à deux de nos corps. Le désir est à la fois dangereux et nécessaire. Il peut être brulant et il faut toujours beaucoup de délicatesse pour ne pas blesser l'autre car entre le désir de jouer/jouir, il y a aussi celui de dominer, de faire souffrir l'autre en ne respectant pas son altérité. Il est nécessaire de penser toute notre vie que nos amies ou amis ne sont pas nos choses et que nous devons les écouter avec grande attention, les respecter et ne jamais formuler de jugement de valeur à leur encontre. Deux femmes qui discutent peuvent être copines sans être amies si le cœur de leur échange est mangé par la dominance du genre : "Tu n'as pas un peu grossi toi ?" Cette médisance peut se retrouver dans les couples. Nous avons tous vu de ces vieux couples aigris par l'âge qui passe (selon les dessins de DUBOUT) où l'homme est enfermé dans le mutisme et où la femme tous les deux pas lui fait des remarques désobligeantes sans se remettre en cause elle-même. Ce ne sont plus des amis mais des gens qui vivent ensemble par habitude ou pour les enfants et parce qu'aussi, ils ont un peu peur de l'inconnu, d'un autre type de vie. Je suis un pessimiste parce que je pense que l'on n'a qu'une seule et unique vie et que ce genre de couple constitue la majorité de notre humanité. Carpe diem, dirais-je tout bas.
Jean-Marie LANGE, formateur GAP 18 août 2009.
[1] Marie GOUZE (1748-1793) née à Montauban le 7 mai 1748 prendre le nom d'Olympe de Gouzes en 1770, elle écrit en 1791 – soit deux ans après 1789 – la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle s'impliquera contre l'esclavage, les colonisations et les droits des personnes tels liberté d'expression, égalité des sexes, droit au divorce, abolition de la peine de mort, impôt sur les grosses fortunes, distribution des terres en friche à des paysans ou à des coopératives, création de maternité et de foyers solidaires pour les démunis. Elle s'oppose à la Terreur et sera guillotinée le 3.11.1793. Morte donc à 45 ans, elle n'a pas eu le temps d'être excommuniée par l'autre camp.
"La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droit."(Olympe de Gouzes)[1]
François DUBET, sociologue de l'éducation, nous dit que notre monde est devenu sans repère. La dominance reste le fric, l'exploitation et la consommation, soit une accumulation de signes ostentatoires de richesse pour plaire. Mais à qui si ce n'est qu'à notre éphémère ego ?
L'église catholique a inventé l'institution du mariage pour modifier la nature et faire en sorte que les hommes soient plus responsables des progénitures qu'ils engendrent, que le petit puisse être à la fois sécurisé dans les bras de sa mère et cadré/éduqué par l'autorité du père pour s'insérer socialement et ne pas manquer de respect à sa mère. Mais qui donne la légitimité à l'autorité du père ? Non pas cette ridicule institution du mariage qui selon le journal "Libération" du jour se solde par 45% de divorces (ce qui ne veut pas dire que les 55% des gens qui ne divorcent pas partagent joie, affection et projets).Un monde sans repère et rempli de contradictions depuis le village planétaire de la communication Coca Cola télévisuelle. De tous temps, les femmes ont été plus conditionnées à la soumission des normes, au péché et aux règlements, pourtant elles ont une pulsion sexuelle, comme les autres êtres humains ? De tous temps, les hommes ont été des combattants, des guerriers (progestérone) qui nourrissaient et protégeaient des raids extérieurs les femmes et les enfants sous un régime polygamique en échange de la jouissance sexuelle car ils ont toujours eu une pulsion sexuelle, comme les autres êtres humains ? De tous temps, les femmes ont été plus frustrées dans cette association naturelle des couples, pourquoi ?
