Etude d'un avant-projet GAP au Mali

Avant-projet
GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali et aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;

12.08.2009

Avant-projet de formation didactique au MALI en 2010

Objectif : la scolarisation élémentaire d'un village DOGON isolé.
Sous-objectifs : alphabétisation, lutte contre l'illettrisme, formation de base pour les jeunes filles et jeunes garçons à une école non confessionnelle.

Cible : Pays DOGON, village plateau de NANDO. Au sud de Sévaré, route de Bankass, première piste à droite, 10 km. Village pauvre peu abîmé par le tourisme, maison à fétiches transformée en mosquée, un gamin de 12 ans parle le français.

Personnes ressources : Pr SOGOBA, Bounafou SANOGO, Simbé SANKARE, Ousmane DIAKO

Post-enquête
Partir de l'enfant :
- Cet enfant (environ 12 ans) va-t-il à l'école ? quel est son niveau ? CM1 ? CM2 ? à quelle école ?
- Que font les parents, quelles sont leurs ressources de vie ?
- Pourrait-il devenir instituteur pour son village ?
- A défaut, une institutrice pourrait-elle y travailler ?
- Quel est l'état de l'école de NANDO ? Existe-t-elle vraiment avec un enseignant compétent ?
- Qu'y manque-t-il ?
- De quoi vit le village ?
- Combien d'enfants sont scolarisés ? en bambara ? en français ?
- S'il y a un instituteur avec bac, combien gagne –t-il ?
- Si l'école existe, suit-elle un programme d'Etat ?
- Comment rencontrer un responsable au niveau du cercle ?

Pistes d'interventions éventuelles du GAP

- Quels seraient les besoins de l'école et des élèves ? ont-ils un repas chaud à midi par exemple ?
- Pourrait-on parrainer la scolarité des jeunes filles ? Par exemple avec photo et courrier en français pour que des membres de soutien du GAP puissent s'impliquer dans la formation régulière avec un versement mensuel de 10 euros via western Union tant que le contact est maintenu ?
- Y a-t-il possibilité d'acheter des cahiers et des bics à Sévaré ? Combien d'enfants comptent le village ?
- Que faudrait-il apporter de spécifique : lampes solaires, planisphère, livres,…
- Comment organiser, avec l'accord des autorités, une petite formation des maîtres (15 personnes maximum) aux méthodes d'éducation active ?
- Comment organiser une cantine de midi pour un repas chaud et équilibré pour les enfants.


"Le racisme a reculé décisivement dans ses places fortes qui constituaient les Etats-Unis et l'Afrique du Sud. En revanche, si la condition des femmes a connu une nette amélioration en Occident avec le droit à la contraception et à l'avortement, l'égalité formelle des sexes y a plus progressé que l'égalité réelle, bloquée par la domination économique et idéologique du système. Bref, même certains acquis paraissent souvent relatifs, voire fragiles. Tel est le long chemin tortueux sur lequel nous marchons, sans savoir de combien de nos valeurs nous verrons la réalisation ni jusqu'à quel point nous vivrons la concrétisation de notre idéal. Mais cette bataille où nous nous inscrivons contribue à la fois à l'émancipation de l'humanité et à celle des individus qui y prennent part." (Dominique VIDAL)[1]

Priorité à l'éducation de toutes les petites filles noires

Le Pr Roger ESTABLET a démontré, dans son laboratoire de pédagogie à Aix-en Provence, que les filles étaient aussi douées que les garçons mais que ces premières étaient plus appliquées et plus promptes à poursuivre des efforts soutenus. Ces travaux ont été confirmés par François DUBET[2] en sociologie de l'éducation.

Mali, Nando, village Dogon plateau, 15.01.2009.

Deux petites filles de 9-10 ans portent chacune un bébé dans le dos (les enfants de leur mère), elles sont venues voir les toubabs (blancs) qui passent dans leur village de la brousse Dogon. Une des petites filles a en bouche comme un gros bonbon dur mais à bien y regarder, il s'agit d'une gallet, un caillou rond que l'on conserve en bouche pour saliver et tromper sa faim.

Il y a de fortes probabilités que ces gamines ne suivront jamais les cours élémentaires et ne seront donc pas alphabétisées, car le "rêve" non gratuit de l'éducation est réservé aux garçons.

