GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
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DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Site : http://soutien.et.autonomie.free.fr
Liège, le 16 août 2009.
Evaluation GAP du "Projet Burundi" à la réunion informellle du 15.08.09
Remarque préliminaires
"On ne peut faire le bonheur des gens à leur place ou malgré eux."(Marie-Claire LANGE)
- D'un point de vue global, nous appartenons à des continents différents avec non seulement un écart de développement matériel mais aussi des modes de pensée différents, des traditions, des habitudes parfois complètement en opposition. C'est avec notre vision de nécessité de responsabilité et d'autonomie pour l'épanouissement de l'individu que nous avons conçu nos projets correspondants en fonction des objectifs déclarés de notre asbl. Mais est-ce là vraiement la priorité des autochtones ? (même si c'est la nôtre).
- D'un point de vue individuel, nous n'avons ni la même instruction, ni le même niveau de développement. Nous ne pouvons donc demander aux autochtones de se comporter comme nous le souhaiterions notamment au niveau de l'écriture ou de la maîtrise de la langue française. Nous ne pouvons leur en tenir rigueur si nous ne les trouvons pas à la hauteur et s'ils ne partagent pas nos vues.
- Même si changer les choses paraît à notre point de vue important, nous rencontrerons déjà chez nous pas mal de résistance au changemenet et donc à plus forte raison là-bas. Changer les mentalités, cela prend au moins une génération et ce n'est pas en deux ans que nous pouvons avoir des résultats tangibles.
- Nous ne connaissons pas vraiment la réalité du terrain et donc, en fonction de ce qu'elle est, il est nécessaire de nous y ajuster, les priorités des uns ne correspondant pas forcément à celles des autres. Interviennent en outre la dispersion de l'habitat, la situation de suffisance alimentaire atteinte.
- Lorsque nous avons cherché un terrain d'intervention, nous avons contacté Régine qui a hésité avant de dire oui, craignant qu'on ne lui reproche de favoriser sa famille, ce qui est bien le cas aujourd'hui chez les autochtones. Il nous fallait une porte d'entrée et nous avons donc parlé de "projet pilote", ce qui ne peut se confondre avec le népotisme.
Règles de dynamique des groupes pour un fonctionnement harmonieux des équipes de travail
1. La Courtoisie (deux personnes qui se fâchent ne produisent rien d'autres que deux émotions). Sans intimidation (hausser le ton, crier, couper la parole, quitter la table des négociations,…),A on doit respecter la susceptibilité de chacun. Il est en effet nécessaire de préciser que la communication est complexe et que prendre la parole n'est que de l'expression qui n'est pas en soi structurée.
2. L'Argumentation : Dire une chose certes mais l'étayer sur des arguments probants; à défaut de vérité, qu'ils soient au moins valides.
3. Contre-proposition : Si je ne suis pas d'accord avec un autre projet (en plus de la courtoisie et des arguments), je dois aussi m'impliquer et proposer un projet de remplacement plutôt que de rester évaluateur.
4. Pas de critique ad hominem : Eviter les jugements de valeur et les projections du genre "moi à ta place".
5. Démocratie appliquée : Lors d'une décision commune, tous doivent participer. Imaginons une équipe d'intervention de 5 membres où une personne fait une proposition et une autre l'exact contraire, il ne peut être question qu'un seul acteur décide pour 5 et tous doivent se prononcer.
6. Pas de sacrifice : On ne doit pas se forcer ou s'épuiser et notre bien-être est aussi important que nos projets. Si nous faisons une chose par devoir, il n'y aura plus de la solidarité mais de l'obscurantisme.
7. Respecter sa parole : ses engagements vis-à-vis du temps des autres, des rendez-vous, des tâches,…On commence un projet à l'heure dite et on le finit également à l'heure. Le timing est une notion occidentale mais aussi une valeur (la précision et le respect de l'autre qui nous attend).
8. Réseau maillé : En organisation du travail moderne, le système le plus performant est le réseau maillé. Comme un paquet de cordes où tous les noeuds sont des intervenants interchangeables, ce que l'un sait faire l'autre le peut aussi, ce qui donne l'opportunité de se remplacer.
9. Agir notre spécificité : Nous pouvons apporter à l'équipe nos spécificités : ceux qui font les comptes, ceux qui parlent les langues vernaculaires, ceux qui gagnent de l'argent, ceux qui rédigent des rapports ou alimentent le blog. Il est donc conseillé à chacun de s'impliquer et d'en faire état lors de réunion.
10. L'Animateur : en début de réunion pointera les présents à l'heure, les excusés, les absents ainsi que pendant la réunion ceux qui doivent partir car ils ont mieux à faire ailleurs. Les réunions ne doivent pas être trop longues pour ne pas lasser (2 h), l'animateur demandera pour chacune un secrétaire rapporteur qui dactylographiera son rapport pour chacun. L'animateur sera directif sur la forme (ne pas se couper la parole par exemple) et permissif sur le fond (créativité), il reformulera les idées émises de façon à ce que le secrétaire ai le temps de noter et pour ne pas se perdre en redondance. Pendant la réunion, il veuillera que l'on ne s'écarte pas de l'ordre du jour, il reformulera des propositions trop touffues et fera taire les plus bavards pour donner la parole au plus silencieux. L'animateur termine la réunion sur des prises de position avec des responsabilités (qui fait quoi ?) et ds projets d'action concrets en accords avec les objectifs de l'asbl.
