GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali et aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;
CAPI – Cahiers d'Autoformation Psychosociale en Pédagogie institutionnelle -
SOMMAIRE des précédents articles de cette revue bimensuelle de réflexions pédagogiques du GAP
N°1 – Janv-Fév. 2006 : Qu'est ce que le GAP ?
N°2 – Mars-Avril 06: Le cahier des offres de formation du GAP.
N°3 - Mai-Juin 06 : La colère des enseignants (gestion des conflits – opus 1)
N°4 – Juill.-août 06 : La pensée rationnelle (gestion des conflits – opus 2)
N°5 – Sept.-Oct.06 : Totem et tabou
N°6 – Nov. Déc. 06 : Jalousie et fonctionnement à la croyance (Médiation couple – opus 1)
N°7 – Janv.Fév. 07 : L'Avant-projet pédagogique BURUNDI
N°8 – Mars-Avril 07 : La Dynamique des Groupes, l'organisation sociale et l'homme de la singularité.
N°9 – Mai-Juin 07 : Histoire de vie en groupe et aide sociale (Proposition au Congrès international des professionnels francophones de l'intervention). Pédagogie du projet.
N°10 – Juillet-Août 07 : Rapport d'activité "Enfants de Kayoba" première phase "Voyage d'études et de faisabilité 2007"
N°11 – Sept.Oct.07 : Le chaman et le formateur
N°12 – Nov.Dec. 07 – L'identité personnelle, une insertion sociale ?
N°13 – Janv.Fév.08 – La genèse des alchimistes pour l'éducation à une spiritualité laïque
N°14 – Mars-avril 08 - Le travail des intervenants sociaux (1) : Pour une insertion sociale et multiculturelle citoyenne.
N°15 – Mai-Juin 08 – Le travail des intervenants sociaux (2) : Emploi, travail et méthodes d'intervention.
N°16 – Juillet-Août 08 – Le travail des intervenants sociaux (3) : Fantasme de toute puissance, démocratie ou génocide.
N°17 – Sept. Oct. 08 : La souffrance du désir et le détachement
N°18 – Nov. Déc.08 : Le stress et les consciences
N°19 – Janv-Fev 09 : Le triangle rouge de la lutte contre tous les racismes
N°20 – Mars-Avril 09 : La psychologie des émotions.
N°21- Mai-juin 09 : La raison sensible (combattre les fidèles au nom des infidèles).
N°22 – Juill-Août 09 : Le néant et l'être affamé
N°23 – Sept-Oct 09 : Multiculturalisme et autoformation
CAPI – Cahiers d'Autoformation Psychosociale en Pédagogie institutionnelle N°23
MULTICULTURALISME et autoformation psychosociale citoyenne
Lorsque des petits abordent l'école primaire, dans certaines familles, on leur impose la contrainte de faire les devoirs prescrits au journal de classe et d'étudier les leçons car même si on n'est pas de la culture bourgeoise, on en connaît les normes dominantes de la culture scolaire incontournable pour une insertion sociale convenable. Tout se passe avant six ans certes mais le fossé commencera à s'amplifier dès le début de l'école primaire.
Pour des petits enfants, comment faire des efforts intellectuels plutôt que d'"aller jouer" s'il n'y a pas un adulte pour édicter la règle et en confirmer son utilité pour l'enfant. Dans ma jeunesse, j'ai partagé des kots (chambres pour étudiants) avec des tunisiens qui n'étudiaient jamais rien pensant peut-être que leur seule présence corporelle mais inattentive au cours suffirait. Je vois aussi un vieil ami malien qui se décarcasse pour le futur de ses enfants (avec stage de langue au Ghana pour le bilinguisme et profs particuliers) mais ceux-ci ne semblent pas comprendre l'abnégation du père et sont hypnotisés par la télé. Donc, la première chose que l'on doit acquérir, que ce soit dans nos cultures prolétaires ou d'exclus ou encore les cultures migrantes du sud, c'est la volonté de l'effort qui se transformera en goût pour apprendre à apprendre et être autonome. Les différences raciales sont un leurre exploité par le néolibéralisme pour exploiter certaines couches des populations (il n'y a qu'une seule race humaine Homo Sapiens Sapiens). Les écoles à discrimination positive (les ZEP en France) qui continuent à pratiquer la sélection et la ségrégation avec des classes de niveaux différents ou de la réorientation vers des études professionnelles peu valorisables ont un comportement malsain et immoral envers ceux qui ne connaissent pas les clés. Lorsque les jeunes étrangers conscientisent qu'ils sont parqués dans des clapiers de banlieues et dans des écoles où il n'y a que peu d'autochtones, ils râlent et finissent par croire qu'ils sont des parias; c'est alors qu'ils vont rechercher un peu de dignité par le recours au fonctionnement à la croyance (l'idéologie des partis politiques, les religions et les illusions fabulatrices du voile, de la non égalité des sexes et du meurtre d'innocents pour devenir martyr).
Ces autres jeunes qui cherchent à s'intégrer et à trouver une vie digne et décente chez nous et qui suivent des formations devraient être traités comme des citoyens à part entière et donc encadré sans la moindre discrimination. Depuis 40 ans, BOURDIEU[1] nous dit que nous sommes des pays iniques et que des Etats, comme la Suède, nous prouvent que l'on peut éduquer convenablement tous les jeunes présents dans un pays. Depuis 40 ans ! Et les socialistes sont complices de cette discrimination par la sélection scolaire. Le Rapport PISA classe la Belgique parmi les plus mauvais enseignements car les plus moffleurs. Et rien ne change : ma petite fille sort première de son examen de 2ème primaire et son amie pleure parce qu'elle doit doubler. N'y a-t-il donc personne parmi les gouvernants qui lisent les études en pédagogie prônant la remédiation plutôt que l'échec sanction par une pédagogie différenciée. Celle-ci est possible si, au lieu de saturer les classes d'ordinateurs, l'instituteur était encadré d'adjoints orthopédagogues, mais c'est alors un choix politique financier de développement social.
Indépendamment de la lourde responsabilité néolibérale de l'Etat (i.e. tous les partis dominants) vis-à-vis de la gabegie de la sélection, rappelons que le cœur premier du problème se trouve à la fois dans l'imprégnation culturelle (avoir des livres chez soi, apprendre la langue du pays hôte et valoriser au sein des familles les apprentissages des enfants, particulièrement des filles), et dans la transmission du goût de l'effort intellectuel. Un organe, comme un muscle ne se développera que si on le sollicite (quelles que soient les potentialités initiales).
Une collègue formatrice d'adultes me raconta un jour le comportement méprisant envers elle d'un étudiant turc qui dépliait son journal lorsqu'elle donnait cours, un véritable déni ! Après information, elle compris qu'il était analphabète et qu'il ne comprenait pas non plus le français oral.
Il n'empêche que son attitude peut ainsi produire une contre-attitude raciste puisqu'il ne s'exprime pas et ne demande rien, croyant peut-être à l'osmose de la transmission ?
Donc des deux côtés, celui de la population migrante et celui du pays d'accueil, il y a des régulations à faire : d'une part s'exercer à comprendre la culture d'accueil et en respecter les normes (la politesse envers les enseignants, comme les jeunes autochtones) et d'autre part chez les maîtres d'arrêter de donner des cours ex-cathedra mais ouvrir des dialogues.
Le pédagogue Gilbert DE LANDSHEERE[2] dans sa recherche "Comment les Maîtres enseignent ?" relève que les 8/10 du temps sont mangés par la parole du maître avec très peu d'interaction. L'andragogue Marcel LESNE [3] nous explique la typologie historique des Modes de Transmission Pédagogique (MTP).
Le MTP 1 issu de notre Moyen-âge et toujours appliqué dans les écoles coraniques est le bourrage de crâne. Le maître énonce et écrit au tableau une sentence et les élèves répètent ! Les apprenants sont des objets dont l'intelligence est brimée, non sollicitée et qui sont gavés à la petite cuillère de matières inutiles, ennuyeuses et absurdes.
Dans le MTP 2, les apprenants sont actifs, le maître n'apporte plus des réponses stéréotypées à des questions non posées mais sollicite les interventions ; il est animateur et pratique la maïeutique de SOCRATE à l'aide de méthodes actives (exercices structurés, jeux de rôle, simulations, études de cas, projets, etc.). Si par exemple, à l'aide d'un jeu de rôle vécu, les apprenants sont après la séquence invités à formuler des hypothèses d'analyse et que l'animateur ne les corrige pas mais au contraire reformule leurs propos, c'est là les encourager à penser par eux-mêmes et donc à reprendre confiance en leurs possibilités. Hormis les malheureux handicapés mentaux, tous les jeunes sont capables d'apprendre à leur rythme et avec un coach compétent. Le formateur-animateur qui, après une mise en situation d'1/4 d'heure, arrive à faire parler et dialoguer son groupe pendant une heure fait plus par la structure mise en place que par le fond lui-même. Après cette heure un quart d'activité et d'échange, il synthétise en 20 minutes, en recadrant les auto-découvertes sous un langage technique. Avec cette approche dynamique, on n'a pas besoin de se forcer à étudier, on retient l'expérience vécue.