Un monde absurde et aux repères éclatés fait qu'en Afghanistan par exemple on peut tuer ou torturer une personne parce qu'elle est du genre féminin. Il en va de même en Irak, en Iran, au Soudan, en Arabie, au Yémen, en Tchétchénie, en Algérie, en Lybie, au Turkménistan, en Indonésie, au Bengladesh, au Pakistan, au Kenya, en Tanzanie, au Sri Lanka, au Danemark (?)… là où le fondamentalisme islamique martyrise les femmes, les enferme sous la burka mais aussi à la maison (ne pas sortir sans son sac poubelle bleue et sans être accompagnée d'un enfant mâle). Où sont les mâles complices des femmes adultères lapidées ? Pourquoi une femme en danger de mort ne pourrait-elle pas consulter un médecin homme ? Ou encore aller à la piscine en bikini (montrer sa chair, pouah !) et avoir des aventures sexuelles si cela lui chante sans risquer sa vie ? Pourquoi l'excision ?Pourquoi l'infibulation ? Les châtiments corporels ? Pourquoi cette barbarie qui noircit le monde et augmente le racisme réactionnel surtout depuis que les barbares veulent imposer leur rigidité aux civilisés ne se remet-elle jamais en question ? Pourquoi construisent-ils partout des mosquées au lieu d'écoles pour filles ? Pourquoi des femmes kamikazes tuent-elles des civils innocents ? Sinon pour vivre avec 72 vierges au paradis d'Allah ? Je prie les dames lesbiennes de bien vouloir m'excuser (je fais une caricature bien sûr) car même pour elles, la finalité érotique ne justifierait pas le moyen sanglant.
Nous avons connu dans le XX° siècle des boucheries, une parenthèse enchantée, celle de mai 1968 avec la pilule où les femmes pouvaient décider de leur fécondation ou non , de l'avortement (c'est mon ventre et je décide), de l'amour libre et de la distanciation du travail aliénant, des sacrifices pour les enfants et des guerres imbéciles (tautologie). Et puis, nous sommes passés de l'autre côté du pendule, celui d'un féminisme exacerbé. Les hommes de 68 voulaient soutenir le féminisme de leurs compagnes mais non remplacer l'ancien pouvoir machiste pour celui de l'autre. Aujourd'hui, sous certaines latitudes, certains hommes essayent par affection sincère d'aider leur compagne par de menus travaux ou l'occupation des marmots infernaux à caprice. Mais cela ne suffit pas (sauf en Afghanistan ?) et les femmes sont encore plus frustrées que les hommes parce que les princes charmants n'arrivent pas !
Les hommes n'arrivent plus à boire de la bière… pour limiter leur bide, à rigoler avec leurs amis, à roter ou à pêter au lit et en plus à regarder les beaux petits culs qui passent dans leur champ de vision tout en oubliant de descendre les poubelles et sans accepter de pisser assis.
Mais cependant, ils peuvent toujours vouloir séduire leur muse avec de gentilles attentions, des surprises, un resto ou simplement en leur manifestant leur amour pour elle.
Alors où est-ce que cela dérape ?
Je n'ai qu'indifférence envers le Grand Mufti de Jérusalem ou envers le Commandeur des croyants de l'Islam et même le sympathique Dalaï-lama qui ne peut comprendre que le Bouddha n'aurait jamais été bouddhiste mais par contre, je déteste le pape catholique (il s'agit ici d'une image car je ne connais pas ce vieillard réactionnaire et je ne parle que de l'institution pourrie qu'il représente). RATSINGER va bientôt canoniser un fasciste de l'Opus Dei espagnol et auparavant sa clique excommuniait mes amis libres-penseurs; cela le regarde et le salit, ce ne sont que des jugements de valeur sans la moindre base scientifique. Par contre, lorsqu'il se promène en Afrique noire chrétienne et qu'il dénonce l'emploi des préservatifs sans alternative crédible aux poussées de la nature, je le considère comme un criminel indirect envers l'humanité et un des fléaux principaux de la propagation de l'HIV (SIDA). Au cause de ce diable, la plupart de mes amis africains catholiques sont morts car confiant en la sagesse de cet imbécile.