Notre association GAP (Groupe d'Autoformation Psychosociale) en fonction des deux objectifs de l'asbl, utilise donc les produits financiers des formations de cadre pour l'aide à des "projets intégrés" de développement au tiers-monde en Afrique et tout particulièrement pour la formation pluraliste émancipatrice [3].

Sans la moindre ingérence vis-à-vis des pouvoirs locaux mais avec leur collaboration, nous voudrions collaborer au soutien de l'enseignement officiel des pays du tiers-monde. Notre déclaration de principe est limpide : les droits de l'homme et la liberté de croire ou non, ce qui veut dire que nous ne pouvons intervenir dans une école catholique, protestante américaine ou encore une école dite coranique, là où on inculte à de jeunes cerveaux des valeurs et des dogmes sans leur laisser la possibilité de faire leur propre choix eux-mêmes à l'âge de raison adulte.

Prospectives :

Imaginons qu'il y ait un instituteur primaire ayant le bac à Nando (et parlant français), nous pourrions en respectant les programmes du pays (CM1, CM2,…) mettre sur pied un repas chaud et équilibré de midi pour tous les élèves (avec nos fours solaires), apporter des livres illustrés d'enfant pour la lutte contre l'illettrisme (avec nos lampes solaires), acheter chez les commerçants locaux les cahiers, craies et bics nécessaires, commander aux ébénistes du village des bancs et des sièges, former le maître (les principaux enseignants ) aux méthodes d'éducation active ("apprendre à apprendre") et s'il y adhère (surcroît de préparation) lui fournir une prime d'encouragement, engager une cuisinière pour la préparation quotidienne de repas des enfants, participer à des réunions de parents pour les convaincre (lors de palabres) que les filles apprennent mieux à l'école, que ce sont elles qui élèveront les gamins de demain et qu'elles doivent pouvoir poursuivre des études si cela est leur désir sans cette fausse priorité lourde d'aider toujours la maman pour les travaux domestiques. Nous sommes à la culture mondialisée du Coca-Cola et cela les garçons peuvent aussi le faire en alternance comme en Europe.

Conclusions

Il n'existe qu'une seule race humaine l'Home Sapiens Sapiens et les variations de couleur de peau sont secondaires, n'en déplaise aux racistes de tous poils (KKK, iraniens, saoudiens,...). Si nous avions une éducation neutre (donc pluraliste : enseigner toutes les religions et les philosophies pour que les gens se comprennent) pour que tous mettent l'accent sur le doute systématique, la recherche, la méthode, nous pourrions alors peut-être un jour sortir de la barbarie de la domination des riches sur les pauvres, des hommes sur les femmes, de l'économique sur le culturel par un recadrage à 180° de nos civilisations. Une utopie basée sur le respect, la tolérance et l'amour des hommes avec un rejet ferme et sans appel de tous les tyrans corrompus. Une société respectueuse de la nature où il ferait bon vive dans la liberté, l'égalité et la fraternité.
Allah Akbar, ainsi soit-il et carpe diem.

Jean-Marie LANGE, formateur GAP,
12 août 2009.

[1] VIDAL Dominique, éditorial "La médaille, son revers et son endroit", Paris, revue "Manière de voir" n)106 du journal Le Monde diplomatique, Août-septembre 2009.

[2] DUBET F. Injustices, l'expérience des inégalités au travail, Paris, Seuil, 2006.
DUBET F., Sociologie de l'expérience, Paris, Seuil, 1994.
DUBET F., Le déclin de l'institution, Paris, Seuil, 2002.
DUBET F. & MARTUCCELLI D., A l'école, Sociologie de l'expérience scolaire, Paris, Seuil, 1997.

[3] GROOTAERS D. & TILMAN F., Les chemins de la pédagogie. Guide des idées sur l'éducation et l'apprentissage, Bruxelles, Vie Ouvrière, 1994.
GROOTAERS D. & TILMAN F.(dir), La pédagogie émancipatrice. L'utopie mise à l'épreuve, Bruxelles, Peter Lang, 2002.
GUIGOU J., Critique des systèmes de formation. Analyse institutionnelle de diverses pratiques d'éducation des adultes, Paris, Anthropos, 1972;GUIGOU J., Les analyseurs de la formation permanente, Paris, Anthropos, 1978.