Avec ces jeunes ou ces adultes en formation ayant à la fois pris la parole et retrouvé la confiance en leurs possibilités, on peut alors, nous dit LESNE, aborder le MTP 3. Celui-ci consiste à chercher et apprendre par soi-même en groupe. C'est ce que l'on appelle les séminaires où le prof ne répond que si on l'interroge comme joker et où le groupe apprend seul par lui-même. Les apprenants sont alors à la fois acteur de leur autoformation et citoyen. Au fond, c'est ce qui existait avant dans les villages africains avec la palabre où tous avaient le droit de s'exprimer (notons que si la parole était refusée aux femmes, elles influençaient en deuxième cercle par leurs mimiques leur compagnon respectif).
La France en est à sa troisième génération d'immigrés stigmatisés alors que les pays scandinaves nous montrent qu'une intégration respectueuse des différences culturelles est possible si l'Etat y investit des sommes financières correctes. Alors qu'en France, il y a juste un leurre non raisonnablement financé des Zones d'Education Prioritaire (ZEP), ce phénomène est pastiché à l'identique en Belgique avec les écoles à discrimination positive.
Il y avait donc autrefois la sélection sociale des classes prolétariennes chez nous avec dès l'après-guerre des enseignements professionnels de relégation puis il y eut les vagues d'immigration européenne d'abord (Italienne, Polonaise),'extérieure à l'Europe ensuite (Afrique, Asie,…) pour lesquelles on a construit des cités ghettos tout en maintenant un enseignement non mixte (i.e. sans mixité sociale) où la résistance des jeunes se trompa de cible en insultant et en manquant de respect en général aux enseignants. Ceux-ci demandèrent alors leur mutation pour des écoles bien blanches de politesse afin de ne pas être agressés verbalement alors qu'ils sont au service des jeunes (une réaction légitime).
Aujourd'hui, on parle de mixité de l'enseignement pour rattraper la dérive. Il n'est pas seulement trop tard pour les étiquettes mais le problème n'est plus là, il est dans le financement correct des toutes les écoles publiques et dans la revalorisation des salaires des profs.
Attention, un train peut en cacher un autre; on voit quelques enfants filles manipulées arborant le foulard dans nos écoles laïques (alors que le port de celui-ci est interdit dans les écoles publiques turques) qui sont donc soit téléguidées par leur famille inculte, soit profondément égoïstes car au sein de la discrimination existe une plus grande encore : celle que subisse les êtres humains du genre féminin dans le Tiers-monde vis-à-vis de la scolarisation. Quelle que soit leur intelligence et vivacité d'esprit, elles ne seront que rarement poussées vers les études, contrairement aux garçons, souvent plus dolents.
Et les quelques jeunes filles privilégiées de la seconde génération migrante souvent ne respectent pas le pluralisme de nos institutions par le port du voile, y compris lorsqu'elles sont élues pour l'ensemble de la population. Cette lâcheté belge au nom d'une fausse tolérance ne se retrouve même pas sous le règne de SARKOSY 1er et n'est nullement pensable en réciprocité culturelle. Et pourtant, ce bouillon de culture raciste suscité par ces quelques arrivées aux privilèges scolaires est d'autant plus déplorable que l'instruction scolaire massive des femmes en Afrique et au Moyen-Orient serait indispensable pour un véritable développement social.(Par exemple, la lutte contre la barbarie de l'excision ne pourra devenir effective que lorsque les mères seront éduquées, instruites.)
Pour allier la finalité de l'épanouissement et de la confiance en soi avec un vrai travail de formateur-animateur, il faut distinguer clairement le joyeux animateur de vacances dont le rôle est de divertir (par exemple, les programmes de la Ligue de l'Enseignement et de l'Education Permanente de Bruxelles) du formateur avec projet pédagogique.
Si dans l'analyse d'un jeu de rôle par exemple, un participant est en pleine projection de ses préjugés, ce sera à l'animateur de montrer avec fermeté que la simple observation ne peut permettre de déduire des normes et des valeurs; toutefois, le participant a à s'interroger sur l'impact sur lui-même de ce qu'il a analysé pour progresser de façon professionnaliste. Dans tous les autres cas, le formateur va reformuler en paraphrases techniques les apports du membre en soulignant au passage la richesse de son analyse ("croire en soi !"). Si des hypothèses contradictoires sont émises, le formateur ne va jamais les étouffer mais les relever, par exemple : d'une part l'opinion de X et d'autre part l'opinion d'Y, qu'en pense le reste du groupe? Une manière de susciter un débat cognitif en éclairant les divergences sans passion puis éventuellement y construire un point de vue méta-communicationnel vers une solution "gagnant-gagnant".
Par contre, dans un débat où les passions se dévoilent, le formateur veillera à l'emploi judicieux des termes pour recadrer les jugements et censurer les insultes en expliquant que l'on peut exprimer la même chose mais courtoisement.
S'il n'y a pas d'accord possible entre les membres du groupe, il n'y aura pas de forcing mais un simple constat, du genre : "une partie du groupe, sous l'argumentaire de X, prend telle position et l'autre l'inverse". En effet, on doit pouvoir vivre en groupe sans hypocrisie et également sans amour pour tous imposé par une morale judéo-chrétienne. Aimer l'humanité dans son ensemble est un vœu souhaitable mais nous savons très bien que nous avons des affinités pour certains et des rejets ou indifférences pour d'autres.
Si le formateur est questionné sur un sujet délicat pour lui-même, il doit pouvoir mettre à plat ses doutes et auto-questionnements. Pourtant si les questions visent non le fond mais le leadership du formateur, il ne doit pas y répondre ni se justifier (il a la responsabilité pédagogique entière de son intervention) mais renvoyer la question au groupe (effets miroir et reflet) et si ,les attaques personnelle persistent, recadrer sur la dynamique du groupe (DG) dont il est le gardien ou mettre fin à la séance. Notons à ce sujet que le formateur-animateur a à la fois un statut (celui de responsable pédagogique) et un rôle (celui d'animateur-dynamicien). Dans les mécanismes de la DG, il peut naître des meneurs qu'il faut prendre en compte si leurs contestations sont positives et créatives. C'est là un phénomène naturel des interactions en groupe. Des chercheurs en psychologie sociale, après avoir identifié dans un groupe de rats le leader et le bouc émissaire par exemple, retirent ces deux éléments du groupe et le groupe va automatiquement susciter en son sein un nouveau leader et un nouveau mouton noir. Notons également qu'il s'agit ici de former à des attitudes et à des comportements de savoir-être (une structure) mais jamais à un contenu idéologique ou religieux. Réfléchir par soi-même et pratiquer le libre-arbitre en adulte est un chemin d'épanouissement et d'émancipation (laïque ou spirituelle) opposé à toutes manipulations mentales de jeunes enfants par le bourrage de crâne (les écoles coraniques comme les chrétiens).
En synthèse technique à propos de la psychologie relationnelle d'une formation en groupe (en Europe ou dans le Tiers-monde), reformuler de façon positive les observations d'une personne, c'est valoriser celle-ci d'abord à ses propres yeux. Ensuite, le formateur va tenter de la pousser plus loin, à formuler davantage son avis, puis à animer un sous-groupe voire le grand groupe pour qu'elle dépasse ses résistances et apprenne ses potentialités dans le gai savoir; c'est là le versant émancipation sociale. Si dans toutes nos écoles belges, nous avions une formation citoyenne portant sur la prise de parole, la dynamique des groupes et la conduite de réunion, nous aurions alors créé un socle d'acteurs sociaux pour construire une réelle démocratie avec des participants actifs et non des suiveurs.
Jean-Marie LANGE, formateur GAP,
01.07.2009- 01.09.2009.
VERITE & VOLONTE de Vivre
" Tu peux passer doucement ta vie, sans que tu sois troublé et tourmenté par un désir toujours insatisfait, par la crainte, par l'espérance de biens peu utiles."(HORACE)
Qu'est que la vérité ?
Selon l'épistémologie scientifique, si nous faisons une expérience rigoureuse basée sur des faits concrets et des relations causes-effets reproductibles (Karl POPPER), nous n'arriverons jamais à la réalité ultime du chercheur en lien avec son objet. Qu'est-ce qui l'a orienté vers sa discipline ?
Avec Jürgen HABERMAS, nous pouvons dire que nous cherchons tous à être le plus objectif possible tout en reconnaissant que l'objectivité pure est impossible. Là où nous l'approchons au plus près, c'est lorsqu'en groupe, nous confrontons ensemble nos diverses subjectivités (histoires de vie) : l'intersubjectivité. Toutefois, même dans cette perspective de recoupement, l'intersubjectivité a des ratés car, si le groupe de personnes devient ou est un groupe professionnel (corporatisme), le risque de biais expérimental est alors dans le stéréotype c'est-à-dire des préjugés partagés par un groupe.
Nous n'avons pas accès à la compréhension de ce qui nous englobe et dont nous faisons partie. Dans le cosmos, le temps et l'espace sont courbes et se referment sur une sorte de huit horizontal tordu (l'oméga ou l'infini des grecs) dont la surface supérieure dans le premier cercle est tordue à la jonction du huit et devient pour l'autre cercle la surface antérieure. Il en va de même à l'échelle micro-humaine: nous retournons nos vestes souvent au cours de notre existence et nous brulons ce que nous avons adoré, non pas dans le cercle parfait et fermé de la mort d'un éternel recommencement du même mais dans une spirale qui - avec les ajouts d'autres éléments parvenus à la conscience - modifie en douceur nos croyances, normes et opinions (donc valeurs).