L'hypocrisie catholique (Inquisition, guerre colonialiste pour le tombeau du Christ, légitimation de l'esclavage et des massacres amérindiens,…) est toujours vivace aujourd'hui avec ses pédophiles canadiens et américains et les souffrances que cette église suscite en niant le retour du refoulé par le célibat de ses prêtres. Je reviens au journal Libération de ce 18 août 2009, où un article est consacré à Fernando LUGO, président du Paraguay et évêque catholique responsable de 17 paternités illégitimes.
Evêque de San Pedro, à 150 km de la capitale Asunción, en 1999, pour séduire Viviana Carrillo (16 ans) venue lui demander de l'aide , le quinquagénaire viril (57 ans) lui répond : je n'obéis au vœu de chasteté que lorsque je porte la soutane!". C'est bien de la fange jésuitique dont il est question. "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" disaient déjà les bons pères blancs missionnaires du Congo vivant en moyenne avec trois makangu (maîtresses) mais refusant de baptiser les enfants de la seconde épouse "dans le péché". Pour rester sur l'exemple du Paraguay et de son Président, prince-Evêque, les conséquences cachées par le Vatican sont catastrophiques : 70% des enfants n'ont pas été reconnus par leur père (mais seulement les padrés) et dans ce pays machiste, les sociologues recensent que 80% des femmes ont été abusées sexuellement. Pourquoi mon dieu ?
Que peut-on faire ?
Supprimer cette institution malsaine qui veut qu'un couple humain vive l'entièreté de sa vie ensemble (soit 50 années de l'existence en commun, avec les progrès de la médecine). Certains aiment conserver les mêmes compagnons/compagnes de jeu et de communication, tant mieux pour eux, mais arrêtons avec cette souffrance instituée par un esprit malsain : nous ne sommes que des êtres de nature et l'affection peut se construire sur le plaisir sexuel pour devenir un contrat de coexistence d'au moins 7 ans, c'est en tout cas ce que préconisait Jean-Jacques ROUSSEAU : des familles assez longues dans la durée pour l'élevage des enfants. Je note en aparté que je suis libertaire et libre-penseur mais aussi en couple épanoui provisoire depuis 41 ans (donc c'est possible aussi).
Pourquoi toujours vouloir classer les gens dans des petites boîtes aseptisées alors que l'essentiel de notre vie relationnelle tourne autour de l'amour (celui de l'amante, de l'ami(e), de l'humanité). Ma compagne est ma meilleure amie, nous pouvons discuter tous les sujets sans tabou, nous amuser dans un bon restaurant, dans un voyage inédit et jouer à deux de nos corps. Le désir est à la fois dangereux et nécessaire. Il peut être brulant et il faut toujours beaucoup de délicatesse pour ne pas blesser l'autre car entre le désir de jouer/jouir, il y a aussi celui de dominer, de faire souffrir l'autre en ne respectant pas son altérité. Il est nécessaire de penser toute notre vie que nos amies ou amis ne sont pas nos choses et que nous devons les écouter avec grande attention, les respecter et ne jamais formuler de jugement de valeur à leur encontre. Deux femmes qui discutent peuvent être copines sans être amies si le cœur de leur échange est mangé par la dominance du genre : "Tu n'as pas un peu grossi toi ?" Cette médisance peut se retrouver dans les couples. Nous avons tous vu de ces vieux couples aigris par l'âge qui passe (selon les dessins de DUBOUT) où l'homme est enfermé dans le mutisme et où la femme tous les deux pas lui fait des remarques désobligeantes sans se remettre en cause elle-même. Ce ne sont plus des amis mais des gens qui vivent ensemble par habitude ou pour les enfants et parce qu'aussi, ils ont un peu peur de l'inconnu, d'un autre type de vie. Je suis un pessimiste parce que je pense que l'on n'a qu'une seule et unique vie et que ce genre de couple constitue la majorité de notre humanité. Carpe diem, dirais-je tout bas.
Jean-Marie LANGE, formateur GAP 18 août 2009.