11. ELUCIDATION : Avant de débuter la réunion suivante, l'animateur demandera une évaluation détaillée et de la précédente et des engagements de chacun et ces informations seront actées aux cahiers des rapports. Evaluer, c'est vérifier si oui ou non une proposition est atteinte et non critiquer une personne par des jugements affectifs. Elucider une problématique permettra de ne pas recommencer les mêmes erreurs.
12. Pédagogie du projet : Construire des projets, c'est partir de l'écoute des besoins des gens, puis de l'analyse in situ de la faisabilité de ceux-ci par une équipe. Dans le tiers-monde par exemple, le besoin majeur et légitime sera toujours celui d'argent pour consommer et peu de projet d'autonomie ou de solidarité villageoise. Les projets doivent être modestes, concrets, délimités, et évaluables.
Et par rapport aux différents projets du GAP au Burundi ?
L'atelier de couture UMWETE à Makamaba
Il faut reconnaître que c'est un échec même si financièrement, c'est là que nous avions investi le plus. Des erreurs ont été commises de part et d'autre. Nous avions raison lorsque nous pensions qu'il était préférable de s'installer sur la colline de KAYOBA pour un coût moindre plutôt que de vouloir à tout prix intervenir à MAKAMBA. Ce projet était prioritairement destiné à aider les jeunes femmes de KAYOBA et non de MAKAMBA. Cela dit, nous avions donné notre confiance et confié des responsabilités trop lourdes à celle qui les portait. Il faut arrêter de ressasser, d'en faire une affaire de personne et tourner la page : on arrête là, le projet couture est abandonné par le GAP asbl. Petit point positif en presque trois ans : une jeune femme a pu être formée et a trouvé du travail.
Le projet jardin TUGWIZIMBUTO à KAYOBA et le projet nutritionnel
Le projet jardin a ét très lent à démarre : graines et plantes non connues et donc résistance au changement, habitude de cultures différentes, notamment au niveau des courbes de niveau, difficultés d'admettre que pour une rentabilité correcte, il faut étaler les semis dans le temps, pincer les tomates, difficultés à trouver des terrains d'expérimentation en l'absence de biens communaux, habitudes d'utilisation d'engrais chimiques,…En positif, cela tourne modestement et avec le suivi des autorités agricoles locales (DEPA) puisque nous avons un agronome officiel qui semble tout doucement comprendre où nous voulons en venir avec le respect de l'environnement.
Par contre, pour un projet éventuel de conservation des surplus, nous ne sommes encore nulle part, entre autres parce que beaucoup de difficultés matérielles doivent d'abord être résolues, notamment au niveau du matériel nécessaire (mais d'autre pays comme le Mali ont tenté des expériences de matériel récupéré et stérilisé par exemple).
Au niveau nutritionnel, deux relais possibles pour l'instant :
- les cours donnés par Béatrice à l'hôpital,
- les cours donné des les écoles.
- Nous avons amené deux fours solaires sans trop savoir au départ comme les utiliser (non prévus dans nos objectifs). Un a été installé à la maternité et fait l'objet d'une tournante d'utilisation entre les bouillotes des prématurés, la stérilisation du matériel médical, les cours de Béatrice et les cours des écoles. Par équité pour la maternité de l'hôpital, il serait nécessaire qu'elle dispose également d'un four, d'autant que Béatrice pourrait l'utiliser pour ses cours de nutrition. Birgit signale qu'elle peut en trouver de moins coûteux.
- Au niveau des écoles, trois groupes scolaires se le partagent, c'est peut-être beaucoup. La maternité aurait-elle besoin d'un deuxième ? mais pour quelle utilité ? Il faut en priorité voir ce qu'en pensent le médecin et les intéressés. Est-ce vraiment nécessaire ? Qu'est ce que cela pourrait apporter de plus en rapport avec nos objectifs d'autonomisation ? Pour ce qui concerne, le four solaire amene sur la colline du village de KAYOBA, il n'a pas encore, selon l'agronome, trouvé son utilisation réelle pour diverses raisons et notamment la dispersion de l'habitat mais aussi le fait qu'il soit installé au sein d'une seule famille, celle de notre intervenante; il ne semble pas utilisé par les autres familles. Notre objectif de solidarité n'est donc pas atteint, l'individualisme est encore trop ancré.
L'alphabétisation
Rien n'a pu être entrepris jusqu'à présent et cela en raison du fait que l'enseignement est en majorité confessionnel, ce qui va à l'encontre de notre philosophie des droits de l'homme.
Toutefois, une école vient d'être construite sur une colline par les villageois eux-mêmes car c'était la condition pour que l'Etat fournisse le matériel et surtout un maître. Il y aurait peut-être là une ouverture possible en-dehors des heures d'occupation scolaire pour utiliser le lieu et les compétences du maître en vue de travailler à l'alphabétisation des adultes. A voir en fonction des réalités du terrain une fois de plus. L'idée d'une correspondance, voire entre classe de 5ème et 6ème primaire là-bas et ici a également été lancée. Mais dans quelle langue puisque le français est abandonné ?
Marie-Claire Lange, Secrétaire GAP, 16.08.09
mardi 25 août 2009
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