Une expérience célèbre de psychologie sociale l'a démontré aux Etats-Unis. Il s'agit d'un volontaire syndicaliste qui en répondant à une échelle de conviction a le profil type de syndicaliste instituant et à qui on propose la nomination comme contremaître. Un an après, l'équipe de chercheurs, le soumet à nouveau à l'échelle d'attitudes et cette fois, il a le profil type du contremaître. Donc, contrairement à la croyance populaire selon laquelle nos attitudes déterminent nos comportements (actions), le processus est totalement inversé. Par exemple dans la croyance populaire l'allégation "j'aime bien l'ordre (attitude), donc je serai gendarme (comportement)" est inversée et l'expérimentation nous prouve que c'est plutôt parce que nous sommes gendarmes que nous aimons l'ordre. Nos vérités sont protéiformes mais cependant nous pouvons mourir pour elles parce que nous y croyons.
De même, le psychologue humaniste Abraham MASLOW a proposé une échelle des besoins, du genre il faut que les besoins biologiques animaux de base soient comblés pour accéder au souci de soi puis de la collectivité puis enfin de la réalisation de soi (la création artistique ou spirituelle) mais ce parcours linéaire est infirmé par l'histoire; par exemple, GANDHI avec ses grèves de la faim a montré qu'il pouvait dépasser ses besoins primaires pour se soucier de l'intérêt général ?
Hypothèse et repositionnement historique
"La volonté peut créer de la pensée, mais la pensée ne peut pas créer de la volonté."
(Henri BERGSON)
Longtemps, j'ai été en psychologie un défenseur idéologique de la prépondérance de l'acquis sur l'inné; aujourd'hui, plus nuancé, j'ai opté pour le juste milieu. Il naît des grands prématurés et des handicapés mentaux et l'inné est alors une fatalité sans tomber toutefois dans le dangereux eugénisme de Sir Francis GALTON. Je conserve cependant ma pensée positive en l'homme car - s'il existait une volonté politique humaniste, socialiste et écologiste (et non la farce des partis) - nous pourrions, grâce à une éducation non ségrégationniste, développer au mieux les potentialités cérébrales de tous.
En-deçà de cette ancienne querelle "inné-acquis", je pense cependant qu'il y a le tempérament et la volonté de vivre en guerrier pacifiste. C'est cette hypothèse que je vais tenter de démontrer à l'aide des sciences humaines non scindées des philosophes, des pédagogues et des psychologues.
Le bébé qui tend ses jambes et lance des ruades dans son berceau manifeste dès le plus jeune âge un appétit de vivre plus marqué que le bébé dolent. Cela se voit aussi chez des adultes, certains semblent être pleins d'énergie et d'autres –comme les petits lapins qui n'ont pas les bonnes piles – animés d'un biorythme ralenti.
La sapience du Petit Larousse (1994) nous dit :
1) Le philosophe allemand SCHOPENHAUER Arthur (1788-1860) distingue un vouloir vivre commun à tous les vivants et qui est source de souffrance. L'œuvre d'art ou l'étude sont des sublimations suspensives de cette souffrance ("Le monde comme volonté et comme représentation, 1818).
2) Une génération après (25 ans environ), le philosophe allemand Friedrich NIETZSCHE nous dit que ce n'est pas l'amour de la vérité ou de la raison qui anime l'homme mais les passions du vouloir-vivre. La volonté de puissance est l'accroissement continu des forces vitales. Les institutions et les religions cachent la nature de l'homme faite du combat entre la mort et la vie.
3) Deux générations après, le philosophe français Henri BERGSON (1859-1941) fait de l'intuition le seul moyen de connaissance de la durée de la vie (l'évolution créatrice).
4) Deux générations après toujours, le psychologue français Pierre JANET (1859-1947) fondateur de la psychologie clinique fait appel au concept de tension de la volonté pour rendre compte des conduites pathologiques tandis que son collègue FREUD, psychologue autrichien (1856-1939) prend le contre-pied : pour lui, les conduites pathologiques sont des désirs oubliés en rapport avec le complexe d'Œdipe et inconciliables avec la morale.
Commentaires :
FREUD parle de psychonévroses en lien avec des traumatismes refoulés de la petite enfance, soit des fautes éducatives parentales, soit la trace d'un péché originel et il aura le succès que l'on sait avec la psychanalyse dès 1900. Son collègue JANET (ils ont tous les deux suivi les cours sur l'hypnose de Jean-Martin CHARCOT à la Salpêtrière de Paris) parle lui de la résistance et du tonus face aux agressions extérieures (comme le stress dû au travail par exemple), ce qui situe la capabilité d'effort au sein de la personne : la volonté ou bien le manque de combativité psychologique pour faire face aussi bien aux agressions extérieures qu'à nos représentations dépressives. L'un parlera de psychanalyse en inventant une cure de dépendance pouvant durer une décennie (comme dans un phénomène sectaire) et l'autre de psychasthénie et deviendra le référentiel des brèves thérapies (5 séances) de l'Ecole de Palo Alto (Californie).
Commentaires subjectifs :
Ayant lu l'ensemble de l'œuvre écrite et traduite de Freud (hormis ses correspondances), je pense qu'une vérité bourgeoise d'il y a plus d'un siècle se doit d'être repensée. Je n'approuve pas sa misogynie, ni ses jugements de valeur envers les homosexuels, ni sa méthodologie qui à la base était juste une méthode de recherche et non une thérapie (je renvoie à Tobie NATHAN et à ses travaux dans la continuation de l'ethnopsychiatre Georges DEVEREUX pour le côté sectaire de cette approche), ni tout particulièrement son manque criant de déontologie : ne pas citer ses sources les plus axiales ("le livre du ça" de Georg GRODDEK et l'essentiel de la pensée de SCHOPENHAUER décédé seulement 40 ans avant son best-seller "L'interprétation des rêves"(1899-1900)). L'histoire jugera.
Qu'est-ce que la volonté de vivre ?
"Le problème de la philosophie est le problème de l'esprit, de même que le champ de la science est celui de la matière. Lorsque nous pensons à l'esprit, nous pensons presque exclusivement à la pensée et à la volonté, et principalement à la volonté. Nous ne pouvons pas faire de la volonté avec de la pensée; nous pouvons, par un effort de volonté, penser. La volition, non la pensée, est la base de la vie consciente, nous devrions partir du fait de la volonté et non, comme tant de penseurs dans le passé , du fait de la pensée."[i]
Lorsque NIETZSCHE évoque la "volonté de puissance", il n'est pas, rappelons-le, un politicien avide mais un philosophe : il parle d'une volonté de création et de conquête de soi et non de l'exploitation néolibérale de l'homme par l'homme. Ce n'est pas non plus l'économie pour la conservation de soi de ce que FREUD nommera pulsion de nirvana puis pulsion de mort mais au contraire, le luxe baroque et foisonnant de l'abondance de la nature. La volonté de survie (la lutte sans conflit pour l'existence, en se cachant) est le contraire de l'expansion, de la croissance et de l'apprentissage permanent (goût du risque) que l'on pourrait qualifier également chez BERGSON et SCHOPENHAUER comme Volonté de la vie.
Ne confondons pas toutefois avec l'hédonisme de la surconsommation individualiste car la volonté est souffrance; "tout vouloir procède d'un besoin, donc d'un manque" nous dit SCHOPENHAUER[ii]. Ce philosophe du pessimisme nous explique, en 1818 soit 80 ans avant le premier ouvrage de FREUD( sans le Dr BREUER), que nous n'arrêtons pas de courir derrière nos désirs et d'aspirer à des finalités; or, la fin de ces fins, le but de nos buts est qu'il n'y a pas de cause première hormis le vouloir vivre.
Même si nous sommes des convaincus de la Raison et du libre-arbitre, nos choix personnels sont fondés sur nos connaissances et elles-mêmes sur des représentations qui deviennent les causes de nos actions sociales. Mais "la " cause, si on l'analyse, remonte toujours à une autre cause (ce qui va faire la fortune des psychanalystes) et l'argumentation peut être sans fin; autrement dit, il y a la volonté individuelle qui se développe par la recherche des connaissances et le choix du libre-arbitre ET PUIS il y a ce que SCHOPENHAUER nomme "LA" Volonté, qui est en somme la force naturelle de la vie. La Volonté, essence en soi du monde pourrait se passer de la philosophie de l'arbitre ? L'approche phénoménologique de la quête existentielle du "comprendre" pourrait être l'intuition d'un monde absurde qui existe sans cause ni fin ?
La quête est désir et la satisfaction du désir très courte et relançant le sujet frustré vers un désir infini dont l'objet une fois conquis n'a plus de sens explique SCHOPENHAUER avant d'être pastiché par FREUD. Il n'y a jamais de contentement durable et inaltérable, juste un fonctionnement à la croyance et en l'espérance. La Volonté de vie crée notre conscience et celle-ci peut choisir (libre arbitre) de fuir ou de risquer, de rechercher l'extinction des passions (zen) ou la jouissance ou, selon le temps vécu, parfois l'une ou l'autre; peu importe, ce sera toujours le même moteur de la Volonté sous des formes différentes.