[1] Marie GOUZE (1748-1793) née à Montauban le 7 mai 1748 prendre le nom d'Olympe de Gouzes en 1770, elle écrit en 1791 – soit deux ans après 1789 – la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle s'impliquera contre l'esclavage, les colonisations et les droits des personnes tels liberté d'expression, égalité des sexes, droit au divorce, abolition de la peine de mort, impôt sur les grosses fortunes, distribution des terres en friche à des paysans ou à des coopératives, création de maternité et de foyers solidaires pour les démunis. Elle s'oppose à la Terreur et sera guillotinée le 3.11.1793. Morte donc à 45 ans, elle n'a pas eu le temps d'être excommuniée par l'autre camp.
mardi 18 août 2009
GAP Evaluation TUGWIZIMBUTO Kayoba(Burundi)
GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE jm.lange@skynet.be
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Liège, le 28 mars 2009.
A l'attention de Messieurs Zébédée NDAYIZEYE, agronome de KAYOBA et Joseph HAJAYANDI, agronome de zone MAKAMBA,
C/O DPAE MAKAMBA
BP 98 BUJUMBURA – BURUNDI
Cher Zébédée (et bien sûr également Cher Joseph),
En 2007, nous avons eu le plaisir de faire votre connaissance et de vous demander de suivre selon vos possibilités la coopérative de KAYOBA TUGWIZUMURIMBU que notre association voulait parrainer; en 2008, Régine et Birgit ont installé un four solaire à KAYOBA.
Cher Zébédée, nous avons appris que tu étais installé sur la colline et que tu peux ainsi mieux superviser le projet "jardins" cher au GAP. Nous avons écrit à Joseph le 19 janvier 2008 et cette fois-ci à toi. Que penses-tu de l'évaluation de ce projet : pour nous, au départ, il y avait beaucoup trop d'inscrits et trop peu de travailleuses/travailleurs effectifs aux champs et/ou présents aux réunions, faites-vous la prise de présence ? Sur l'exercice 2007 et 2008, pouvez-vous nous dire combien de légumes vendus ? lesquels? qui a touché les ventes ? Quelle est la somme mise en banque pour d'autres investissements ? Quelles sont les semences qui vont bien? Les parcelles ont-elles été agrandies? Pour mémoire, nous ne sommes pas une asbl caritative mais d'entraide pour les cultivateurs qui veulent s'investir dans une autonomie villageoise, nous avons mis beaucoup de nos économies pour soutenir des projets qui en fait ne sont pas les nôtres et personne ne viendra en 2009 car nous n'avons plus d'argent pour nous permettre ne fut-ce que le voyage.
Nous prévoyons de revenir peut-être en 2010 mais uniquement si des donateurs nous donnent de l'argent pour vous et cela se présente mal car nous n'avons jamais de nouvelles à transmettre, alors les gens d'ici pensent que les coopérateurs ont pris cet argent (investi en semences et en matériels aratoires) et qu'il n'y avait pas de réciprocité d'information alors que nous, nous voulons en échange une évolution autonome de ce village pilote ?
Nous avons aussi présenté nos photos dans des milieux agricoles autochtones et là, les agriculteurs rient de nous car ils savent que, partout dans le monde, de l'Asie à l'Amérique latine, lorsqu'il y a des collines, on cultive avec des cultures en terrasses pour éviter le lessivage des sols et l'érosion de la terre arable. Or, sur certaines photos montrant les terrains à gauche en sortant du hameau en montant, on voit des lignes de cultures parallèles au sens de la pente de la colline et non perpendiculaires, cela va donc irrémédiablement abîmer les sols, comme à Madagascar. Pour modifier cette erreur dramatique, le travail est énorme: il faut enlever les 10-12 premiers centimètres du sol de surface dite couche arable et la mettre provisoirement dans des sacs puis niveler le sol pour en faire des petites terrasses comme si on faisait une route à flanc de montagne, puis fortifier la terre de la base de la terrasse avec des pierres ou de la latérite pour éviter l'érosion. Ensuite lorsque la terrasse est stable et s'est un peu tassée elle-même avec les premières fortes pluies, on redépose sur le sol la terre arable (prélevée auparavant dans les sacs) et on y sème une légumineuse pour enrichir le substrat en azote naturel.