On présente souvent SCHOPENHAUER comme un bougon misanthrope mais s'il n'y a ni cause ni fin et que les formes de l'être peuvent être passives ou actives (yin ou yang), il ne reste alors dans l'existence de la vie ici et maintenant que l'affectivité, alliage entre notre raison et nos émotions (et non nos pulsions). La Volonté est "corps souffrant"(affectivité) et première sur la construction de nos désirs, dit SPINOZA. Les causes de nos désirs sont des constructs mentaux à partir de la pulsion sexuelle, il n'y a ni effet ni cause (l'animalité) et aucune aspiration mentale à une fin ne pourrait émettre des faits vérifiables (le mysticisme). Les désirs sont des désirs de désir et non de manque d'un besoin (EPICURE). Par contre, le désir produit des représentations qui elles-mêmes produisent le monde comme phénomène; autrement dit, la Volonté de la vie est une impulsion primaire que nous habillons de diverses formes et qui ainsi nous fait vivre : l'essence du monde.
Qu'est-ce que le tempérament ?
Nous avons à notre naissance un tonus organique, la volonté de vivre, notre lien au corps et à l'animalité, à la nature. Cet état est premier par rapport à la conscience et l'intelligence du cerveau. Nous sommes le fruit d'une poussée interne qui nous conduit à un projet action (pas nécessairement rationnel au départ) et le cerveau de notre entité sera le moteur pour corriger cette poussée d'action avec la mémoire qui enregistre les fausses pistes et/ou les mauvaises stratégies pour ne pas les répliquer ainsi que la possibilité de notre néocortex pour anticiper et créer des futurs en raisonnant à partir des actes de cette volonté.
Cette volonté, c'est notre vie psychologique construite sur un pathos existentiel : la conscience intuitive (cerveau droit) de la vie limitée dans sa durée. En-deçà du développement de l'intelligence et distincte des pressions externes des déterminismes sociaux, il y a cette tension comme un effort pour VIVRE. Cette volonté de vivre est notre caractère tout autant que notre histoire, elle ne répond pas à des exigences rationnelles ou morales (par delà le bien et le mal) mais à nos aspirations profondes. "Sois ce que tu es !", nous dit NIETSCHE. Elle n'est ni une faculté ni une fonction psychologique mais l'essence même de notre être psychologique inscrit dans une temporalité et animé d'un élan vers le vouloir vivre et non survivre. S'il n'y a plus de projet particulier, nous perdons alors cette tension de conscience qui est la volonté même.
Notre vie est structurée par l'institué de notre communauté à partir de cet effort de tension selon trois phases existentielles:
- l'école, l'enseignement et le développement de notre mémoire pour servir de substrat à nos futures actions,
- la carrière de travail qui, en nous faisant progresser pragmatiquement pour la survie et le bien-être de notre famille, sert aussi, en principe, le progrès de l'humanité mais hélas développe trop souvent notre personnalité, notre ego,
- avec la retraite et donc après la volonté de mémoire et la volonté de conscience, nous revenons à l'état initial de la tension primaire pour soit se morfondre par l'angoisse existentielle ou produire des actes libres, l'évolution créatrice de BERGSON[iii], un mixte de la tension perceptive et de la tension mémorielle : l'attention à la vie.
Si nous n'avions pas cette tension ou force de l'âme (le vouloir psychologique), nous serions alors dans ce que le psychologue Pierre JANET[iv] a nommé la PSYCHASTENIE (la fatigue d'être soi). Le psychologue Théodule RIBOT(1839-1916), maître de JANET et son prédécesseur au Collège de France (souvent cité par BERGSON) parle lui de l'affaiblissement du "ton vital", un manque de force des éléments nerveux. RIBOT[v] écrira un ouvrage consacré à SCHOPENHAUER et son concept de Volition, véritable essence de la force.
Qu'est-ce qui fait que, devant l'adversité, certains hommes vont pleurer et d'autres se battre ? Sachant que le réel est affaire de représentations mentales, pourquoi dès lors agir ? Qu'est-ce qui justifie la place de l'action/réaction ? Sinon le primat de la Volonté, comme dit SCHOPENHAUER.
Qu'est-ce que la guerre ?
L'individu est intelligent et libre mais pris dans un groupe-ensemble social; la psychologie des foules le transforme et abaisse son niveau critique. La nature nous a calqués sur un plan de structure du travail social comme l'abeille ou la fourmi avec quelques-uns qui commandent et les autres programmés à obéir. Dans des moments de tension sociale ou interethnique, des citoyens modestes et humbles se réveillent comme leaders instituants, non pas un dimorphisme programmé comme chez les insectes sociaux mais des propriétés émergentes du groupe. L'institué est celui qui possède le pouvoir et fait tout pour le conserver, soit une résistance au changement pour maintenir le statu quo, ne rien changer pour ne pas perdre ses privilèges. L'instituant est celui qui remet en question les lois obsolètes et qui au contraire veut le changement. Mais ce n'est pas une dichotomie du genre Zorro ou Robin des bois car l'instituant peut être pire que les conservateurs (pensons à Hitler instituant contre la république de Weimar ou encore à Staline instituant contre les soviets). Des personnes honnêtes et douces peuvent voir surgir une autre facette de leur personnalité : celle d'en bas, féroce et autoritaire, "l'animal politique".
Après une révolution par exemple, l'instituant devenu institué formera une oligarchie mettant en placz une stratégie de propagande pour convaincre le peuple d'une supériorité innée et renforçer la discipline imposée tout en empêchant les "classes inférieures" de s'organiser à leur tour, nous dit BERGSON. Pour gommer la lutte contre les inégalités sociales, la préparation à la guerre viendra d'en haut avec la causalité idéologique d'un ennemi externe à la nation, aujourd'hui les immigrés avec ou sans papier.
La démocratie théorique (parlementaire) s'appuie sur des mots d'ordre comme liberté et égalité. Notons que, si le troisième terme de la République française ne faisait pas le lien, il y aurait contradiction entre la liberté de s'enrichir et d'exploiter les pauvres (le néolibéralisme) et l'égalité pour les peuples du sud de mourir ensemble de faim. Notons également que ces mots cadres restent flous, indéfinis car l'avenir doit rester ouvert à tous les progrès, à "la création de conditions nouvelles où deviendront possibles des formes"(Bergson) de fraternité inconcevables aujourd'hui. La déclaration des droits de l'homme est juste une chartre contre les abus, une morale facile pour tous même si ceux qui ont la liberté d'opinion et d'expression ne les prennent plus[vi].
La préparation à la guerre interpose entre le bon peuple et les étrangers (les autres) un mur d'ignorance, de préventions et de préjugés. Ce que l'on ne connaît pas, on le juge ou on en a peur. Les gouvernants canaliseront le mécontentement nébuleux de la populace pour créer un ennemi bouc émissaire qui vient voler notre travail avec notre lait à O,22 centimes le litre. Pour les guerres internes, ce sera plutôt le jeu de l'alternance entre deux partis adverses en présence : la gauche et la droite, les démocrates et les républicains, ceux qui siègent et ceux qui sont pour un temps dans l'opposition[vii] . Pour éviter les excès, il faudrait une troisième force neutre qui arbitre pour éviter les exagérations, les exactions.
Pour conclure avec les histoires et la volonté de vie
Nous vivons notre existence sous trois états de conscience qui s'interpénètrent : le passé – le présent – le futur. Le passé s'inscrit dans le tonus musculaire du bébé avec le vouloir-vivre de SCHOPENHAUER, la volonté de vivre qui peut dépasser la peur de la mort (la volonté de conservation), pour réaliser un projet. Cette approche est rejointe par le philosophe NIETZSCHE avec la volonté de puissance où, dans le présent, nous allons puiser dans nos rêves du passé pour concrétiser des actions et venger un pathos/des souffrances/des rêves écrasés : la résilience. La volonté de puissance n'est pas dans le vouloir se faire obéir mais, par delà bien et mal, dans la volonté de vivre en évaluant "ce qui vaut" et "ce qui ne vaut pas", donc la domination de soi sur nos pulsions et nos affects; autrement dit, la volonté de puissance est une relation pulsionnelle, conflictuelle, hiérarchique au sein d'un corps déjà déterminé comme capable de vouloir, de sentir, de pâtir et de penser
Ce sera chez BERGSON que nous concevons l'histoire de vie comme durée. Pour lui, la volonté n'est pas la mémoire ou la concentration (l'attention) mais une certaine tension que peut adopter notre vie psychologique en général (au-delà des mécanismes précités) lorsqu'elle murit un acte libre, autrement dit ne plus viser le bien (les normes de notre époque) ni imposer de l'extérieur une direction (idéologique ou religieuse) mais saisir l'ensemble de la vie dans sa tension temporelle (l'effort dans la durée des instants) soit une théorie de la décision spontanée et de l'action opposée à toute "liberté d'indifférence"(bouddhisme).
La liberté répond à nos aspirations les mieux cachées, elle est notre caractère et notre conformité à nous-mêmes, notre histoire passée singulière. La question n'est plus – comme dans notre introduction – est-ce que la vérité de telle action est rationnelle mais est-elle la nôtre, est-elle valide (et non une pression externe comme l'obéissance, le devoir et la guerre). Pour BERGSON, le temps coule à l'envers, c'est dans l'avenir que se trouve la volonté de la conscience puisque c'est le temps de l'action.
La psyché possède deux composantes:
- l'élan vital du mouvement créatif,
- l'histoire de vie et la mémoire conservatrice.
Si nous arrivions à nous lancer d'une détente complète dans le temps, il n'y aurait plus ni mémoire ni volonté (nos représentations passées, actuelles et futures) mais la raison d'être de l'union de l'esprit avec le corps.
Jean-Marie LANGE,
GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Site : http://soutien.et.autonomie.free.fr
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE gap.belgique@skynet.be
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Site : http://soutien.et.autonomie.free.fr;
Le Groupe d'Autoformation Psychosociale (GAP –Belgique) , association de fait pour le développement de l'autonomie et de la participation sociale depuis 1988
et asbl d'éducation permanente des adultes définie comme autoformation de citoyens critiques et responsables depuis 2005 est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Sa finalité est double:
- proposer des formations de cadres (en groupe ou en individuel) en Europe et dans le Tiers-monde.
- Avec les bénéfices engendrés, financer dans et pour le Tiers-monde des projets éducatifs dit "intégrés" allant de l'alphabétisation à l'autonomie économique et citoyenne d'un village en collaboration avec des équipes intervenantes de l'asbl in situ qui nous permettent de contrôler la faisabilité et l'évaluation de ces projets.
Ses objectifs pragmatiques :
Pour la formation des cadres :
- Affiner les socles de compétences des Maîtres du primaire et du secondaire;
- développer la spécificité des méthodes pédagogiques actives (exercices structurés, jeux de rôle, simulation, débat,…) et la construction d'outils pédagogiques interactifs;
- fournir du matériel pédagogique (manuels, cahiers, bics, craies, tableaux,…) et apprendre à apprendre des comportements de psychologie relationnelle.
Pour la formation professionnelle :
- Aider à la construction ou au soutien de groupes de femmes volontaires et actives pour le changement social;
- Organiser ou soutenir des cours d'alphabétisation pour les personnes ayant manqué de scolarité;
- aider par un micro-crédit personnalisé (groupe de 5 femmes par exemple) à la création d'activités génératrices de revenus (UMWETE. Atelier de couture – Makamba –Burundi).
Pour la formation agricole :
- Formation des cultivateurs et remise d'outillage jugé nécessaire par eux;
- équipement des jardins pour la transformation et la commercialisation des légumes par l'utilisation de fours solaires (TUGWIZIMBUTO – Jardins de Kayoba – Burundi);
- apport de semences naturelles (sans OGM) provenant d'autres pays africains ou d'Europe;
- suivi et conseil sur le terrain grâce aux équipes d'intervenants GAP de conseillers agricoles.
Partenaires :
Gani-Dah-Allemagne (Aide au Mali) – Académie de Sambreville – PME Vittorio, Liège.
[1] BOURDIEU P., Questions de sociologie, Paris, De Minuit, 1984.
BOURDIEU P., Contre-feux. Propos pour servir à la résistance contre l'invasion néo-libérale, Paris, Raisons d'Agir, 1998.
BOURDIEU P. La domination masculine, Paris, Seuil, 1998.
BOURDIEU P., La misère du monde, Paris, Seuil, 1993, Points, 1998.
BOURDIEU P., & PASSERON J.Cl., La reproduction, Eléments pour une théorie du système d'enseignement, Paris, De Minuit, 1970.
BOURGEOIS E. (Ed.), L'adulte en formation, Bruxelles, De Boeck, 1996.
BOURGEOIS E. & NIZET J., Apprentissage et formation des adultes, Paris, PUF, 1997.
[2] DE LANDSHEERE G., Introduction à la recherche en éducation, 5°éd., Liège, G. Thone, 1982.
DE LANDSHEERE G. & BAYER E., Pédagogie et recherche, Comment les maîtres enseignent. Analyse des interactions verbales en classe, 4Eed., Bruxelles, Direction générale de l'Organisation des Etudes, 1981.
DE LANDSHEERE G. & DELCHAMBRE A., Comment les maîtres enseignent II. Les comportements non verbaux de l'enseignant, Bruxelles, Labor, 1979.
[3] LESNE M., Travail pédagogique et formation d'adultes, Paris, PUF, 1977.
[i] BERGSON Henri "Cours de Bergson à Columbia University, 1913", in Mélanges p. 982; cité par ARNAUD FRANCOIS, Bergson, Schopenhauer, Nietzsche. Volonté et réalité, Paris, PUF, 2008, p.64.
[ii] SCHOPENHAUER Arthur, Le monde comme volonté et comme représentation, 1818, Paris, PUF, 2003, p. 394. " Toute souffrance résulte d'une disproportion entre ce que nous désirons ou attendons et ce que nous pouvons obtenir, disproportion qui n'existe que pour la connaissance et qu'une vue plus juste pourrait supprimer ("Ce ne sont pas les choses qui troublent les hommes, mais les opinions au sujet des choses (EPICTETE)"(…) Toutes les fois que l'homme entre en colère, il montre par là qu'il a trouvé les choses autres qu'il ne s'y attendait, conséquemment qu'il s'est trompé, qu'il ne connaissait ni le monde ni la vie, qu'il ne savait pas que la nature inanimée, par hasard, ou la nature animée en vue d'un but opposé, ou même par méchanceté, contredit à chaque pas les volontés particulières; c'est pourquoi il s'emporte et perd son sang-froid."(p.128)
[iii] BERGSON Henri, Les deux sources de la morale et de la religion, Paris, PUF, 1932, 2008: "C'est la société qui trace à l'individu le programme de son existence quotidienne.(…) Nous optons naturellement pour ce qui est conforme à la règle. C'est à peine si nous en avons conscience; nous ne faisons aucun effort.(…)D'où vient donc que l'obéissance apparaît comme un état de tension, et le devoir lui-même comme une chose raide et dure ? C'est évidemment que des cas se présentent où l'obéissance implique un effort sur soi-même. Ces cas sont exceptionnels; mais on les remarque, parce qu'une conscience intense les accompagne, comme il arrive pour toute hésitation; à vrai dire, la conscience est cette hésitation même, l'acte qui se déclenche tout seul passant à peu près inaperçu."(p12-13)
[iv] JANET Pierre, Les obsessions et la psychasthénie, Paris, Alcan, 1903.
[v] RIBOT Théodule, Les maladies de la volonté, Paris, Alcan, 1885, 1888.
[vi] "La République a institué un suffrage universel si bien fondé sur une participation relativement élevée et constante que cette dernière a pris une allure d'évidence. C'est elle qui, depuis un quart de siècle, s'effondre doucement, comme en témoigne les élections européennes du 7 juin 2009. Largement majoritaire en France avec 59,5% des inscrits, 56,7 % en Allemagne, l'abstention est plus importante encore en Roumanie avec 72,6%, 75,5% en Pologne, et même 80,4 % en Slovaquie. La Belgique a massivement voté mais le vote y est obligatoire (instaurée en 1894, cette modalité expose les abstentionnistes à des amendes et à des poursuites judiciaires. En pratique, les poursuites sont rares mais demeure l'efficacité du stigmate social). Ce mouvement de désaffection est continu : il concerne 38% des électeurs européens en 1979, 41,5% en 1989, 50,5% en 1999 et 56,5% en 2009." GARRIGOU Alain, article "Une lente agonie démocratique : Elections sans électeurs", Le Monde diplomatique n°664 de juillet 2009 citant l'ouvrage de COURTY G. & DEVIN G., La construction européenne, Paris, La Découverte, 2009.
[vii] "Comme on est tout entier à l'une des deux tendances, comme c'est elle seule qui compte, volontiers on dirait qu'elle seule est positive et que l'autre n'en est que la négation : s'il plaît de mettre les choses sous cette forme, l'autre est effectivement le contraire.(…) Il semble que la sagesse conseillerait plutôt une coopération des deux tendances, la première intervenant quand les circonstances le demandent, l'autre la retenant au moment où elle va dépasser la mesure.(…) Nous appellerons loi de dichotomie celle qui paraît provoquer la réalisation, par leur seule dissociation, des tendances qui n'étaient d'abord que des vues différentes prises sur une tendance simple. Et nous proposerons d'appeler loi de double frénésie l'exigence, immanente à chacune des deux tendances une fois réalisée par sa séparation, d'être suivie jusqu'au bout, - comme s'il y avait un bout." Bergson, Les deux sources…, ibid. p. 314-316. Notons que Bergson écrit ces lignes en 1932 et qu'aujourd'hui, on pourrait aussi parler d'un consensus mou entre la chambre et le Sénat, entre le parti dominant et le syndicat, ce qui démotive les citoyens du suffrage universel.
La psychologie de SPINOZA et le sentiment de vivre
"C'est lorsque chaque homme recherche le plus possible ce qui lui est utile, que les hommes s'avèrent le plus utiles les uns aux autres"(SPINOZA [vii] )
Introduction!