Pour le second problème, soulevé par Joseph, il y a plus d'un an, nous sommes tous d'accord, y compris les donateurs et les agriculteurs de chez nous qu'utiliser des engrais chimiques, c'est payer aux marchands les bénéfices récoltés par les cultures. Les marchands commencent avec des prix modestes puis les augmentent lorsque le sol ne sait plus s'en passer; c'est pour cela que nous avions montré l'idée des fosses à compost pour la décomposition de la biomasse que l'on peut activer avec de la chaux.
Notre président GAP, Patrick LECEUX, propose un essai de terrasses qui serait mené par une équipe de cinq femmes amies et responsables collectivement : deux agricultrices d'expérience + 3 jeunes femmes sans travail sur la colline pour les former aux techniques modernes. Si vous trouvez cette équipe de volontaires et que celles-ci sont répertoriées par vous et commencent à installer des terrasses, Patrick viendra peut-être en 2009 tout seul vérifier si des terrasses sont là et si oui, en 2010 nous achèterons alors à ce sous-groupe de 5 femmes deux petites vaches à laisser paître sur ses terrasses en jachère pour qu'elles enrichissent la dite parcelle de leurs déjections naturelles (un projet que nous avons vu au Mali).
Le lait et la viande des futurs veaux appartiendront à l'équipe de 5 qui en échange nous dira, après un an, ce qu'elles auront produit et vendu en légumes sur ce terrain amélioré.
L'argent des recettes légumes serait placé sur un compte en banque différent de TUGWIZIMBUTO (pour pouvoir comparer) jusqu'à ce que sur le compte il y ait la moitié du prix des vaches achetées. Ensuite en 2013 peut-être, nous pourrions remetre sur ce compte l'autre moitié en argent pour que l'équipe s'achète encore deux nouvelles vaches et qu'elle recommence l'épargne de cette mini-coopérative. Qu'en pensez-vous ?
Si en 2009, Patrick constate le travail et que celui-ci est confirmé en 2010 par l'équipe venant installer un troisième four à Makamaba et que nous recevons des rapports trimestriels comme le contrat le stipulait (tel le seul rapport reçu le 10.12.2007), nous aurons alors rétabli la confiance des gens d'ici envers la possibilité des gens de Kayoba de travailler en équipe et le hameau deviendra un village pilote respecté dans tout le Chef-lieu.
Encore bravo pour vos travaux de conseillers agricoles,
Marie-Claire LANGE , Secrétaire GAP, Jean-Marie LANGE, formateur GAP.
P.S. : Nous vous joignons la copie d'un article paru dans une revue agricole très sérieuse et qui explique plus en detail les cultures en terrasses et la fertilité des sols ainsi que dix euros pour les timbres de la réponse et vos autres frais.
GAP INFO
REPONSE DE L'AGRONOME Joseph HAJAYANDI sur la situation de l'association TUGWIZIMBUTO de KAYOBA (Burundi)
La situation de la saison B se trouve sur la fiche des recettes et dépenses (ci-après) :
Recettes Dépenses
En caisse : 19.400 FBU
18.03.09 Vente de tomates (90 kg) 35.000 FBU
14.05.09 Vente des oignons (30 kg) 12.000
==========
TOTAL 66.400
05.06.09 Achat de 3 comprimés pour vermification des porcs 1000 FBU
SOLDE 65.400 FBU
La situation de la saison C : on a en pépinière :
- 5 plates-bandes d'oignons rouges
- 2 plates-bandes d'oignons blancs.
Réponses aux questions que vous nous avez posées :
Actuellement ceux qui se présentent dans les travaux sont au nombre de 17, les autres ont abandonné, peut-être qu'ils voulaient plus d'intérêts immédiats.
Pour les légumes vendus en 2007-2008) Amaranthe, tomates, oignons, poireaux, poivrons), on a sur le compte 70.000 FBU (le compte est tenu par le président et le trésorier).
Les semences qui vont bien sont l'Amaranthe (variété locale), oignon, choux, poivron, tomate. Les parcelles ne sont pas très grandes, vous avez vu vous-mêmes qu'il y a un problème de terre.
Pour l'idée de choisir 5 membres (femmes) qui pourraient faire des cultures en terasses, on choisit les membres suivants :
SAVYINANA Violette
KAMIKAI (KARIKAZI) Fébronie,
NTIRAMPEBA Lyduvine
NEUDEHEYE Marcienne,
NYANDUI Spéciose.
On est en train de cherche le terrain pour débuter les travaux de terrassement mais là aussi, nous aurons le problème d'avoir un terrain suffisant
Le four est utilisé seulement par quelques membres de la famille où il est installé, les autres ne l'ont pas encore
apprécié.
Concernant les rapports, il est vrai que nous sommes quelquefois en retard mais nous avons déjà envoyé 4 rapports, 3 que j'ai posté moi-même et un par Zébédée.
Merci de votre soutien.
GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIAL
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE; gap.belgique@skynet.be.
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Site : http://soutien.et.autonomie. Free.fr; Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;
Liège, le 16 août 2009
A l'attention de Monsieur Joseph HAJAYANDI, agronome C/O DPEA, BP.98
BUJUMBURA, Burundi
Objet : rapport Joseph du 13.07.09
Cher Joseph,
Je tiens à te remercier pour l'excellent travail de communication que tu as accomplis, cela nous motive de notre côté. Bernard nous a transmis ton rapport hier. Je vous qu'une des volontaires pour un travail d'équipe (en 5 femmes) a été une des deux premières débroussailleuses Fébronie (avec Donavina, comment va-t-elle ?), elles sont à féliciter. Pourrais-tu dans un prochain courrier nous noter en imprimé les nom et prénom des 17membres de l'association TUGWIZIMBUTO, ils pourraient un jour devenir un exemple pour notre devise belge "L'union fait la force" auprès des autres collines (comme exemple pilote). J'ai écrit à Zébédée (pour un peu changer) mais je n'ai pas reçu sa réponse.
Porte toi bien ainsi que ta famille.
Marie-Claire et Jean-Marie LANGE,
p.s. : Ci-joint 10 euros, 5 pour les timbres et 5 pour Fébronie comme cadeau d'encouragement.
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE jm.lange@skynet.be
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Liège, le 28 mars 2009.
A l'attention de Messieurs Zébédée NDAYIZEYE, agronome de KAYOBA et Joseph HAJAYANDI, agronome de zone MAKAMBA,
C/O DPAE MAKAMBA
BP 98 BUJUMBURA – BURUNDI
Cher Zébédée (et bien sûr également Cher Joseph),
En 2007, nous avons eu le plaisir de faire votre connaissance et de vous demander de suivre selon vos possibilités la coopérative de KAYOBA TUGWIZUMURIMBU que notre association voulait parrainer; en 2008, Régine et Birgit ont installé un four solaire à KAYOBA.
Cher Zébédée, nous avons appris que tu étais installé sur la colline et que tu peux ainsi mieux superviser le projet "jardins" cher au GAP. Nous avons écrit à Joseph le 19 janvier 2008 et cette fois-ci à toi. Que penses-tu de l'évaluation de ce projet : pour nous, au départ, il y avait beaucoup trop d'inscrits et trop peu de travailleuses/travailleurs effectifs aux champs et/ou présents aux réunions, faites-vous la prise de présence ? Sur l'exercice 2007 et 2008, pouvez-vous nous dire combien de légumes vendus ? lesquels? qui a touché les ventes ? Quelle est la somme mise en banque pour d'autres investissements ? Quelles sont les semences qui vont bien? Les parcelles ont-elles été agrandies? Pour mémoire, nous ne sommes pas une asbl caritative mais d'entraide pour les cultivateurs qui veulent s'investir dans une autonomie villageoise, nous avons mis beaucoup de nos économies pour soutenir des projets qui en fait ne sont pas les nôtres et personne ne viendra en 2009 car nous n'avons plus d'argent pour nous permettre ne fut-ce que le voyage.