Quelle est la cause de la cause du malheur du monde ? La partition du monde entre le Nord (riche) et le Sud (non industrialisé)crée un ghetto de la communauté musulmane qui s'illustre dans le monde par la terreur aveugle (les attentats contre les enfants d'Allah que nous sommes tous) et la barbarie envers les femmes de ses groupes ethniques ainsi que l'invasion de nos démocraties sans en respecter les règles de laïcité pour nous imposer par la force ses croyances moyenâgeuses et ses fatwas sur nos caricatures, donc sur notre valeur de l'humour. Pourquoi cette invasion de ceux qui nous méprisent en ne respectant pas notre culture athénienne mais veulent nos richesses économiques pour les envoyer via la banque "Western Union" à leur famille et réclamer des subsides pour construire des mosquées d'aliénation religieuse sur notre sol ? Parce que le FMI, la Banque Mondiale, le G8 et le G20 instaurent la globalisation, un dérapage mondial qui consisterait sommairement en la croyance au bonheur par la consommation effrénée et dans la réalité par l'exploitation de l'homme par l'homme pour les bénéfices de quelques rares actionnaires avec en conséquence la misère, l'augmentation du seuil de la pauvreté et la mort de millions d'hommes. Soit, mais si nous employons les mêmes moyens de haine contre les fauteurs identifiés des forces du mal, nous ne vaudrons pas plus que ces personnages qui distribuent allègrement la peine de mort. Par contre, nous devons et pouvons combattre les injustices sociales secrétées par ce symbole des forces du mal et des guerres préventives réunies mais sans violence et sans haine et dans les champs du possible de notre RAISON. Que pouvons-nous faire, sans nous résigner malgré notre révolte, par une conception rationnelle alternative respectant des règles de vie droites ? La haine et la violence ne sont pas des réponses à elles-mêmes, c'est comme si je tuais ceux qui sont pour la peine de mort; je devrais logiquement m'occire aussi?
Mais l'amour et la générosité sont encore possibles et nous pouvons réaliser des projets humanitaires ponctuels et modestes dans le TIERS-MONDE par exemple.
Baruch (Benoît) SPINOZA est né le 24.11.1632 à Amsterdam sous le nom de Bento d'Espinoza. En 1639, il étudie le Talmud et la Tora de la communauté Sépharade. Le 27.07.1656 il sera "excommunié", soit "le hérem" pour les juifs. En 1663, il s'installe à Voorburg près de La Haye comme polisseur de verre (lentilles). 1670, parution sans nom d'auteur du "Traité théologico-politique"; 21.02.1677, mort de SPINOZA; 1678 une parution de ses œuvres posthumes, dont "L'éthique". Sa devise est "Caute", "prends garde" juste sous le dessin d'une rose. Ou encore "Sois prudent" car l'individu tel qu'il se représente à lui-même n'existe pas : ce qui existe, c'est la relation avec les autres et avec l'environnement pas toujours sympathique.
"Comment bien vivre ?" serait le programme de Baruch avec une filiation épicurienne de ne pas trop se soucier de la mort puisque quand elle sera là, nous, nous ne serons plus. Cette définition est celle d'un athée qui en 1670 ne peut se déclarer comme tel. L'homme libre ne pense à rien moins qu'à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort, mais de la vie."(Ethique, IV, prop. 67., .265)
Hypothèse
Ne cherchons pas à bien faire mais à être bien et en paix avec nous-mêmes et si nous sommes tranquilles nous pourrons alors, avec détachement, nous soucier des autres, de nos frères de l'humanité avec de la joie en lieu et place du devoir car, le seul devoir abouti ne dépend pas de nous mais de la nature et c'est celui de mourir.
En tant que partisan de l'Education Permanente (EP), comprendre le monde, pour SPINOZA, est une finalité sans fin : la puissance de comprendre nous donne une vie libre à mille lieues d'une vie d'ignorance. Travailler sur soi et être capable de rester simple et ouvert, de faire des compromis pour ne pas se créer d'ennemis inutiles et surtout étudier le pourquoi de nos conflits pour éviter qu'ils ne se transforment en haine, soit être dans la vie et changer celle-ci par la modestie, l'empathie et la générosité.
Développement : qu'est-ce que l'affectivité selon SPINOZA ?
"J'ai achevé tout ce que je voulais montrer concernant la puissance du penser sur l'affectivité et concernant la liberté de penser. On voit quelle est la force du Sage et combien il dépasse l'ignorant qui agit uniquement par passion ou caprice. Car l'ignorant, outre qu'il est agité de beaucoup de façons par les causes extérieures, ne jouit jamais du vrai consentement ou de la sérénité de son esprit, vit d'ailleurs en quelque sorte inconscient de lui-même et, dès qu'il cesse de souffrir, il cesse également d'être."(p.310)
La RAISON est une pratique du penser qui peut freiner ou modérer nos états affectifs de souffrance. Nous n'avons pas d'emprise absolue sur l'affect (comme le pensaient les Stoïciens) et il faut beaucoup d'exercices et de détermination pour aller à l'encontre de nos conditionnements sociaux.
Tout le monde connaît l'affectivité par l'expérience et ce sera par la seule intelligence réfléchie que nous développerons un contrôle relatif, par la science par exemple.
"Si dans un même sujet, deux actions contraires sont suscitées, un changement devra nécessairement se produire, soit dans les deux, soit dans une seule, jusqu'à ce qu'elles cessent d'être contraire."(p.283)
Dans notre culture grecque dialectique, Edgar MORIN parle du dépassement de la dualité thèse/antithèse par la synthèse c'est-à-dire un méta-point de vue qui englobe les pôles de la contradiction.
La puissance d'un effet se définit par la puissance de la cause…des causes corrigent les systémiciens d'aujourd'hui. Si les causes s'expliquent, les effets s'atténuent. Un trouble de l'esprit ou état affectif de la pensée est issu de causes extérieures. Si nous analysons la chaîne causale, alors l'amour ou la haine envers les causes externes seront détruits car un état affectif est l'idée secrétée par une sensation subjective et donc ce qui va caractériser une joie ou une tristesse, ce sont bien les causes externes.
"Un état affectif est une souffrance qui cesse d'être une souffrance dès que nous en formons une idée claire et distincte."(p.284) Lâcher-prise, nous dit le Bouddha, débarrassons-nous du radeau qui nous a aidés à franchir le fleuve au lieu de le porter sur notre dos, détachons-nous de ces idées qui nous font souffrir.
Je vois des mères qui se tracassent pour les échecs scolaires de leurs enfants aux études, ce qui constitue une cause de tristesse qui cependant ne dépend pas d'elle. Pourquoi battre sa coulpe et se dire "c'est mon hérédité" ou encore "une mauvaise éducation de ma part", alors que le vécu appartient au jeune sujet qui doit vivre par lui-même ses propres expériences et trouver son chemin spécifique. La culpabilisation comme arme affective est tellement intégrée dans nos clichés émotionnels depuis deux mille ans que si le jeune échoue définitivement dans ses études, lui-même ne se remettra pas en question mais dira que "c'est la faute de ses parents". Oui en quelque sorte : la faute d'avoir forgé la croyance que le bonheur était lié aux études, il y a toujours une cause d'une cause et la première cause peut être également plurielle et complexe. Mais non au niveau du réel vécu dans l'ici et maintenant car peut-être la paresse intellectuelle de ce jeune le pousse-t-elle à préférer les loisirs faciles et immédiats aux plaisirs de l'apprentissage et donc il pourrait être aussi responsable de son propre malheur (notion bien entendu subjective) ?
Allons plus loin avec l'enseignement de SPINOZA : "Nous comprenons que toutes les choses de la réalité sont déterminées à exister et à fonctionner par une chaîne infinie de causes; et, dans cette mesure nous allons moins souffrir des états affectifs qui proviennent de ces choses"(p.286). Par exemple, je perds un être cher et au lieu de me désespérer en souffrance, je prends conscience que ce "bien-aimé" n'aurait pu être conservé d'aucune façon (comme tout un chacun). Ce n'est pas là nier mon deuil mais relativiser la souffrance vis-à-vis d'un phénomène naturel qui nous échoit à tous. La connaissance des phénomènes inéluctables est le remède le plus efficace entre tous à notre affectivité, nous dit SPINOZA. Croire en Dieu est une illusion qui réduit momentanément notre angoisse existentielle de la mort mais nous finirions par le maudire comme responsable externe de nos chagrins, si nous commencions à croire à cette illusion jamais prouvée.
Emmanuel KANT[vii] nous dit "Nous n'avons au-dessus de nous que la voûte étoilée" ce qui constitue un étendard de la raison contre tous les abus de pouvoir et/ou d'autorité. Le principe même du "fonctionnement à la croyance" est nocif pour la quiétude humaine car il sera toujours récupéré par les aliénations des rituels religieux et/ou du pouvoir étatique.
Le vertige du pouvoir est sans limite s'il n'y a pas la RAISON argumentative. Quelle est la nature du problème de la soumission librement consentie ? Celui-ci est principalement dans notre "Soumission à l'autorité "(Stanley MILGRAM); en effet, nous avons toute notre vie un impérieux besoin d'un Maître à penser, une référence transcendantale car l'immanence est difficile à vivre pour les êtres humains provisoires (mortels) qui ont besoin de permission pour vivre selon leur choix. Si la RAISON était aux commandes (au lieu de développer notre refoulé affectif en haine) et que par la pensée positive et raisonnée, on puisse dire simplement à l'autre je t'aime mais je ne te donne aucun droit sur moi!
Pourquoi pas ?
Un exemple concret dialectique : un couple bat de l'aile et la femme reproche à son mari d'être lui (je simplifie car ce n'est pas le propos), elle suit une formation, décroche un diplôme et un emploi et s'épanouit dans ce rêve-là et aussitôt les relations conjugales négatives changent, elles s'apaisent.
Formons donc l'hypothèse que le mari était (dans ce cas-ci sans généraliser) une surface projective au malaise de vie, à un manque d'estime de soi de l'épouse. En trouvant une satisfaction intellectuelle dans cette petite réussite sociale, la dame a conclu une paix avec elle-même en recouvrant l'estime de soi et du coup son "exutoire de proximité" change de statut et n'est plus dans la prime représentation du vilain mari.