Nous prévoyons de revenir peut-être en 2010 mais uniquement si des donateurs nous donnent de l'argent pour vous et cela se présente mal car nous n'avons jamais de nouvelles à transmettre, alors les gens d'ici pensent que les coopérateurs ont pris cet argent (investi en semences et en matériels aratoires) et qu'il n'y avait pas de réciprocité d'information alors que nous, nous voulons en échange une évolution autonome de ce village pilote ?
Nous avons aussi présenté nos photos dans des milieux agricoles autochtones et là, les agriculteurs rient de nous car ils savent que, partout dans le monde, de l'Asie à l'Amérique latine, lorsqu'il y a des collines, on cultive avec des cultures en terrasses pour éviter le lessivage des sols et l'érosion de la terre arable. Or, sur certaines photos montrant les terrains à gauche en sortant du hameau en montant, on voit des lignes de cultures parallèles au sens de la pente de la colline et non perpendiculaires, cela va donc irrémédiablement abîmer les sols, comme à Madagascar. Pour modifier cette erreur dramatique, le travail est énorme: il faut enlever les 10-12 premiers centimètres du sol de surface dite couche arable et la mettre provisoirement dans des sacs puis niveler le sol pour en faire des petites terrasses comme si on faisait une route à flanc de montagne, puis fortifier la terre de la base de la terrasse avec des pierres ou de la latérite pour éviter l'érosion. Ensuite lorsque la terrasse est stable et s'est un peu tassée elle-même avec les premières fortes pluies, on redépose sur le sol la terre arable (prélevée auparavant dans les sacs) et on y sème une légumineuse pour enrichir le substrat en azote naturel.
Pour le second problème, soulevé par Joseph, il y a plus d'un an, nous sommes tous d'accord, y compris les donateurs et les agriculteurs de chez nous qu'utiliser des engrais chimiques, c'est payer aux marchands les bénéfices récoltés par les cultures. Les marchands commencent avec des prix modestes puis les augmentent lorsque le sol ne sait plus s'en passer; c'est pour cela que nous avions montré l'idée des fosses à compost pour la décomposition de la biomasse que l'on peut activer avec de la chaux.
Notre président GAP, Patrick LECEUX, propose un essai de terrasses qui serait mené par une équipe de cinq femmes amies et responsables collectivement : deux agricultrices d'expérience + 3 jeunes femmes sans travail sur la colline pour les former aux techniques modernes. Si vous trouvez cette équipe de volontaires et que celles-ci sont répertoriées par vous et commencent à installer des terrasses, Patrick viendra peut-être en 2009 tout seul vérifier si des terrasses sont là et si oui, en 2010 nous achèterons alors à ce sous-groupe de 5 femmes deux petites vaches à laisser paître sur ses terrasses en jachère pour qu'elles enrichissent la dite parcelle de leurs déjections naturelles (un projet que nous avons vu au Mali).
Le lait et la viande des futurs veaux appartiendront à l'équipe de 5 qui en échange nous dira, après un an, ce qu'elles auront produit et vendu en légumes sur ce terrain amélioré.
L'argent des recettes légumes serait placé sur un compte en banque différent de TUGWIZIMBUTO (pour pouvoir comparer) jusqu'à ce que sur le compte il y ait la moitié du prix des vaches achetées. Ensuite en 2013 peut-être, nous pourrions remetre sur ce compte l'autre moitié en argent pour que l'équipe s'achète encore deux nouvelles vaches et qu'elle recommence l'épargne de cette mini-coopérative. Qu'en pensez-vous ?
Si en 2009, Patrick constate le travail et que celui-ci est confirmé en 2010 par l'équipe venant installer un troisième four à Makamaba et que nous recevons des rapports trimestriels comme le contrat le stipulait (tel le seul rapport reçu le 10.12.2007), nous aurons alors rétabli la confiance des gens d'ici envers la possibilité des gens de Kayoba de travailler en équipe et le hameau deviendra un village pilote respecté dans tout le Chef-lieu.
Encore bravo pour vos travaux de conseillers agricoles,
Marie-Claire LANGE , Secrétaire GAP, Jean-Marie LANGE, formateur GAP.
P.S. : Nous vous joignons la copie d'un article paru dans une revue agricole très sérieuse et qui explique plus en detail les cultures en terrasses et la fertilité des sols ainsi que dix euros pour les timbres de la réponse et vos autres frais.
GAP INFO
REPONSE DE L'AGRONOME Joseph HAJAYANDI sur la situation de l'association TUGWIZIMBUTO de KAYOBA (Burundi)
La situation de la saison B se trouve sur la fiche des recettes et dépenses (ci-après) :
Recettes Dépenses
En caisse : 19.400 FBU
18.03.09 Vente de tomates (90 kg) 35.000 FBU
14.05.09 Vente des oignons (30 kg) 12.000
==========
TOTAL 66.400
05.06.09 Achat de 3 comprimés pour vermification des porcs 1000 FBU
SOLDE 65.400 FBU
La situation de la saison C : on a en pépinière :
- 5 plates-bandes d'oignons rouges
- 2 plates-bandes d'oignons blancs.
Réponses aux questions que vous nous avez posées :
Actuellement ceux qui se présentent dans les travaux sont au nombre de 17, les autres ont abandonné, peut-être qu'ils voulaient plus d'intérêts immédiats.
Pour les légumes vendus en 2007-2008) Amaranthe, tomates, oignons, poireaux, poivrons), on a sur le compte 70.000 FBU (le compte est tenu par le président et le trésorier).
Les semences qui vont bien sont l'Amaranthe (variété locale), oignon, choux, poivron, tomate. Les parcelles ne sont pas très grandes, vous avez vu vous-mêmes qu'il y a un problème de terre.
Pour l'idée de choisir 5 membres (femmes) qui pourraient faire des cultures en terasses, on choisit les membres suivants :
SAVYINANA Violette
KAMIKAI (KARIKAZI) Fébronie,
NTIRAMPEBA Lyduvine
NEUDEHEYE Marcienne,
NYANDUI Spéciose.
On est en train de cherche le terrain pour débuter les travaux de terrassement mais là aussi, nous aurons le problème d'avoir un terrain suffisant
Le four est utilisé seulement par quelques membres de la famille où il est installé, les autres ne l'ont pas encore
apprécié.
Concernant les rapports, il est vrai que nous sommes quelquefois en retard mais nous avons déjà envoyé 4 rapports, 3 que j'ai posté moi-même et un par Zébédée.
Merci de votre soutien.
GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIAL
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Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE; gap.belgique@skynet.be.
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Site : http://soutien.et.autonomie. Free.fr; Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;
Liège, le 16 août 2009
A l'attention de Monsieur Joseph HAJAYANDI, agronome C/O DPEA, BP.98
BUJUMBURA, Burundi
Objet : rapport Joseph du 13.07.09
Cher Joseph,
Je tiens à te remercier pour l'excellent travail de communication que tu as accomplis, cela nous motive de notre côté. Bernard nous a transmis ton rapport hier. Je vous qu'une des volontaires pour un travail d'équipe (en 5 femmes) a été une des deux premières débroussailleuses Fébronie (avec Donavina, comment va-t-elle ?), elles sont à féliciter. Pourrais-tu dans un prochain courrier nous noter en imprimé les nom et prénom des 17membres de l'association TUGWIZIMBUTO, ils pourraient un jour devenir un exemple pour notre devise belge "L'union fait la force" auprès des autres collines (comme exemple pilote). J'ai écrit à Zébédée (pour un peu changer) mais je n'ai pas reçu sa réponse.
Porte toi bien ainsi que ta famille.
Marie-Claire et Jean-Marie LANGE,
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