Les choses ne sont ni blanches ni noires, ni bonnes ni mauvaises mais en fonction de nos sensations qui secrètent nos émotions, ce qui génère des sentiments qui, s'ils sont soumis au mieux au jugement de la RAISON de l'esprit ne pourront plus déraper dans les esprits animaux "bêtes et méchants".
Si chaque fois que nous sentons monter en nous une colère, nous pouvions réaliser une courte objectivisation du phénomène : Pourquoi cette émotion négative ? (au lieu de "Mon Dieu pourquoi tant de haine ?"). La haine réactionnelle pourrait alors se transformer en AGAPE, l'amour de la nature et des autres sans pour autant l'amour de tous du christianisme (qui pratiquait souvent le contraire dans des bains de sang). On peut aimer plus de personnes (en commençant par nous-mêmes) mais on ne saurait pas aimer tout le monde (l'humanité) sans être de nouveau retombé dans un fonctionnement à la croyance.
Le sentiment de vivre
Nous sommes des mammifères et nous ressentons avec le système limbique des émotions alignées sur le corps mais nous sommes aussi des humains avec le néocortex et l'esprit critique et nous pouvons traduire nos émotions en sentiments, expressions de la détresse ou de l'épanouissement de l'être humain dans sa courte existence, ils reflètent l'état vécu et conscientisé e l'organisme globale (corps et esprit).
Le cognitiviste Antonio DAMASIO[vii], dans cette recherche des neurosciences, fait un lien indispensable entre la raison et le sensible. Il recommande d'associer les deux hémisphères cérébraux (droit/YIN/intuition et gauche/YANG/raison) pour par exemple combattre une émotion négative par le raisonnement et donc l'effort intellectuel avec comme but de lui substituer une émotion plus forte et de nature positive. On ne peut soumettre les passions (agressivité, sexualité,…) par l'unique raison mais bien si nous y ajoutons les émotions induites par la raison. L'harmonie entre le corps et l'esprit est une réconciliation de l'entité qui va alors se sentir en joie.
Les normes induites par nos déterminismes éducationnels qui gouvernent notre conduite personnelle et les valeurs qui nous associent à une multitude sociale devraient reposer sur une compréhension plus fine de l'humanité incluant les phénomènes de la nature. Les appétits appellent les émotions qui se donnent à voir sur le théâtre du corps et des expressions faciales (mimiques), ce sont les fondements de la régulation de la volonté de vivre. A l'opposé, les sentiments comme image mentale sont cachés, seul celui qui les ressent dans son cerveau/cœur peut les conscientiser, c'est aussi une régulation de vie mais à un niveau d'esprit différent du désir.
DAMASIO compare notre organisme nerveux à la silhouette d'un arbre parfois dépouillé de feuilles comme le Baobab. Le fût ou tronc correspond aux réflexes de base et aux régulations métaboliques. Puis les deux principales branches forment une fourche entre les comportements nociceptifs (le bâton, la douleur) et de plaisir (la caresse, la récompense). Ensuite viennent les grosses branches des besoins et des motivations pour finir par la ramure plus fine du sommet de l'arbre avec les émotions proprement dites qui chez les humains peuvent devenir des sentiments.
Ce que SCHOPENHAUER appelle la VOLONTE, SPINOZA l'appelle le CONATUS (lutte, effort et tendance) : "Proposition 6. Toute chose s'efforce, autant qu'il est en elle, de persévérer dans son être. P.7 L'effort par lequel toute chose s'efforce de persévérer dans son être, n'est rien en dehors de l'effectif fait-d'être de la chose. P.8 L'effort par lequel tout chose s'efforce de persévérer dans son être n'implique aucun temps fini, mais un temps indéfini."(p.153-154). Autrement dit, le conatus est l'effort de vivre sans autre but que de persévérer à vivre, soit le droit naturel de ne pas être pour soi-même son propre ennemi.
La politique évanescente des citoyens contre les politiciens à vie
"En mettant en avant le rôle des affects dans le fonctionnement des sociétés humaines. SPINOZA nous invite toutefois à voir que les lois (surtaxes, interdictions, etc.) ne tirent pas leur pouvoir de leur nature intrinsèque, mais seulement du fait que les affects de la multitude les acceptent comme telles. Des surtaxes imposées au prix du pain dans une période de famine finiront, le plus souvent par générer une rébellion."[vii]
Pour SPINOZA, les hommes aspirent à un équilibre démocratique et créent des institutions qui se retournent contre eux par la domination de quelques tyrans. Cette dialectique instituant-institué pense dans son premier pôle à défendre la libre expression (que chaque homme pense ce qu'il veut et dise ce qu'il pense), L'ébauche d'un contrat social de SPINOZA prévoit la séparation de l'église et de l'Etat (laïcité) avant même le contrôle plus démocratique de l'Etat. La raison politique est toujours à retravailler pour en conserver le processus démocratique.
Construire une vie humaine avec des hommes ayant reçu une éducation civique critique, libre des pressions sectaires (des églises comme de l'Etat lui-même avec le chancre des partis politiques) et débattant régulièrement en de larges assemblées générales autorisées à démettre rapidement ceux qui ont des responsabilités (un mandat politique sans cumul et unique, non renouvelable après 5 ans par exemple) s'ils dérogent à leur fonction.
La dimension psychosociale de SPINOZA est d'une extraordinaire dialectique : il y a la puissance (potentia) que peuvent constituer les êtres humains comme potentiel politique à chaque instant historique donné (l'historicité dirait TOURAINE) et à l'opposé le pouvoir politique (potestas) qui est la captation et la canalisation de la puissance de la multitude au sein des institutions d'un Etat. SPINOZA retrouve là la géniale intuition d'Etienne de la BOETIE [vii] (1530-1563) : toute puissance vient du peuple et est toujours capturée par des appareils de pouvoir; autrement dit, tout régime même tyrannique repose sur la bonne volonté du peuple. Le pouvoir ayant capté la puissance (l'énergie sexuelle dirait FREUD) la redirige presque toujours CONTRE les intérêts concrets de la collectivité (le néolibéralisme actuel).
La spiritualité laïque de l'interdépendance
L'interdépendance est un concept zen que l'on retrouve aussi dans la pensée de SPINOZA : une fleur ne saurait vivre seule hors de son contexte, elle a besoin de s'ancrer dans le substrat du sol qui lui-même retient les éléments nutritifs qui seront "fécondés" par les pluies fertilisantes dans un climat où la lumière du soleil et la respiration et la photosynthèse (O2-CO2) de la plante seront possibles.
Il en va de même des cellules créant notre entité et des autres créant d'autres entités et éléments sociaux de la multitude. Pierre BAYLE dans son "Dictionnaire historique et critique" de l'époque (1697) prend une allégorie de la relativité du bien et du mal avec le concept "Dieu", indépassable à l'époque : les Allemands ont tué dix mille turcs devrait selon lui être dit "Dieu modifié en Allemand a tué Dieu modifié en dix mille turcs". Autrement dit, Dieu se hait lui-même, il se persécute, il se tue, il se calomnie, etc. Chaque parcelle de l'univers pourrait être Dieu, dira l'athée SPINOZA et donc puisque chaque élément est un fragment, le Dieu type pourrait être celui des Hindous SHIVA (le destructeur) force du mal et aussi le constructeur (force du renouveau).
Toute l'humanité est respectable, y compris les crapules et les crapauds. Nous n'avons que faire des superstitions des fanatiques etr de la peur moralisatrice pour faire le bien, ni d'un Dieu transcendantal. Notre âme (psyché) disparaîtra en même temps que notre corps et nous ne vivrons qu'une seule fois disait déjà le sage EPICURE.
En psychosociologie, on sait que tout groupe est supérieur à la simple addition de ses parties et développe des propriétés émergentes (Kurt LEWIN et la dynamique des groupes). En effet, ce ne sont pas les cellules de nos organes, tissus et peau qui constituent l'identité de l'individu mais c'est plutôt sa capacité à entrer en relation avec les autres entités autonomes. Ce que SPINOZA avait déjà compris de notre moderne évolution cognitive est qu'il n'existe pas un moi/JE/ego qui vit et s'imagine maîtriser son environnement mais que le sujet est aujourd'hui "l'ensemble de relations qui constituent à la fois mon être et mon environnement" (DAMASIO). Il ne s'agit plus pour demain de détruire et de piller l'écosystème planétaire mais de développer une éthique pour prendre soin de notre environnement en faisant évoluer la conception que nous nous représentons de nous-mêmes.
"Fais attention !" est une exhortation à la prise de conscience de n'exister que comme un nœud de relations fragiles au sein d'un environnement hostile ou indifférent à notre bien-être (il n'y a pas de "bon" Dieu).
Chaque entité biologique humaine se prenant pour un individu poursuit son intérêt autocentré (conatus) pour assurer son développement sans souci vis-à-vis des ressources dont nous dépendons (l'eau potable dans le Tiers-monde par exemple). Les sujets ne sont que des agrégats de cellules d'un collectif appelé "humanité".
L'exploitation barbare de la planète cessera lorsque nous n'aurons plus qu'une seule culture commune et – mis à part le sursaut intégriste et violent des islamistes fondamentalistes pour imposer au reste du monde leurs valeurs – bientôt cette possibilité existera car par exemple mes amis africains qui se gavent de télévision avec TV5Europe créeront avec nous le village planétaire où nous serons tous conscients de notre nécessaire solidarité pour la survie de notre espèce dans ce gigantesque univers plein de vide.
Pour conclure cette mise en perspective
Après le perçu, le conçu puis le vécu revisité, nous pourrions faire un mini plaidoyer pour l'action concrète citoyenne; nous avons peu de choix : si nous restons endormis, nous sommes complices par non assistance à humanité en danger, si nous prenons les armes, nous sommes complices des forces du mal.
Le signifiant est plus important que le signifié mais entre la lâcheté de la contemplation et la connivence avec la barbarie, nous devons combattre, sans violence et sans haine, pour nos frères humains qui n'en ont pas les moyens intellectuels et/ou matériels.
Nous devons combattre comme un combattant adepte de l'aïkido qui ne ressent plus la haine mais ne veut pas non plus d'un amour œcuménique qui profite aux criminels. Nous devons par l'éthique combattre les nouvelles barbaries qui – selon également le philosophe COMTE-SPONVILLE sont dispatchées selon trois axes :
- le retour de la bête immonde du fascisme et de l'extrême droite raciste,
- le nihilisme qui envahit les paumés, exclus et laissés pour compte des banlieues.
- l'intégrisme islamiste et son terrorisme aveugle :
Il s'agit d'une autre variante de la barbarie des croyants rétrogrades qui
- mutilent les corps des femmes par l'excision et l'infibulation,
- les enferment dans les maisons ou derrière de grands sacs poubelles bleus nommés Burka,
- imposent la voile à l'école, interdisent les filles de piscine ou de consulter un médecin mâle même s'il est question de vie ou de mort,
- tuent leurs compagnes par lapidation si elles suivent le désir de leur corps.
Refusons tranquillement la puérilité de ces menaces de mort, fatwas et autres imbécillités hégémoniques sur nos consciences d'hommes libres de peur de succomber à notre tour à la pulsion de mort. Nous avons déjà connu l'histoire d'un nouveau-né que l'on voulait tuer selon une prophétie et qui est mort sous la torture à 33ans, et pire encore de ce peuple martyr que l'on a considéré collectivement comme responsable de ce meurtre en en tuant des millions. Sans être ni juifs, ni chrétiens, ni musulmans, ni bouddhistes, refusons ces incitations religieuses à la haine pour vivre libres et debout en luttant contre toutes les autorités non argumentées. "De la droite manière de vivre naît la suprême tranquillité de" l'esprit" (p290), nous dit enfin et encore SPINOZA; alors, relativisons l'offense (la haine) des étrangers envers les caricatures qui caractérisent notre humour (sans violence) et qui sont notre choix de vie pour – en aucun cas – ne pas participer à cette barbarie historiquement non significative à l'échelle de la planète et du cosmos.
Vivons maintenant dans la joie de l'instant présent, sans peur du jugement des autres ou du jugement dernier. Celui-ci n'aura pas lieu ni la résurrection des morts putréfiés même si les religieux forcément malhonnêtes au niveau de la preuve nous promettent la peur de l'enfer parce que nous avons peur de la mort et donc de disparaître à jamais sans laisser de trace. Acceptons que, dans la pensée et l'action, nous avons une finitude dans un infini cosmique et vivons intensément avec les Sages l'ici et maintenant avec la force de la détermination, la beauté de la joie et la sagesse de la RAISON.
SATORI
"J'ai trouvé la solution, il ne me reste plus qu'à l'expliquer" a dit un grand découvreur, dont j'ai oublié le nom. Cependant, je pense au contraire qui si je veux à tout prix expliquer un phénomène complexe (le mettre en système par des arguments logiques uniquement), je le mutile ou je le détruis. En animant des formations en "créativité intellectuelle" au CDGAI/ULG, j'ai compris – pour moi-même – que nos hémisphères cérébraux (le gauche rationnel et le droit intuitif et créatif) ne devaient pas être fusionnés mais être appréhendés ensemble (sans réduire l'un à la dominance de l'autre) comme les deux pièces d'un symbole exprimant la volonté de vivre qui s'exprime sans parole autant par la parole cachée que par le corps qui crée et dont "la somme est supérieure à la simple addition des parties"(Kurt LEWIN). Nous ne pourrons jamais connaître la cause de la cause mais nous pouvons éprouver du plaisir en la cherchant comme un jeu, la joie de l'enfant qui joue en sachant que c'est "pour rire" avec détachement de l'objet tout en étant l'objet.
SCHOPENHAUER nous dit que la personne (la persona – le masque) n'est pas la volonté mais le phénomène (la représentation de la volonté) et donc est déjà engagée et déterminée socialement dans la forme de l'époque et de la culture. Nous ne sommes pas libres et nous ne pourrions pas devenir un autre mais ce ne sera qu'après l'expérience de l'existence, soit dans la vieillesse que nous prendrons conscience de la petitesse de notre marge de liberté. Avec notre psychogénéalogie et la loyauté invisible envers nos ancêtres connus, nous poursuivons un rôle commencé. Nous avons un caractère hérité que, quels que soient nos projets et/ou nos réflexions, nous ne pourrions infléchir.
Pour ceux qui ne cherchent pas à comprendre les mécanismes de l'existence (ce que les bouddhistes appellent les "PANSU", les animaux), il y a une activité aveugle, poussée par la volonté, accompagnée de connaissances mais non dirigée par la connaissance. Pour ceux qui cherchent, la volonté va agir cette fois guidée par des connaissances mais qui, si on y applique la raison profonde, seront in fine toujours des représentations pour nos esprits très cadrés par les causes, les émotions, l'espace et le temps. Les causes provoquent des effets et des rétroactions constantes modifiant les corps physiques. Par contre, les excitations (passions) n'ont pas toujours une réaction proportionnée à l'action, cependant parfois une faible excitation peut produire de grands effets. Ma petite-fille n'a pas pleuré à la mort de son arrière-grand-parent et va exprimer une grande tristesse pour la mort de son petit chat. Pour un raccourci didactique et un peu bref, la liaison stimulus-réponse, base des sciences exactes de la nature ne peut s'appliquer aux sciences humaines relationnelles.
Le temps, l'espace et la causalité sont des formes du principe de raison mais ils sont aussi conditionnés dans le phénomène (l'objet observé). La pluralité humaine ne peut être représentée que par la coexistence et la succession (l'espace et le temps), le changement et l'inertie que par la temporalité et la matière par la causalité. Inversement, ce qui dans le phénomène n'est pas explicable par ces trois lois (temps, espace et cause), c'est la chose en soi, l'"apparaissant" dans la perception fugace et dans l'intuition créatrice : une connaissance profonde sans réserve et sans forme c'est-à-dire qui n'est pas un objet de connaissance (une représentation). La chose en soi, c'est ce qui se dérobe à l'investigation, c'est ce que l'on peut connaître sous une des formes de raison mais non dans la dite "objectivité" de la représentation. Le martien qui dissèque un humain avec une tronçonneuse chirurgicale ne trouvera pas autre chose comme objet de connaissance qu'une bouillie d'organes et de viande (de l'eau, de l'ADN, du calcium et autres minéraux). Ce sera seulement s'il observe la vie dans sa relation avec l'environnement qu'il pourra saisir autre chose que la forme observée.
Pour la volonté, il n'y a qu'une seule connaissance valorisable, c'est celle des relations; par exemple, entre l'individu transformé en sujet connaissant et l'objet considéré comme représentation. L'objet n'est que la représentation du sujet (la raison est une forme individuelle de connaissance). Mais si par la conscience profonde (VIPASSANA), le sujet lâcher-prise et par l'intuition s'absorbe dans l'objet et devient cet objet lui-même, la conscience n'est plus alors l'image projetée mais la totalité du monde considérée comme représentation. Trois éléphants sur un brin d'herbe dit par exemple le Dalaï-lama.
Les idées situées dans le temps et dans l'espace et soumises à la multiplicité sont formatées par la raison de cette multiplicité. Les idées qui fusionnent le sujet et l'objet sans s'annihiler, c'est-à-dire en se remplissant et se pénétrant l'une l'autre, l'individu connaissant et l'individu connu sont alors le TAO inséparable du YIN et du YANG.
Sans sujet connaissant, la chose connue ne peut être qu'objet et impulsion aveugle de la volonté de vie. La pluralité et la différenciation n'existent que comme forme, représentations. C'est dans le monde considéré comme représentation (la nouvelle forme de l'indistinction entre l'observateur et la chose observée) que nous parvenons par de courtes intuitions à dépasser la simple Raison et ne plus exister qu'en tant que sujet connaissant plongé et absorbé dans la nature. Nous devenons elle, le support du monde et de toute existence corrélative de la nôtre. L'Upanishad des VEDA hindous nous dit, avec SCHOPENHAUER : "C'est moi qui suis toutes ces créatures dans leur totalité, et il n'y a pas d'autre être en-dehors de moi." Cette lecture a plus de 3000 ans et fleure un peu la transcendance; aussi préférons nous le plus moderne SPINOZA qui dit en substance : je connaîtrai mon chat lorsque j'arrêterai de raisonner sur lui, du lieu de l'expert et lorsque je deviendrai lui en miaulant avec lui dans la relation.
Jean-Marie LANGE,
24.07.2009.
samedi 1 août 2009
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